Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:265

se communiquèrent respectivement leurs pouvoirs.
Communiquer les pièces d'un procès.

Dans cette acception, le participe passé
COMMUNIQUÉ s'emploie comme nom masculin
pour désigner une Communication officielle
faite à la presse par les pouvoirs publics.

Il se dit spécialement, en temps de guerre,
des Communications officielles par lesquelles
l'État-Major rend compte quotidiennement
des opérations. L'arrivée du communiqué. La
lecture du communiqué.

SE COMMUNIQUER signifie spécialement
Entrer facilement en conversation avec quelqu'un.
C'est un bon chef qui se communique
aisément. Les rois d'Orient se communiquent
rarement à leurs sujets. Vous vous communiquez
trop. Il ne faut pas se communiquer à
tout le monde.

COMMUNIQUER est aussi intransitif quand
il signifie Se mettre en relation avec. Communiquer
avec un accusé. Nous ne pûmes longtemps
communiquer ensemble. Ils communiquaient
entre eux par tel moyen. On communiquait
avec le dehors par tel endroit.

Il signifie aussi, en parlant des Choses,
Être en rapport au moyen de, et, dans ce sens,
il peut avoir la forme pronominale. Cette
chambre communique avec telle autre par un
corridor. Ces deux chambres communiquent ou
se communiquent par un corridor.
Absolument,
Ces deux fleuves communiquent ou se communiquent.

COMMUNISME. n. m. Doctrine sociale qui
demande l'abolition du droit de propriété
individuelle et la communauté des biens.

COMMUNISTE. n. des deux genres. Partisan
du communisme. Adjectivement, Propagande
communiste. Le parti communiste.

COMMUTATEUR. n. m. T. de Mécanique.
Appareil qui sert à changer à volonté dans
une machine la direction d'un mouvement
ou à l'interrompre

Il désigne, spécialement en termes d'Électricité,
les Appareils qui servent à la transmission
du courant électrique.

COMMUTATRICE. n. f. désigne un Type spécial
de commutateur qui transforme les courants
alternatifs en courants continus, ou
inversement.

COMMUTATIF, IVE. adj. Qui est relatif à
un échange, aux échanges. Il n'est guère
usité que dans les deux locutions suivantes :
Justice commutative, Celle qui, dans l'échange
d'une chose contre une autre, oblige à rendre
autant qu'on reçoit. La justice commutative
diffère de la justice distributive. Contrat commutatif,

Celui par lequel chacune des parties
s'engage à donner ou à faire une chose équivalente
à ce qu'on lui donne ou à ce qu'on
fait pour elle.

COMMUTATION. n. f. Action de commuer.
Commutation de peine. Accorder, obtenir une
commutation de peine.

COMPACITÉ. n. f. T. de Physique. Qualité
de ce qui est compact.

COMPACT, ACTE. adj. Qui est condensé,
dont les parties sont fort serrées. Corps compact.
Substance compacte. Les métaux les plus
compacts sont les plus pesants.

Il signifie figurément Qui est pressé, étroitement
uni. Une foule compacte. Une masse
compacte. Une majorité compacte.

En termes de Typographie, Volume compact
se dit d'un Livre dont le texte imprimé est
très serré.

En termes de Librairie, Édition compacte,
Édition dont chaque volume renferme la
matière de plusieurs volumes des éditions
ordinaires.

COMPAGNE. n. f. Féminin usuel de Compagnon.
Celle qui partage le sort de quelqu'un.
Vous fûtes les compagnes de ma captivité.
Par analogie, La tourterelle gémit quand
elle a perdu sa compagne.

Il se dit plus ordinairement d'une Jeune
fille par rapport à celles qui font leurs études
avec elle. Compagne de collège, de cours, etc.

Il se dit encore, dans un sens particulier,
d'une Femme par rapport à son mari. Prendre,
se choisir une compagne.

Il se dit figurément des Choses qui en
accompagnent d'autres, qui s'y trouvent ordinairement
jointes. La médiocrité, compagne
du repos. Les infirmités, compagnes de la vieillesse.

COMPAGNIE. n. f. Réunion de plusieurs
personnes assemblées pour le plaisir d'être
en société. Une nombreuse compagnie. Il fut
bien reçu, lui et sa compagnie. Aimer la compagnie.
Recevoir compagnie chez soi. Il est très
aimable en compagnie.
Prov., Il n'y a si bonne
compagnie qui ne se sépare ou ne se quitte.

Il se dit, par extension, de Plusieurs personnes
que des habitudes ou des goûts communs
rapprochent et qui forment une espèce
de société. Il est de notre compagnie. Introduire
quelqu'un dans une compagnie.

La bonne compagnie, L'ensemble des personnes
distinguées par leur éducation, leur
politesse, leur bon ton. Sa maison est le
rendez-vous de la bonne compagnie. Il a le ton
de la bonne compagnie.
Par opposition, La
mauvaise compagnie. Les mauvaises compagnies
l'ont perdu.

Être de bonne compagnie, Avoir un bon
ton, de bonnes manières. On dit dans le sens
opposé Être de mauvaise compagnie.

Il se dit encore, dans un sens plus général,
en parlant de Deux ou plusieurs personnes
qui sont ensemble, qui font ensemble la même
chose. Ils vinrent de compagnie. Elle y alla
de compagnie avec sa soeur. Il sortit en compagnie
d'un tel. Tenir, faire compagnie à quelqu'un.
Il serait bien aise de jouir un moment
de votre compagnie. C'est une triste compagnie
que vous me donnez là.
On le dit de même en
parlant de Certains animaux, par rapport
aux personnes, ou par rapport à ceux de leur
espèce. Son chien, son oiseau est pour elle une
compagnie.
Il se dit aussi des Choses qui
peuvent distraire quelqu'un dans la solitude,
l'empêcher de se sentir seul. Le feu lui tient
compagnie. Les livres lui tiennent compagnie.

Dame, demoiselle de compagnie, Dame ou
demoiselle placée auprès d'une autre dame
ou demoiselle, pour lui tenir compagnie.

Fam., Fausser compagnie, Se dérober d'une
compagnie, ou manquer à s'y trouver quand
on l'a promis. Il m'a faussé compagnie.

En termes de Chasse, Une compagnie de
perdreaux, de faisandeaux,
Une bande de perdreaux,
etc.

Bêtes de compagnie, Jeunes sangliers qui
vont encore par troupes. Ce sanglier a quitté
les compagnies,
Il commence à aller seul.
Fig. et fam., par plaisanterie, Être bête de
compagnie,
Aimer la société et se laisser facilement
mener où les autres veulent. Il fera ce
que vous voudrez, il est bête de compagnie.

Il se dit aussi de Certaines associations
commerciales dont les membres sont ordinairement
en grand nombre. Former une compagnie.
Compagnie d'assurance. Compagnie de
chemin de fer. L'administration d'une compagnie.
Les actionnaires d'une compagnie.
On
dit plus souvent SOCIÉTÉ.

Règle de compagnie, Règle d'arithmétique
dont on se sert pour partager le gain ou la
perte des associés, suivant l'intérêt qu'ils ont
dans l'entreprise. On dit plutôt aujourd'hui
Règle de société.

En termes de Commerce, Un tel et compagnie,
Un tel et ses associés. Cette maison de commerce,
de banque est sous la raison Gauthier,
Lefèvre et compagnie.
On écrit ordinairement,
par abréviation, Un tel et Cie.

Il se dit également d'une Réunion de personnes
formant un corps, une assemblée, tels
que des magistrats, des gens de lettres, des
savants, des artistes, des religieux. Tel fut
l'avis de la compagnie. Il a eu tous les suffrages
de la compagnie. La compagnie de Jésus,

Nom que prend la Société des jésuites.

Il se dit aussi d'une Unité de formation
d'infanterie sous les ordres d'un capitaine.
Régiment de tant de compagnies. Commander
une compagnie. Les lieutenants, les sous-lieutenants
d'une compagnie. Le cadre d'une compagnie.
Première, deuxième compagnie.

Compagnie de discipline. Voyez DISCIPLINE.

Compagnie franche, Compagnie qui n'est
incorporée dans aucun régiment.

Compagnies, Grandes compagnies, Bandes
qui s'étaient formées au XIVe siècle, pendant
les guerres entre l'Angleterre et la France, et
qui ravagèrent longtemps ce dernier pays.

COMPAGNON. n. m. Celui qui est habituellement
avec un autre, qui fait avec lui la
même chose. Compagnon d'école, d'étude, de
fortune, de gloire. Compagnon de voyage. C'est
un agréable compagnon, un fâcheux compagnon.
Il a deux compagnons préférés.

Il se dit figurément des Choses qui en accompagnent
d'autres, qui s'y trouvent ordinairement
jointes. L'esprit n'est pas toujours compagnon
du bon sens.

Prov. et fig., Qui a compagnon a maître,
On est souvent obligé de céder aux volontés
de ses associés, des personnes avec qui l'on vit.

Compagnons d'armes se disait anciennement
des Chevaliers qui avaient fait ensemble
amitié particulière, avec protestation de ne
se quitter jamais. Il se dit encore de Ceux qui
ont fait la guerre ensemble.

Il signifie quelquefois Égal. C'est un homme
qui ne peut souffrir ni compagnon ni maître.
Traiter, vivre de pair à compagnon,
Traiter
d'égal avec familiarité.

Un bon compagnon se dit encore d'un
Homme qui est gaillard, drôle, éveillé. Il fait
le bon compagnon.

Fam., C'est un hardi compagnon, Il est
homme d'exécution et déterminé.

Fam., C'est un petit compagnon, se dit d'un
Homme qui fait pauvre figure.

Il désigne aussi un Apprenti qui travaille
auprès d'un ouvrier plus expérimenté.

Il se dit plus particulièrement des Artisans
qui font partie d'une société de gens de métier.
Compagnons du Tour de France.

COMPAGNONNAGE. n. m. Temps pendant
lequel un jeune homme qui avait fini son
apprentissage travaillait chez un maître,
avant de pouvoir travailler pour son propre
compte.

Il se dit aussi de la Réunion des gens de
certains métiers en différentes associations.
Interdire le compagnonnage. Il y a différentes
sortes de compagnonnage.

COMPARABLE. adj. des deux genres. Qui
peut être comparé avec quelqu'un ou avec
quelque chose. Un homme comparable aux
plus grands hommes de l'antiquité. Y a-t-il rien
de comparable à cela? Des talents si divers ne
sont pas comparables.

COMPARAISON. n. f. Action de comparer,
de chercher les ressemblances ou les différences
qui peuvent exister entre deux personnes
ou deux choses. Faire la comparaison,
faire comparaison d'une chose avec une autre.
Faire la comparaison de deux étoffes, de deux
couleurs, de deux odeurs. Ce morceau de musique
ne soutient pas la comparaison avec tel
autre. On ne saurait établir de comparaison
entre ces deux personnes, entre ces deux choses.
Cette personne, cette chose ne peut entrer en
comparaison avec telle autre. Mettre une chose
en comparaison avec une autre. Prendre une
chose pour terme de comparaison.

En termes de Procédure, Comparaison
d'écritures,
Confrontation qu'on fait de deux

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.