ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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setiers, de noyers, de chênes, de châtaigniers, de meuriers, de frênes, &c. qu'on appelle communément chaton. Voyez Chaton.

M. Ray les regarde comme des amas d'étamines des fleurs de l'arbre, à cause que dans les arbres & les plantes fertiles on y découvre une grande quantité de fruits & de cosses; & cette opinion est adoptée par Bradley, qui les prend pour des fleurs mâles qui servent à imprégner les rudimens du fruit, ou pour des fleurs femelles qui croissent sur le même arbre ou sur d'autres de même espece. Voy. Plante & Génération.

JULEP

JULEP, s. m. en latin julepus & julapium, (Pharmacie, Thérapeutique.) espece de remede magistral, qui est une liqueur composée, diaphane, d'un goût agréable, d'une bonne odeur ou sans odeur, que le medecin prescrit ordinairement pour plusieurs doses.

La qualité de diaphane que l'on demande dans le julep, prouve que le mélange de ses différens ingrédiens doit être fait par vraie dissolution chimique. L'agrément du goût qui est essentiel à cette espece de remede, exigeoit nécessairement cette dissolution, puisqu'un simple mêlange par confusion ne peut fournir qu'une potion trouble qui ne sauroit être agréable au goût.

On peut préparer des juleps pour remplir la plûpart des indications medicinales, ou, ce qui est la même chose, on peut donner sous cette forme un grand nombre de médicamens doués de diverses vertus. Les juleps les plus usités sont cependant ceux qu'on prépare avec des remedes humectans, adoucissans, rafraîchissans, ou quelquefois, mais plus rarement, avec des fortifians & cordiaux.

La matiere des juleps doit être distinguée en excipient & en base, c'est - à - dire, en liqueur qui reçoit, qui étend, qui délaye, & en médicament principal, soit liquide, soit solide, qui est reçu, étendu, délayé.

L'excipient des juleps est premierement l'eau commune, ou des eaux distillées des plantes inodores; telles que l'eau de chicorée, de laitue, de coquelicot, de bourrache, d'oseille, &c. L'eau commune vaut mieux que ces eaux distillées, qui ont toujours un goût fade & une certaine odeur de feu, & qui d'ailleurs ne possedent aucune vertu réelle; voyez Eaux distillées. Secondement, les eaux distillées aromatiques, dont le parfum est doux & agréable, ou qui sont véritablement actives, comme l'eau - rose, l'eau de fleur d'orange, l'eau de chardonbénit, &c. Troisiemement, les infusions des fleurs & des especes aromatiques, comme d'oeillets, de violettes, de thé, de vulnéraires de Suisse, &c. Quatriemement, les décoctions légeres & qui n'ont point de saveur desagréable, clarifiées; telles que celles d'orge, de ris, de pruneaux, de raisins secs, de pommes, de corne de cerf, &c. enfin l'excipient peut être formé du mélange de ces diverses liqueurs.

La base du julep est, ou des syrops agréables & parfaitement solubles, (cette derniere qualité exclut celui d'orgeat, dont la dissolution dans l'eau fait une émulsion, voyez Émulsion) comme celui d'oeillet, de capillaire, de limon, de coin, de mûre, d'épinevinette, de framboise, &c. ou des sucs des fruits doux & aigrelets, tels que ceux dont nous venons de parler; celui de cerises, de pommes, de groseilles, &c. les robs, les gelées, les marmelades, telles que le cotignac, la gelée de groseilles, la marmelade d'abricots, le sucre, soit pur, soit aromatisé sous forme d'oleo - saccharum. (Nota. Les sucs, les syrops, les robs, gelées, marmelades & le sucre exigent qu'on filtre le julep, si on veut l'avoir clair & aussi élégant qu'il peut l'être,) le vinaigre, l'esprit de vinaigre & les acides minéraux, les esprits ardens, soit purs, soit aromatiques distillés; on introduit aussi quelquefois dans les juleps quelques sels neutres principalement, & même presque uniquement le nitre. On y mêle aussi quelquefois les confections alkermes & d'hyacinthe: mais dès - lors on a proprement une potion, voyez Potion, & ce n'est qu'inexactement qu'on appelle un pareil mélange julep.

On voit par l'idée que nous venons de donner du julep, que la limonade est un véritable julep; que nos liqueurs spiritueuses aromatiques & sucrées, nos ratafias étendus dans plusieurs parties d'eau seroient de vrais juleps. De plus, la limonade & ce dernier mélange fourniroient des juleps éminemment conformes à la regle de l'art qui défend de multiplier les ingrédiens des remedes, & sur - tout dans ceux qu'on veut rendre agréables. Il ne faut donc jamais s'écarter de cette regle dans la prescription des juleps: la limonade & la dissolution du ratafia de cerises dans l'eau en sont de fort bons modeles. Voyez Limonade.

La proportion des divers ingrédiens d'un julep est telle que pour une livre de medecine ou douze onces d'excipient, on prenne environ deux ou trois onces de syrop ou de sucs, gelées, &c. ou une once & demie de sucre; on peut encore se régler sur le goût du malade, & déterminer la dose de ces ingrédiens par le degré d'agréable douceur. Les acides se dosent toujours par le point d'agréable acidité. Les esprits ardens ne doivent pas y excéder la quantité d'une once par livre d'excipient. Le nitre est en suffisante quantité à la dose de demi - gros, d'un gros tout au plus.

La dose générale du julep ne doit se prescrire que pour la journée, quoique cette préparation ne soit pas aussi sujette à s'altérer que l'émulsion. Sa quantité se regle sur la soif du malade, & sur l'intention du medecin. Mais elle doit toujours être considérable: une seule dose de julep rafraîchissant ou fortifiant, donnée dans la journée & ordinairement le soir, comme le pratiquent quelques medecins, est un remede à peu - près inutile. En général, les remedes doux & purement altérans, comme ceux qu'on donne communément sous la forme des juleps, ne peuvent agir que par les doses réitérées. Il est pourtant permis de préparer un seul verre de julep, quand on veut en faire le véhicule d'un narcotique qu'on donne une fois seulement à l'heure du sommeil; la dose particuliere du julep se prescrit par onces ou par verrées.

Les anciens avoient une forme de remede qu'ils appelloient julep, & qui n'étoit qu'un syrop liquide. Le nôtre differe de celui - là par sa beaucoup plus grande liquidité. (b)

JULES

* JULES, s. m. (Commerce.) petite monnoie courante en Italie; sa valeur est d'environ cinq sols. Il y a les testons, les écus & les jules. La pistole d'Espagne vaut à Rome treize écus jules, & l'écu de notre monnoie dix ou environ.

Le nom de cette monnoie vient des papes qui se sont appellés Jules.

JULE TUNGLET

* JULE TUNGLET, s. m. (Hist. mod.) douzieme mois des Suédois. Il s'appelle aussi Jylamont & Jwlemanat.

JULIA

JULIA, (Géog. anc.) prénom de villes ou colonie romaines.

Quand Jules - César eut détruit la liberté de sa patrie, & qu'il eut usurpé l'autorité des consuls & du sénat, il arriva que plusieurs lieux joignirent son nom à celui qu'ils avoient déjà, soit parce qu'il y envoya des colonies pour les repeupler, soit parce qu'ils reçurent d'autres marques de sa bienveillance, ou qu'ils espérerent de se la procurer par ce témoignage de leur dévouement ou de leur flaterie.

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