ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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KARA - GROCHE

KARA - GROCHE, s. f. (Commerce.) nom de la richedalle d'Allemagne à Constantinople. Elle y est reçue sur le pié de l'écu de France de soixante sols, ou pour quatre - vingts aspres de bon aloi, ou pour sixvingts de mauvais.

KARAHÉ

KARAHÉ, s. m. (Hist. nat.) suc qui se tire d'un arbre nommé arandranto; les habitans de l'isle de Madagascar le font épaissir après y avoir joint du verdde - gris, & ils s'en servent comme d'une encre pour écrire; elle est aussi noire que celle d'Europe. Leurs plumes sont des morceaux de bambou.

KARAHISAR

KARAHISAR, (Géog.) ville détruite de la Natolie, qui est, selon Paul Lucas, dans son voyage de l'Asie mineure, l'ancienne capitale de la Cappadoce. L'on y voit par tout, ajoute - t - il, des ruines de temples, de palais, où les colomnes, les pié - destaux, les corniches, les pieces de mabre avoient été prodiguées. (D. J.)

KARAKATIZA

KARAKATIZA, s. f. (Hist. nat.) nom que les Turcs ou Tartares donnent à une espece d'étoile de mer ou de zoophyte qui se trouve dans le pont Euxin. Il est cartilagineux ayant huit pointes, les Grecs s'en nourrissent dans leurs tems de jeûnes qui sont très rigoureux. Voyez Acta physico - medica nat. curiosorum, tom. IX. pag. 335 & suiv.

KARASERA

KARASERA, (Géog.) grande ville d'Asie, dont on ne voit plus que les ruines, dans la Mésopotamie, sur la route d'Ours à Mossul. Tavernier fait un détail des ruines de cette ville dans son voyage de Perse, liv. II. chap. iv. (D. J.)

KARAT

KARAT, s. m. (Commerce.) est le nom de poids qui a été jugé propre pour exprimer le titre & la bonté de l'or; il se divise en demi, en quarts, en huitiemes, en seiziemes, en trente - deuxiemes.

Le karat se prend en plusieurs sens.

1°. Le karat est le vingt - quatrieme degré de sa bonté.

2°. Le karat de prix c'est la vingt - quatrieme partie de la valeur du marc d'or fin.

3°. Le karat ou poids; il ne pese que quatre grains, mais chaque grain se divise en demi, quarts, huitiemes, &c. c'est sur ce pié qu'on donne le prix aux pierres précieuses & aux perles.

Le denier pese 24 grains.

KARATA

KARATA, que d'autres appellent CAF AGUATA MACA, s. m. (Hist. nat.) est une espece d'aloës qui croît en Amérique, & des feuilles duquel on tire en les faisant bouillir un fil quiest excellent pour faire de la toile, des filets pour la pêche, &c. Sa racine ou ses feuilles broyées ou jettées dans la riviere, étourdissent si fort les poissons qu'on peut le prendre aisément avec la main. Sa tige quand elle est brûlée tient lieu de meche, & quand on la frotte rudement contre un bois plus dur, elle s'enflamme & se consume.

KARATAS

KARATAS, s. m. (Bot.) genre de plante à fleur monopétale en entonnoir, bien decoupée & tenant au calice qui devient dans la suite un fruit conique charnu, couvert d'une membrane fendue en quatre parties, & divisé en deux loges remplies de semences oblogues. Plumier.

Le karatas est un ananas sauvage qu'il faut caractériser. Sa fleur est tubuleuse & en cloche, dont la circonférence se divise en trois segmens. Du calice s'éleve le pistil, planté comme un clou dans la partie reculée de la fleur; ce pistil dégénere en un fruit charnu presque conique; & divisé par des membranes en trois cellules, pleines de graines oblongues.

Le P. Plumier s'est trompé en caractérisant cette plante, qui du reste est très - commune aux Indes orientales. Les Anglois font entrer quelquefois dans leur punch le suc du fruit, parce qu'il est acide & piquant. On en tire un vin très - fort, mais qui n'est pas de garde; ce fruit ne parvient point à maturité dans nos climats modérés; & quand il pourroit mûrir, son acreté est si grande que nous en ferions peu de cas, car il emporte la peau de la bouche de ceux qui en mangent. (D. J.)

KARBITZ

KARBITZ, (Géog.) ville de Bohème, dans le cercle de Leirmeritz, à une lieue de Taeplitz.

KARBUS

KARBUS, s. m. (Hist nat. Botan.) c'est le nom qu'on donne dans le pays de Karasme & chez les Tartares Usbecs, à une espece de melons d'eau, dont les voyageurs vantent beaucoup la bonté. Ils sont verds & lisses à l'extérieur, mais à l'intérieur ils sont d'un rouge plus vif que les melons ordinaires: cependant il y en a qui sont blancs intérieurement, mais ces derniers ne sont point les meilleurs. La graine de ces melons est toute noire & ronde, la peau en est dure; le goût est délicieux, & l'on peut en manger une grande quantité sans aucun danger. Ce fruit se conserve pendant très - longtems, pour cet effet on le cueille avant d'être mûr. On en transporte une grande quantité d'Astracan jusqu'à Pétersbourg où l'on en mange jusqu'au coeur de l'hiver.

KARDEL ou QUARTÉEL

KARDEL ou QUARTÉEL, en françois QUARTAUT, s. m. (Commerce.) c'est une espece de futaille ou de tonneau, dans lequel les pêcheurs de baleine mettent le lard de ce poisson. Ces sortes de kardels contiennent jusqu'à soixante & soixante - quatre gallons d'Angleterre, à prendre le gallon sur le pié de quatre pintes de Paris. Kardel se dit aussi des petits quartaux dans lesquels on met les huiles de poisson, particulierement à Hambourg, & sur toute la riviere d'Elbe, il est d'environ 128 pintes de Paris. Voyez Gallon & Pinte. Dictionn. du commer.

KARESMA

KARESMA, s. m. (Hist. des voyages.) sorte d'hôtellerie commune en Pologne. Le karesma est un vaste bâtiment de terre grasse & de bois, construit sur les grands chemins de Pologne pour héberger les passans.

Ces bâtimens sont composés d'une vaste & large écurie à deux rangs, avec un espace suffisant au milieu pour les chariots: au bout de l'écurie est une chambre qui mene dans un second réduit, nommé comori, où le maître du karesma tient ses provisions, & en particulier son avoine & sa biere. Cette chambre est tout ensemble grenier, cave, magasin & bouge, dit M. le chevalier de Beaujeu, qu'il faut laisser parler ici.

La grande chambre d'assemblée a un poële & une cheminée relevée à la mode du pays comme un four. Tout le monde se loge - là pêle mêle, hommes & femmes, qui se servent indifféremment du feu de l'hôte ainsi que de la chambre. Tout voyageur entre sans distinction dans ces sortes de maisons, s'y chauffe & s'y nourrit en payant à son hôte les fourrages.

Il y a dans l'intérieur des villes capitales des especes d'auberges où l'on peut loger & manger, & les karesma y sont seulement dans les fauxbourgs: mais tous les villages un peu considérables en ont, par l'utilité qu'ils en tirent pour la vente & la consommation des denrées du pays.

Chaque seigneur fait débiter par un paysan ou par un juif qu'il crée hôte de son karesma, le foin, l'avoine, la paille, la biere & l'eau - de - vie de ses domaines, & de ses brasseries, qui est à peu près tout ce qu'on trouve à acheter dans ces sortes d'hôtelleries.

Une de leurs plus grandes incommodités, c'est la puanteur des chambres, la malpropreté du lieu, le voisinage des chevaux, de la vache, du veau, des cochons, des poules, des petits enfans, qui sont pêle - mêle avec le voyageur, & dont chacun fait son ramage différent.

Outre cela, les jours de fêtes sont redoutables,

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