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De tous les arbres de nos forêts, le hêtre est celui dont la transplantation est moins de ressource; soit que l'on veuille regarnir un grand canton de bois, ou en former un médiocre, on s'avise souvent de faire arracher de jeunes plants dans les forêts, & de les faire planter dans les places que l'on veut mettre en bois; c'est un bien mauvais parti à prendre: il n'y aura guere moins de desavantage à se servir de jeunes plants venus en pepiniere. On fait ordinairement ces plantations dans un terrein inculte, après n'avoir fait creuser que de fort petits trous; la transplantation se fait fort négligemment, tout périt. Si l'on veut prendre de plus grandes précautions pour les creux & la culture, la dépense sera immense; encore le succès sera - t - il fort incertain. Quoi qu'il en soit, si l'on veut risquer cette pratique, les plants d'environ deux piés de hauteur sont les plus propres à transporter: ceux qui sont plus petits n'ont pas assez de racines. Il faut bien se garder de trop retrancher ni de la tête ni des racines; on doit s'en tenir à couper le pivot, à tailler la petite cime, & à chicotter les branches.
Quoique le hêtre soit un grand & bel arbre, d'une forme réguliere & d'un aspect agréable, on n'en fait nul usage pour l'ornement des jardins; c'est un arbre commun, un arbre ignoble, on le méprise. Cependant il y a des terreins qui se refusent à la charmille, & où le hêtre formeroit les plus belles & les plus hautes palissades: c'est sur - tout à ce dernier usage qu'on pourroit l'appliquer avec le plus de succès. Ces palissades brisent les vents & résistent à leur impétuosité mieux qu'aucun autre arbre; il ne faut pas les tailler en été. Le hêtre fait beaucoup d'ombre, qui est nuisible à tout ce qui croît dessous: ses feuilles données en verd au bétail lui font une bonne nourriture; quand elles sont seches on en peut faire des paillasses, & lorsqu'elles sont à demi pourries, elles sont propres à engraisser les terres.
Le bois du hêtre est d'une grande utilité; mais on
ne le fait servir qu'à de petits usages, qui, à la vérité,
s'étendent à une infinité de choses. Nos charpentiers
ne s'en servent pas; il est trop cassant, trop
sujet à la vermoulure. Cependant les Anglois, qui
par la rareté du bois, sont obligés de faire usage de
tout, trouvent moyen d'employer le hêtre à de gros
ouvrages. Ecoutons Ellis, auteur anglois, qui a
donné en 1738, sur la culture des arbres forestiers,
un traité fort petit, mais qui contient beaucoup de
faits.
La faine a aussi ses usages: elle a le goût de noisette; mais l'astriction qui y domine la rend peu agréable à manger; elle sert à engraisser les porcs & à faire de l'huile qui est bonne à brûler, à faire de la friture & même de la patisserie; enfin on en fait du pain dans les tems de disette. Nous avons appris aux Anglois à s'en servir.
On ne connoît encore qu'une espece de hêtre qui a deux variétés; l'une a les feuilles panachées de jaune, & l'autre les a panachées de blanc. On peut multiplier ces variétés en les greffant sur l'espece commune.
Anciennement, & avant la grande puissance des Romains, l'Hétrurie étoit partagée en douze peuples; Tite - Live parle de ces douze peuples, l. IV. c. xxiij. c'étoit autant de villes, qui chacune avoit son territoire; ces villes ont été indiquées par Cluvier & Holstenius; le P. Briet en a donné la table fort détaillée, avec les noms modernes, & même ceux des endroits ruinés.
Toutes ces villes furent conquises par les Romains; & sous les Césars, le nombre en fut augmenté
jusqu'à quinze, si l'on en croit deux inscriptions
rapportées par Gruter. Avant ce tems - là, l'Hétrurie ne contenoit que douze peuples, dont chacun
avoit son lucumon, ou chef particulier. Voyez
Il résulte de la table du P. Briet, dont je viens de
parler, que l'ancienne Hétrurie comprenoit entiérement,
1°. le duché de Massa, & ce qui est entre ce
duché & l'Apennin; 2°. la Carsagnana; 3°. l'état
de la république de Lucques; 4°. tout le grand duché
de Toscane; 5°. le Pérusin; 6°. l'Orviétan; 7°.
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