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Boniface VIII. ne fit qu'accroître le mal; il devint
aussi cruel guelphe en devenant pape, qu'il avoit été
violent gibelin pendant qu'il fut simple particulier.
On raconte à ce sujet qu'un premier jour de carême,
donnant les cendres à un archevêque de Genes, il
les lui jetta au nez, en lui disant:
Je ne sais si beaucoup de curieux en matiere historique, seront tentés de lire aujour d'hui dans Villani, Sigonius, Ammirato, Biondo, ou autres historiens, le détail des horreurs de ces deux factions; mais les gens de goût liront toûjours le Dante: cet homme de génie, si long - tems persécuté par Boniface VIII. pour avoir été gibelin, a exhalé dans ses vers toute sa douleur sur les querelles de l'Empire & du Sacerdoce. (D. J.)
Ce mot vient de l'arabe gibel, qui signifie montagne ou élevation, parce que les gibets sont ordinairement dressés sur des hauteurs, afin d'être plus en vûe.
Les échelles & fourches patibulaires sont aussi des
gibets. Voyez
La propriété des terres étant établie, il paroît que celle du gibier qu'elles nourrissent devroit en être
La reserve de la chasse à la classe des nobles, a dû être une suite naturelle du gouvernement militaire. Les cultivateurs étoient serfs; les nobles avoient en main l'autorité & la force: il leur falloit bien pendant la paix un exercice indépendant, qui ne leur laissât pas oublier la guerre. Cette police est peut - être fort avantageuse en elle - même; la liberté de chasser donnée à tout le monde, pourroit enlever beaucoup de bras à l'Agriculture, qui déjà n'en a pas assez. Mais ce qui ne peut être utile à rien, c'est la conservation d'une excessive quantité de gibier, surtout des especes qui détruisent les récoltes. Quelques êtres accablés du poids de leur inutilité, pour se ménager des occasions de se fuir, font gémir sous le poids de l'amertume & de la misere, une foule d'hommes respectables par leurs travaux & leur honnêteté: mais en blâmant les goûts excessifs, nous devons servir ceux qui sont raisonnables. La conservation de certaines especes de gibier peut être agréable & utile sans beaucoup d'inconvéniens. On en a fait un art qui a des regles, & qui demande quelques connoissances. Nous allons dire ce qu'il est essentiel de savoir là - dessus.
Il y a plusieurs especes qui ne demandent que des soins ordinaires. La nature a destiné un certain nombre d'animaux à servir de nourriture à quelques autres; retranchez seulement les animaux carnassiers, vous porterez très loin la multiplication des autres: ainsi en détruisant les loups, vous aurez des cerfs, des chevreuils, &c. faites périr les renards, les fouines, les belettes, &c. vos bois se peupleront de lapins, vos plaines se couvriront de lievres, de maniere à vous incommoder vous même. La destruction des animaux carnassiers est donc le point le plus essentiel pour la conservation de toute espece de gibier; & le retranchement de ces animaux nuisibles, est un dédommagement du mal que le gibier peut faire lorsqu'il n'est pas excessivement abondant. La moindre négligence là - dessus rend inutiles tous les soins qu'on pourroit prendre d'ailleurs, & cela demande de la part de ceux qui en sont chargés beaucoup d'attention & d'habitude.
Ce soin principal n'est cependant pas le seul qu'exigent
les especes de menu gibier qu'on peut conserver
avec le moins d'inconvéniens; je parle des
perdrix grises, des perdrix rouges & des faisans.
Nous avons donné la maniere de les élever familierement
pour en peupler promptement une terre.
Voyez
Chacune de ces especes demande un pays disposé d'une maniere particuliere, & des soins propres que nous allons indiquer séparement. En réunissant ces dispositions & ces soins, on peut réunir & conserver les trois especes ensemble.
Les perdrix grises se plaisent principalement dans
les plaines fertiles, chaudes, un peu sablonneuses,
& où la récolte est hâtive. Elles fuyent les terres
froides, ou du moins elles ne s'y multiplient jamais
à un certain point. Cependant si des terres naturellement
froides sont échauffées par de bons engrais,
si elles sont marnées, &c. l'abondance des perdrix
peut y devenir très - grande: voilà pourquoi les environs
de Paris en sont peuplés à un point qui paroit
prodigieux. Tous les engrais chauds que fournit cette
grande ville, y sont répandus avec profusion, & il
favorisent autant la multiplication du gibier, que la
fécondité des terres. En supposant les mêmes soins,
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