ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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cede des graines presque rondes, applaties, d'un brun roussâtre, cannelées & bordées tout - autour d'une aile mince & membraneuse; elles ont un goût acre, aromatique & piquant; elles ressemblent aux graines de la livêche, hormis qu'elles ne sont pas sillonnées si profondément, & qu'elles ont une bordure membraneuse que n'ont point les graines de livêche.

Toute cette plante est remplie d'un suc visqueux, laiteux, clair, qui se condense en une larme, qui répond au galbanum par tous ces caracteres; il découle de cette plante en petite quantité par incision, & que lquefois de lui - même, des noeuds des tiges qui ont trois ou quatre ans: mais on a coûtume de couper la tige à deux ou trois travers de doigt de la racine, & le suc découle goutte - à - goutte; quelques heures après il s'épaissit, se durcit, & on le recueille.

Cette plante croît en Arabie, en Syrie, dans la Perse, & dans différens pays de l'Afrique, sur - tout dans la Mauritanie.

Quelques curieux la font venir aussi dans des serres, & elle a poussé heureusement durant quelques années dans le jardin royal de Paris. Pour réussir dans sa culture, il faut semer sa graine d'abord après qu'elle est mûre, dans un pot de bonne terre, qu'on placera dans un lit chaud durant l'hyver pour la préserver du froid. On transportera ensuite la plante dans de plus grands pots, à mesure qu'elle s'élevera, ce qu'on exécutera dans le mois de Septembre. On la tiendra toûjours en hyver dans une serre; on l'arrosera fréquemment en été, & alors on lui procurera de l'air autant qu'il sera possible. Au reste tous ces soins ne sont que pour la curiosité, car cette férule ne donne de larme que dans les lieux de sa naissance.

La plante que Lobel appelle ferula galbanisera, Lob. icon. 779. est bien différente de celle dont il s'agit ici; car la férule de Lobel, malgré le nom qu'il lui a imposé, ne produit point le galbanum, comme M. de Tournefort l'a observé, mais une autre sorte de gomme fort rouge, & dont l'odeur n'est point forte.

Le galbanum se dissout dans le vin, le vinaigre & dans l'eau chaude; mais difficilement dans l'huile, ou l'esprit - de - vin. Il abonde en sel tartareux, & en une huile épaisse, fétide, que l'esprit - de - vin, comme trop délié, n'extrait qu'à peine, tandis qu'elle s'enleve & se dégage avec le vinaigre, le vin, & l'eau chaude.

Les auteurs modernes n'ont fait que copier ce que Dioscoride a dit de ses vertus, dont il a parlé fort au long & en général assez bien contre son ordinaire. Sa saveur est acre, amere, nauséabonde; son odeur forte & desagréable, dépendantes de son huile & de son sel tartareux, indiquent que ses propriétés sont analogues à celles des autres gommes de son espece, le bdellium, l'opopanax, le sagapenum, l'assa foetida & la gomme ammoniaque, qui sont échauffantes, pénétrantes, stimulantes, résolutives, propres pour les maladies froides du genre nerveux. Cependant le galbanum est plus foible que la gomme ammoniaque pour purger; mais il resserre ensuite un peu davantage.

On l'employe intérieurement & extérieurement. Il faut en user avec reserve pour l'intérieur. Sa dose en substance est depuis un scrupule jusqu'à demi dragme: on le méle comme on veut avec les autres gommes & purgatifs, & on en fait des pilules, dont je donnerai tout - à - l'heure des exemples.

Le galbanum est un très - bon médicament en qualité d'anti - hystérique, d'emmenagogue & de fondant, quand il n'y a point d'inflammation, & qu'il est besoin d'échauffer, de stimuler, de dissoudre une pituite tenace, glutineuse, abondante, qui cause des obstructions dans les intestins, dans l'utérus, & dans les autres parties du corps; ce qui est sort commun dans les pays septentrionaux.

En ce cas on peut prendre galbanum, gomme ammoniaque, de chacun deux onces; vitriol de mars de riviere demi - once; diagrede trente grains; du sirop de nerprun, s. q. faire d'abord une masse de pilules dont la dose sera depuis cinq grains jusqu'à vingt, quand il s'agira de fondre des humeurs, de desobstruer, d'exciter les regles, &c. Ou bien alors dans les mêmes cas, prenez galbanum, assa foetida, myrrhe, de chacun une dragme; camphre, sel de succin, de chacun demi - scrupule; borax deux scrupules; sirop d'armoise s. q. faire d'abord une masse de pilules, dont la dose sera d'un scrupule. S'il est besoin d'agir plus puissamment, prenez galbanum un scrupule; succin pulvérisé douze grains; scammonée dix grains; formez - en un bol avec conserve de fleurs de chicorée, s. q. En un mot on peut diversifier le mélange du galbanum avec les autres gommes & purgatifs à l'infini, suivant les vûes qu'on se propose.

Le galbanum s'employe extérieurement sans danger & sans limites; il incise, il attire puissamment, il amollit, & fait mûrir: c'est pour cela qu'on le mêle dans la plûpart des emplâtres émolliens, digestifs & résolutifs. Appliqué sur la région du bas - ventre en maniere d'emplâtre, il adoucit quelquefois les maladies hystériques, & les mouvemens spasmodiques des intestins. C'est dans la même intention qu'on prend parties égales de galbanum, d'assa foetida, de castoreum, dont on forme des trochisques, pour en faire des fumigations dans les accès hystériques.

On peut aussi dissoudre le galbanum dans l'huile d'aspic, & en faire un liniment nervin. On se sert aussi beaucoup de l'emplâtre de galbanum dans plusieurs cas, & du galbanum de Paracelse dans des commencemens de paralysie. Or voici comme on prépare le galbanetum de Paracelse, qui passe pour un bon remede externe dans la contraction des nerfs & la suspension de leur action. prenez une livre de galbanum, demi - livre d'huile de térébenthine, deux onces d'huile d'aspic; digérez le tout pendant deux ou trois jours; distillez - le ensuite dans la cornue, & gardez la liqueur distillée dans un vase bien bouché pour l'usage.

On employe le galbanum dans la thériaque, le mithridat, le diascordium, l'onguent des apôtres, l'onguent d'althaea, le diachylon avec les gommes, l'emplâtre de mucilage, le manus - Dei, le divin, l'oxicroceon, le diabotanum & autres; car cette larme gommeuse n'est d'usage qu'en Medecine. Il en arrive du Levant chaque année trente ou quarante quintaux, par la voie de Marseille en France, dont elle fait en partie la consommation, & en partie la vente dans les pays étrangers. (D. J.)

GALBE

GALBE, s. m. (Architecture.) c'est le contour des feuilles d'un chapiteau ébauche, prêtes à être refendues. Ce mot se dit aussi du contour d'un dôme, d'un vase, d'un balustre, & de tout ornement dont le galbe est l'ame. C'est pour parvenir à donner à teus morceaux d'architecture de forme réguliere ou irréguliere un beau galbe, qu'il faut savoir dessiner l'ornement, la figure, &c. afin que par ce secours on puisse éviter les jarrets, & donner à chaque forme le caractere & l'expression qui lui convient. Voyez Dfssinateur. (P)

GALE

GALE, s. f. (Medecine.) maladie qui corrompt la peau par l'écoulement de certaines humeurs acres & salines, qui s'amassent en forme de pustules, & occasionnent des demangeaisons.

Il y a deux especes de gale, la seche & l'humide: la premiere est appellée gale canine, scabies canina, parce que les chiens y sont sujets; ou seche, sicca, à cause qu'elle suppure peu; prurigineuse, prunginosa, à pruritù, demangeaison; car elle en cause une qui est très - importune; gratelle, parce qu'on se gratte sans cesse: on lui donne encore les noms d'impe -

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