Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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l'examen d'une chose, d'une affaire. Commission
permanente. Commission spéciale. Commission
d'enquête, d'examen. La Chambre a
nommé la commission qui doit être chargée de
l'examen du projet de loi. Commission du budget.
Amendements proposés par la commission.
Rapports de la commission. Le rapporteur d'une
commission. L'Académie a nommé une commission
qui devra s'occuper de cet objet. Les membres
d'une commission.

Il se dit également de Certains tribunaux
d'exception. Commission militaire.

COMMISSIONNAIRE. n. m. Celui qui est
chargé d'une commission pour quelque particulier.

Il se dit spécialement, en termes de Commerce,
de Celui qui fait profession d'acheter
ou de vendre pour le compte d'autrui et
spécialement pour le compte des fabricants
et des commerçants.

Il se dit encore de Celui dont le métier
est de porter des messages ou des fardeaux.
Les commissionnaires se tenaient ordinairement
au coin des rues.

COMMSSIONNER. v. tr. Délivrer à quelqu'un
une commission par laquelle on lui
donne la mission de faire quelque chose. Il
était commissionné par son gouvernement.

Agent commissionné, Agent muni d'une
commission lui assurant son emploi à titre
durable.

COMMISSOIRE. adj. T. de Jurisprudence.
Qui a pour effet d'annuler un contrat. Il ne
s'emploie que dans les deux expressions :
Clause commissoire, Clause par laquelle on
stipule, dans un contrat de vente, que, si
l'acheteur ne paie plus le prix convenu dans
un temps déterminé, la vente sera résiliée.
Pacte commissoire, Contrat de gage par lequel
le créancier demeure propriétaire de la chose
engagée, si le débiteur ne paie pas au terme
fixé. Le pacte commissoire est interdit comme
usuraire.

COMMISSURE. n. f. Point de jonction de
deux ou plusieurs parties. En termes d'Anatomie.
La commissure des nerfs optiques, La
commissure des lèvres, des paupières.
En termes
d'Architecture, Les commissures d'un pilier.

COMMODE. adj. des deux genres. Dont
l'usage est utile et agréable. Maison commode.
Un meuble commode.

Vie commode, Vie agréable et tranquille.
Mener une vie commode. Rendre la vie commode.

Dans ce sens il se dit quelquefois des Personnes,
Être commode à vivre. Être d'une
société douce et aisée, d'un bon commerce. On
dit dans le même sens Avoir l'humeur, un
caractère commode.

Fam., C'est un homme qui n'est pas commode,
se dit d'un Homme sévère, exigeant, ou avec
lequel on ne peut pas plaisanter.

C'est un maître commode, fort commode,
C'est un homme qui ne rudoie pas ses domestiques,
qui ne les charge pas de trop de
travail.

Il signifie aussi Qui est trop indulgent, trop
facile. Ainsi on dit d'un Mari qui ferme les
yeux sur la mauvaise conduite de sa femme
C'est un mari commode ; et d'une Femme qui
donne trop de liberté à sa fille C'est une mère
commode.

En termes de Morale, il signifie quelquefois
Qui est relâché. Avoir une dévotion commode,
Une morale commode.

Il se dit aussi, familièrement et ironiquement,
pour signifier qu'on ne met pas assez
de façons aux choses, qu'on cherche plus ce
qui est aisé que ce qui est convenable. Répondre
par une simple dénégation, c'est commode.

Il s'emploie comme nom féminin, par ellipse
d'Armoire, pour désigner un Meuble à hauteur
d'appui, garni de tiroirs et servant particulièrement
à serrer du linge et des habits.
Une commode de bois d'acajou. Mettre à une
commode un dessus de marbre.

COMMODÉMENT. adv. D'une manière
commode. Vivre commodément. Être logé commodément.
Être vêtu commodément. Vous
pouvez faire cela commodément.

COMMODITÉ. n. f. Tout ce qui facilite
l'usage d'une chose et la rend utile et agréable.
ou Cet usage même rendu utile et agréable.
Les dégagements font toute la commodité d'une
maison. Il y a bien des commodités dans cette
maison-là. C'est un petit appartement où l'on a
toutes ses commodités. Les commodités de la vie.
Pour plus de commodité. Prenez votre commodité.
Faites cela à votre commodité. Avoir une
chose à sa commodité. Le voisinage du parc
nous procure la commodité de la promenade.

COMMODITÉS, au pluriel, s'est dit des Lieux
d'aisances.

COMMODORE. n. m. Dans certaines marines
étrangères, Grade intermédiaire entre celui de
capitaine de vaisseau et celui de contre-amiral.

COMMOTION. n. f. Secousse violente. Nous
avons eu un tremblement de terre dont la commotion
s'est fait sentir jusqu'à tel endroit. Les
commotions se succédaient rapidement.
Fig.,
Les grandes commotions qui bouleversent les
empires.

Il se dit spécialement, en termes d'Anatomie,
d'un Violent ébranlement des centres nerveux,
causé par une chute ou par quelque coup. Il
y avait à craindre que ce coup, que cette chute
n'eût fait commotion au cerveau. Il tomba de
fort haut, ce qui lui causa une commotion générale
dans tout le corps.

En termes de Physique, il désigne la
Secousse plus ou moins violente que l'on
éprouve par une décharge électrique.

COMMUABLE. adj. des deux genres. Qui
peut être commué. Peine commuable.

COMMUER. v. tr. Changer. Il ne se dit
guère que dans cette phrase, Commuer une
peine,
La changer en une peine moindre. Il
avait été condamné aux travaux forcés, mais sa
peine fut commuée en celle de la réclusion.

COMMUN, UNE. adj. Qui sert, qui peut
servir à tout le monde ou seulement à plusieurs
personnes. La lumière est commune à tous les
hommes. Un puits commun. Une cour commune.
Passage, escalier, chemin commun. Cela est
commun à tout le bourg, commun aux deux
maisons. Tout est commun entre eux.

Maison commune se disait de l'Hôtel où
s'assemblent les officiers municipaux. On dit
aujourd'hui MAIRIE.

Il signifie aussi Qui est propre à différents
êtres ou à différentes choses. Le boire et le
manger sont communs à l'homme et aux animaux.
La vie végétative est commune aux animaux
et aux plantes. Qualités communes. Traits,
caractères communs. Ami commun. Péril
commun. Des goûts communs les rapprochèrent.
Cette douleur, cette joie m'est commune avec
bien des gens. Entreprendre une chose à frais
communs. La commune mesure de deux quantités.
Diviseur commun. Le plus grand commun
diviseur. Dénominateur commun. J'ai cela de
commun avec lui. Cette affaire n'a rien de
commun avec celle dont il s'agit.

En termes de Rhétorique, Lieux communs,
Sources générales d'où un orateur peut tirer
ses arguments. Aristote a traité des lieux communs.
Il se dit aussi de Certaines réflexions
générales qu'on développe à l'occasion de sujets
particuliers. Cicéron et Massillon aiment à développer
les lieux communs.
Il se dit encore des
Idées usées, rebattues. Il ne dit que des lieux
communs.

Le Droit commun, La loi générale d'un
pays qui s'applique à tout le monde sans
exception. Un délit de droit commun, régime
de droit commun.

Faire cause commune, se dit de Deux ou
plusieurs personnes qui réunissent leurs efforts
pour atteindre le même but, pour se défendre
contre le même danger.

Faire bourse commune, se dit de Deux ou
plusieurs personnes qui font leur dépense en
commun.

Faire vie commune, Vivre à frais communs.

Vie commune se dit encore en parlant des
Religieux ou des religieuses qui vivent en
communauté. On appela Cénobites ceux qui
avaient adopté la vie commune.

La vie commune se dit encore, surtout en
termes de Littérature, des Moeurs générales,
des événements ordinaires de la vie, par opposition
à la condition des princes, des héros, etc.

En termes de Grammaire, Nom commun,
Qui appartient à tous les individus de la même
espèce par opposition à Nom propre qui n'appartient
qu'à un seul.

Syllabe commune se dit, en termes de Prosodie,
d'une Syllabe qui est tantôt brève
et tantôt longue.

En termes de Géométrie, il se dit de Ce qui
appartient à la fois à deux figures que l'on
compare. L'angle a, le côté b c sont communs
à tel triangle et à tel autre.

En termes de Jurisprudence, Époux communs
en biens,
Entre lesquels il y a communauté
de biens. Le contrat porte que les époux
seront communs en biens.
On le dit quelquefois,
au singulier, de l'Un des époux entre lesquels
il y a communauté. L'époux commun en biens
peut...

Sens commun, Faculté par laquelle la plupart
des hommes jugent naturellement des
choses. Cela est contre le sens commun. Cela
répugne au sens commun, n'a pas le sens
commun, n'a pas l'ombre du sens commun.
C'est un homme qui n'a pas le sens commun.

Il signifie aussi Qui est public, général, qui
est ordinaire, qui se pratique ordinairement,
qui appartient ou peut appartenir à la plupart
des hommes ou à un grand nombre d'hommes.
C'est l'opinion commune. Une erreur très commune.
L'intérêt commun. Une destinée commune.
L'usage en est fort commun. Il n'y a
rien de si commun, rien n'est plus commun.
C'est une chose bien commune. Rien n'est plus
commun que de voir...

Les mots, les termes communs de la langue, Les
mots, les termes ordinaires de la langue par
opposition à Ceux qui ne sont usités que dans
les arts et dans les sciences.

Il signifie en outre Qui se trouve aisément
et en abondance. Les melons sont fort communs
cette année. Les bons muscats sont communs
en Languedoc, en Provence.

La langue commune, La langue qui est parlée
le plus généralement dans un pays. En Belgique,
le français est la langue commune.

La voix commune, L'opinion générale.

D'une commune voix, À l'unanimité. D'un
commun accord,
De concert, chacun adhérant
à la chose.

Faire preuve par la commune renommée,
Faire preuve par l'opinion publique.

Il signifie encore Qui est médiocre, qui ne
sort pas de l'ordinaire, qui est peu estimable
dans son genre, et se dit aussi, dans cette
acception, des Choses de l'esprit. Il a fait un
discours très commun. C'est un prédicateur fort
commun. Un auteur, un poète très commun.
Une invention commune. Des pensées communes.
Idée commune. Rien de plus commun

(Voyez ci-dessus Lieux communs). Le fond
commun.

Il signifie aussi Qui est vulgaire, bas, par
opposition à Noble, distingué. Il a l'air commun,
la figure commune. Son langage est bien
commun. Cette femme a des manières communes.

Il se dit également des Marchandises, des
objets de peu de valeur et d'une qualité médiocre.
Un marchand qui n'a que des marchandises
communes, très communes, qui n'a rien
que de commun.

Cette terre donne tant de revenu, année commune,

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