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Hinc populum latè regem, belloque superbum Venturum excidio Libyae.
On voit bien que le poëte parle ici de Carthage favorisée de Junon, & dont la ruine devoit être l'ouvrage des Romains.
Il y avoit cependant en Afrique des pays auxquels le nom de Libye étoit propre dans l'esprit des Géographes: telle étoit la Maréotide, ou la Libye maréotide, pays situé entre Alexandrie & la Cyrénaïque. Cette Libye répondoit en partie à la Marmarique de Ptolomée.
Ce géographe, l. IV. c. jv. appelle aussi Lybie intérieure, un vaste pays d'Afrique, borné au nord par les trois Mauritanies & la Cyrénaïque, & par l'Ethyopie; au midi, par le golfe de l'Océan, qui est aujourd'hui le grand golfe de Guinée. Nous sommes dispensés d'insérer ici le chapitre ou Ptolomée traite de ce pays, 1°. parce qu'il est très - long, & que nous devons être très - concis. 2°. Parce que du tems de Ptolomée on n'avoit qu'une connoissance très - superficielle de ce pays, & que de nos jours nous ne sommes guere plus éclairés. Nous remarquerons seulement que la Libye étoit anciennement un des greniers de l'Italie, à cause de la grande quantité de blé qu'on en tiroit. Elle en fournissoit à Rome quarante millions de boisseaux par an, pour la subsistance pendant huit mois de l'année.
Libyssa n'étoit qu'une bourgade du tems d'Annibal; son tombeau l'illustra; il s'y forma une ville qui fut fortifiée avec le tems. Bellon même croit avoir vû le tombeau du vainqueur de Flaminius & de Terentius Varro; selon lui, ce lieu se nomme Diaribe. Pierre Gilles prétend que ce lieu est un simple village qu'il appelle Diacibyssa.
Appien ne connoît en cet endroit ni ville, ni bourg, ni village; il n'a vû qu'une riviere nommée Libyssus. Mais qui empêche qu'il n'y ait eu un village, une ville, une campagne, & une riviere de même nom, dans un endroit qu'Annibal avoit choisi pour sa retraite?
Les grands principes de la Morale sont universels; ils sont écrits dans les coeurs, on doit les regarder comme inviolables, & ne se per mettre à leur égard aucune licence, mais on ne doit pas s'attacher trop minutieusement aux dernieres conséquences que l'on en peut tirer, ce seroit s'exposer à perdre de vûe les principes mêmes.
Un homme qui veut, pour ainsi dire, chicaner la vertu & marquer précisément les limites du juste & de l'injuste, examine, consulte, cherche des autorités, & voudroit trouver des raisons pour s'assurer, s'il est permis, par exemple, de prendre cinq pour cent d'intérêt pour de l'argent prêté à six mois; & quand il a ou qu'il croit avoir là dessus toutes les lumieres nécessaires, il prête à cinq pour cent tant que l'on veut, mais ni à moins, ni sans intérêt, ni à personne qui n'ait de bonnes hypotheques à lui donner.
Un autre moins scrupuleux sur les petits détails,
sait seulement que si tout ne doit plus être commun
entre les hommes parce qu'il y a entr'eux un partage
fait & accepté, qu'au moins il faut, quand on aime
ses freres, tâcher de rétablir l'égalité primitive. En
partant de ce principe, il prête quelquefois à plus de
cinq pour cent, quelquefois sans intérêt, & souvent
il donne. Il s'accorde une licence par rapport à la loi
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