Laminoir, (plomb.) machine qui sert à laminer
le plomb, c'est à - dire à le réduire en table de telle
épaisseur que l'on veut.
Avant de décrire cette machine, il convient d'expliquer
ce qui concerne la fonderie particuliere à
l'attelier du laminoir. On fond le plomb dans une
chaudiere de fer fondu monté sur un fourneau de
mâconnerie de brique représenté dans la vignette de
la seconde Planche du laminoir. Voyez aussi l'article
Plombier. Ce fourneau A, élevé d'environ 4 ou
5 piés, est accompagné de côté & d'autre d'un petit
escalier C, composé de 4 à 5 marches, par lesquelles
on peut monter sur les paliers D, d'où les ouvríers
peuvent voir & travailler dans la chaudiere qui n'est
élevée que de trois piés ou environ au - dessus des
paliers g.C'est - là où les ouvriers se placent pour charger
ou écumer la chaudiere; au - devant du fourneau
est placée une forte table V R K G, avec ses
rebords. C'est sur cette table remplie de sable que
l'on coule le plomb; pour cet esset, on commence
par dresser le sable avec un rable ou rateau; on l'unit
ensuite avec les plaques de cuivre dont on se sert
comme d'un fer à repasser; on observe de former
une espece d'anse du côté du gruau; ce qui se
fait en formant un arrondissement dans le sable du
côté opposé au fourneau, & en plaçant une grosse
cheville de fer un peu conique dans le sable & au
centre de l'arrondissement dont on a parlé. Cette
cheville que l'on repousse après que la table est coulée
& refroidie, sert à y reserver un trou, au moyen
duquel & du gruau P R S, on enleve facilement la
table de plomb de dessus la forme de sable pour la
porter sur l'établi du laminoir, comme on le voit
dans la même vignette; Q, la table de plomb; N,
l'anse & le crochet par lequel elle est suspendue.
Pour couler la table, on commence après que la
quantité de plomb suffisante est en fusion dans la
chaudiere, par faire écouler ce métal dans un
auge G K, aussi long que la forme de sable H est
large (cet auge peut contenir 3500 livres de métal);
ce qui se fait en lâchant au robinet la bonde de fer
A, par laquelle le plomb coule du fond de la chaudiere
sur une feuille de taule placée au - dessous du
chevalet 1, 2, dans l'auge G K, où on le laisse un
peu rafraîchir, jusqu'à ce que, par exemple, un rouleau
de papier soit seulement roussi & non pas enflammé
par la chaleur du plomb fondu; alors il est
tems de verser: ce qui se fait en tirant les chaînes
suspendues aux extrémités a a des leviers a b, qui
par leurs extrémités b b, enlevent & versent le plomb
contenu dans l'auge G K, sur la forme H, bien établie de niveau; précaution essentielle, pour que les
tables de plomb ayent par - tout la même épaisseur,
qui est d'environ 18 lignes. On laisse refroidir la
table que l'on enleve ensuite au moyen de la grue
tournante Q P, en faisant entrer le crochet N, pendant
à la moufle inférieure, dans le trou reservé audevant
de la table.
Description du laminoir. Le laminoir est composé
de deux cylindres ou rouleaux A A, B B, de fer
fondu de 5 piés de long, non compris les tourillons.
Ces cylindres ont un pié de diametre, & pesent
chacun deux mille huit cens livres. Leur situation
est horisontale, & ils sont placés en - travers & vers
le milieu de l'établi du laminoir, comme on voit
fig. 1. Planche I. du laminoir. Cet établi est composé
d'un chassis A B, C I, d'environ 56 piés de long,
sur six de large, élevé au - dessus du rez - de - chaussée
d'environ trois piés où il est soutenu par différentes
pieces de charpente, comme A Z, A m, assemblées
dans le patin z m; le dessus est rempli de rouleaux
de bois A I, de cinq pouces de diametre, dont les
tourillons de fer entrent dans des trous pratiqués aux
faces intérieures des longs côtés du chassis dont on
ne voit qu'une portion dans la figure. C'est sur ces
rouleaux que la table glisse pendant l'opération du
laminer. Les rouleaux A A, B B, fig. 2 & 3, A A,
le rouleau supérieur; B B, l'inférieur qui n'en differe
point; A, les tourillons de sept à huit pouces
de diametre; a la partie quarrée qui est reçue dans
la boîte C C, de l'arbre C G, dont voici le détail
des parties; C C, la boîte quarrée, dans laquelle le
tenon quarré a, du rouleau inférieur entre; b, un
tourillon; d, une virolle ou assiette contre laquelle
la face u, de la lanterne D, vient s'appuyer; E,
partie quarrée, sur laquelle le dormant du verrouil
est placé; la place qu'il occupe est représentée par
des lignes ponctuées: ce quarré est inscrit au cercle
de la partie arrondie D, qui reçoit le canon m u,
de la lanterne D, fig. 7. F, partie arrondie qui reçoit
le canon o p, de la lanterne, F, fig. 7. G, autre
tourillon; le cercle de la partie F, est inscrit au
quarré de la partie E, pour laisser le passage libre
au dormant du verrouil, representé dans les fig. 4.
& 5. & le quarré est inscrit au cercle D, afin que le
canon u m, de la petite lanterne, puisse passer sur
cette partie. On place donc ces trois pieces, les
deux lanternes, fig. 7. & le porte verrouil, fig. 4. &
5. en les faisant entrer sur l'arbre par l'extremité G,
premierement la lanterne D, ensuite le porte verrouil,
& en dernier lieu la lanterne F.
Cet arbre de la proportion des parties duquel on
peut juger par l'échelle jointe aux figures, ainsi
que des rouleaux & des canons u m, o p, qui
sont au centre des lanternes, & le porte - verrouil,
sont tous de fer fondu. On fait les moules de toutes
ces pieces avec différens calibres & de la même
maniere que ceux des pieces d'Artillerie. Voyez
Canon & Fonderie en fer.
Voici maintenant comment le mouvement cst
communiqué à cette machine. O S, figures 1. &
2. l'axe d'un rouet N; S, la pierre qui porte la
crapaudine, sur laquelle le pivot roule; R Q,
quatre leviers de treize piés de long, auxquels on
attelle des chevaux. Ce rouet communique le
mouvement à un arbre horisontal O H, par le
moyen de la lanterne M; ce même arbre porte encore
une roue dentée ou hérisson L, & une lanterne
K, qui transmettent le mouvement aux lanternes
F & D, à la lanterne F, directement, puisque
les dents de l'hérisson L, engrenent dans les fuseaux
de la lanterne F, & à la lanterne D, au moyen de
l'étoile de cuivre d d, qui engrene à - la - fois dans
les lanternes D & K; l'hérisson L & les lanternes
K, M, sont fixes sur l'arbre O H, avec lequel elles
tournent nécessairement, au lieu que les lanternes
D & F sont mobiles sur leur axe C G, au moyen
des canons qui en occupent le centre, comme on l'a
remarqué ci - dessus.
Il résulte de cette construction, que de quelque
sens que l'on puisse supposer que l'axe horisontal
H O, puisse tourner, il y a toûjours une des deux
lanternes D ou F, qui tourne du même sens que lui,
& l'autre en sens contraire, savoir la lanterne F,
dans le sens opposé à l'arbre, & la lanterne D, dans
le même sens; sans pour cela que le mouvement soit
communiqué à l'axe commun C G, de ces deux lanternes,
& par conséquent sans qu'il soit communiqué
à rouleau inférieur B B, du laminoir.
Mais on parvient au moyen du verrouil, fig. 2,
4, 5 & 6, à fixer à choix une des deux lanternes D
ou F sur l'arbre C G; le verrouil ou les verrouils,
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