ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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personnes parentes ou alliées en un degré assez proche pour ne pouvoir contracter mariage ensemble sans dispense.

Ces sortes de batards ne peuvent être légitimés par le mariage subséquent de leurs pere & mere, quand même ceux - ci obtiendroient dispense pour se marier ensemble. Voyez Batard. (A)

Incestueux

Incestueux, adj. pris subst. (Hist. ecclés.) nom de secte qui s'éleva en Italie vers l'an 1063.

L'hérésie des incestueux commença à Ravenne. Les savans de la ville consultés par les Florentins sur les degrés de consanguinité qui empêchent le mariage, leur répondirent que la septieme génération marquée par les canons devoit se prendre des deux côtés joints ensemble, ensorte qu'on comptât quatre générations d'un côté & trois de l'autre.

Ils prouvoient cette opinion par un endroit de Justinien, où il dit « qu'on peut épouser la petitefille de son frere ou de sa soeur, quoiqu'elle soit au quatrieme degré »: d'où ils concluoient, si la petite - fille de mon frere est à mon égard au quatrieme degré, elle est au cinquieme pour mon fils, au sixieme pour mon petit - fils, & au septieme pour mon arriere petit - fils.

Pierre Damien écrivit contre cette opinion, & Alexandre II. la condamna dans un concile tenu à Rome. Dict. de Trévoux.

INCH

INCH, s. m. (Mesure.) nom d'une mesure applicative, dont on se sert en Angleterre; c'est proprement ce qu'on appelle pouce en France; mais avec quelque différence; car si l'on suppose le pié divisé en mille parties, le pié anglois étant mille, le pié royal de Paris sera 1068, 11 pouces, 8 lignes. Le grain d'orge est au - dessous de l'inch, & est la plus petite de ces sortes de mesures angloises; il faut trois grains d'orge pour un inch; quatre inchs font la poignée; trois poignées le pié; un pié & demi fait la coudée; deux coudées font un yard ou verge, & un yard & un quart fait une aune de France, ou pour parler exactement, la verge angloise fait neuf neuviemes de l'aune de Paris; de sorte que neuf yards font sept aunes de Paris. (D. J.)

INCHOATIF

INCHOATIF, adj. (Gram.) Priscien, & après lui la foule des Grammairiens, ont désigné par cette dénomination, les verbes caractérisés par la terminaison sco ou scor, ajoutée à quelque radical significatif par lui - même. Tels sont les verbes,
Augesco,                 Augeo,
Albesco,                 Albeo,           Verbes.
Calesco,     dérivé de   Caleo,
Frigesco,                Frigeo,
Dulcesco,                Dulcis,          Adjectifs.
Mitesco,                 Mitis,
Lapidesco,               Lapis, dis,      Noms s.
Irascor,                 Ira,

Au reste cette dénomination pourroit avoir été adoptée bien légèrement, & il ne paroît pas que dans l'usage de la langue latine, les bons écrivains aient supposé dans cette sorte de verbe, l'idée accessoire d'inchoation ou de commencement, que leur nom y semble indiquer. Le style des commentaires de César devoit avoir & a en effet de l'élégance, de la pureté & de la justesse; celui de Caton (de R. R.) doit encore avoir plus de précision, parce qu'il est purement didactique; cependant ces deux auteurs ayant besoin de marquer le commencement de l'événement désigné par des verbes prétendus inchoatifs, se sont servis l'un & l'autre du verbe incipio. cùm maturescere frumenta inciperent, Caes. Et ubi primum incipiunt hiscere, legi oportet, Cat. Cicéron qui savoit louer avec tant d'art, & qui connoissoit si bien les différences délicates des mots les plus aisés à confondre, dit à César (pro Marcel.) en faisant l'éloge de sa justice & de sa douceur, at verb hoec tua justitia & lenitas florescit quotidie magis: peut - on penser qu'il ait voulu lui dire que tous les jours il cessoit d'avoir de la justice & de la douceur pour recommencer chaque jour à en montrer davantage? En ce cas, c'étoit une satyre sanglante plutôt qu'un éloge; & dans Cicéron, une absurdité plutôt qu'un effet de l'art.

C'est donc sur d'autres titres, que sur la foi du nom d'inchoatif, qu'il est nécessaire d'établir le caractere différentiel de cette sorte de verbe. Consultons les meilleurs écrivains. On lit dans Virgile, Georg. III. 504.

Sin in processu coepit crudescere morbus;

Sur quoi Servius fait cette remarque, crudescere, validior fieri, ut dejectâ cru descit pugna camillâ: & lorsqu'il en est à ce vers de l'Eneïde, XI. 833. il l'explique ainsi, crudescit, crudelior fit coede multorum; ce qui peut se justifier par l'autorité même de Virgile, qui avoit dit ailleurs dans le même sens, magis effuso crudescunt sanguine pugnoe. AEn. VII. 788.

Au douzieme livre de l'Eneïde (45.), Virgile s'exprime ainsi:

Haud quaquam dictis violentis Turni Flectitur; exuperat magis, aegrescit que medendo.

Et voici le commentaire du même Servius: indè magna ejus oegritudo crescebat, unde se ei Latinus remedium sperabat afferre.

Il est donc évident que crudescere exprime l'augmentation graduelle de la cruauté, & oegrescere l'augmentation graduelle de la douleur: & c'étoit apparemment d'après de pareilles observations que L. Valle (Elegant. lib. I.) vouloit que l'on donnât aux verbes de cette espece le nom d'augmentatifs. Mais ce terme est déja employé dans la Grammaire greque & dans la Grammaire italienne, pour désigner des noms qui ajoutent à l'idée individuelle de leur primitif, l'idée accessoire d'un degré extraordinaire, mais fixe d'augmentation. D'ailleurs ne paroîtroit - il pas choquant d'appeller augmentatifs les verbes deflorescere, decrescere, defervescere, &c. qui expriment à la vérité une progression graduelle, mais de diminution plutôt que d'augmentation? Ce n'est que cette progression graduelle qui caractérise en effet les verbes dont il s'agit, & c'étoit d'après cette idée spécifique qu'il falloit les nommer progressifs.

Ces verbes ont tous la signification passive; & c'est pour cela que Servius les explique tous par le verbe passif fieri; il y ajoute un comparatif pour désigner la gradation caractéristique: crudescere, validior fieri; & de même augescere, fieri major; calescere, fieri calidior; mitescere, fieri mitior; lapidescere, fieri ad lapidis naturam propior; defervescere, minùs fervidus fieri, &c.

Nous avons aussi en françois des verbes progressifs, ou si l'on veut, des verbes inchoatifs, qui sont pour la plûpart terminés en ir, comme blanchir, jaunir, vieillir, grandir, rajeunir, fleurir, &c. (B. E. R. M.)

INCIDEMMENT

INCIDEMMENT, adv. (Gramm. & Jurisp.) se dit de ce qui vient à l'occasion de quelque chose, par exemple le défendeur qui est assigné pour le payement d'une somme, & qui prétend que le demandeur lui doit aussi quelque chose, se constitue incidemment demandeur à l'effet d'en être payé.

Lorsque dans une contestation on produit comme titre une sentence, & que celui auquel on l'oppose pour faire cesser l'induction que l'on en tire contre lui en interjette appel, c'est appeller incidemment de cette sentence. Voyez Incident. (A)

INCIDENCE

INCIDENCE, s. f. en Méchanique exprime la direction suivant laquelle un corps en frappe un autre.

On appelle ordinairement en Optique, angle d'incidence l'angle compris entre un rayon incident sur

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