Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:287

Les choses du monde n'ont point de
consistance. Cet établissement commence à prendre
de la consistance, acquiert de la consistance.

Fig., Ce bruit, cette nouvelle, etc., prend,
acquiert de la consistance,
Ce bruit, cette nouvelle,
etc., devient moins vague, commence à
se confirmer.

C'est un esprit qui n'a point de consistance,
c'est un caractère sans consistance,
se dit d'une
Personne qui n'est pas ferme dans ses résolutions,
dans ses opinions, etc., et qui en change
aisément.

C'est un homme sans consistance dans le
monde,
ou simplement sans consistance, Sans
crédit, sans considération.

En termes de Droit, il désigne Ce en quoi
consiste une succession ou un domaine et ses
dépendances. La consistance d'une succession.
Donner un état de la consistance d'une terre.

CONSISTANT, ANTE. adj. Qui a de la
consistance. Masse consistante, matière consistante.
Fig., Un caractère consistant.

CONSISTER. v. intr. Être constitué par
certains éléments. Son revenu consiste en
rentes, en bois, etc. Une pièce de terre qui
consiste en tant d'hectares. Cette maison consiste
en une cour, en tant d'appartements, en tant
de chambres, etc. La libéralité consiste moins à
donner beaucoup qu'à donner à propos. En
quoi faites-vous consister la sagesse?
On dit
dans un sens analogue Le commerce de ce pays
consiste en blés, vins, fourrages, etc.

CONSISTOIRE. n. m. Assemblée de cardinaux
convoquée par le Pape pour les consulter
et leur demander leur avis sur quelques
affaires importantes.

Consistoire protestant, israélite, se dit, par
extension, d'une Assemblée de pasteurs ou de
rabbins et de laïques réunis pour délibérer
des affaires de leurs Églises.

CONSISTORIAL, ALE. adj. Qui appartient
à un consistoire. Jugement consistorial. Écoles
consistoriales.

CONSOLABLE. adj. des deux genres. Qui
peut être consolé. Sa perte est si grande qu'il
n'est pas consolable. Il y a des douleurs qui ne
sont pas consolables.

CONSOLANT, ANTE. adj. Qui console, qui
est propre à consoler. Ce que vous me dites là
n'est guère consolant. Une nouvelle consolante.
Il est consolant de penser qu'on a fait son
devoir.

CONSOLATEUR, TRICE. n. Celui, celle
qui console, qui s'efforce de consoler. Dieu
est le consolateur de nos âmes, le consolateur
des malheureux, des pauvres, des affligés.

Adjectivement, Ange consolateur. Espoir
consolateur.

CONSOLATION. n. f. Soulagement donné à
l'affliction, à la douleur, au déplaisir de quelqu'un.
Donner, apporter de la consolation.
Recevoir de la consolation. Un grand sujet de
consolation. Être sans consolation. Elle n'eut
pas, avant de mourir, la consolation de revoir
son fils.

Il se dit aussi d'un Véritable sujet de satisfaction
et de joie. C'est une grande consolation
pour un père de voir ses enfants réussir dans
leur carrière.

Il se dit également des Discours, des raisons
que l'on emploie pour consoler quelqu'un ; et,
dans ce sens, il se met fort souvent au pluriel.
Adresser des consolations à quelqu'un. Recevoir
des consolations. Repousser les consolations de
ses amis. Les consolations de l'amitié. C'est
parmi vous que j'irai chercher des consolations.
Les consolations spirituelles. C'est une triste
consolation que vous me donnez là.

Il se dit encore quelquefois de la Chose ou
de la Personne même qui console. La philosophie
est sa consolation, sa seule consolation.
Vous êtes toute ma consolation. Elle est le soutien
et la consolation de ma vieillesse.

Fiche de consolation. Voyez FICHE.

CONSOLE. n. f. T. d'Architecture. Pièce
saillante et ornée, en forme d'S, qui sert à
soutenir une corniche, un balcon, etc. Toute
la façade était ornée de consoles qui soutenaient
des bustes de marbre.

Il se dit aussi, par analogie, d'un Meuble en
forme de console, qui sert à orner les appartements
et sur lequel on pose des bronzes, une
pendule, des vases, etc.

Il se dit aussi, en termes de Musique, de la
Partie supérieure de la harpe à laquelle se
tiennent les chevilles.

CONSOLER. v. tr. Soulager quelqu'un dans
son affliction par des discours, par des soins,
ou de quelque autre manière que ce soit.
Consoler les affligés, les malades. On n'a pas eu
de peine à le consoler. Il est déjà tout consolé.
Se consoler aisément. Il ne peut se consoler de
la perte qu'il a faite. Il se console avec ses amis.
Elle s'est bientôt consolée. Se consoler avec Dieu.

Absolument, Ayons recours à Celui qui console.
Par extension, Consoler la douleur, l'affliction
de quelqu'un. Une douleur vite consolée.

Il se dit également des Choses qui donnent,
qui apportent de la consolation. Cet espoir me
console. Peu de chose suffit pour consoler un
enfant. Ce bien le console de la perte de tous les
autres. Ses soins consolaient ma vieillesse. Une
affliction que rien ne pouvait consoler.

CONSOLIDATION. n. f. Action de consolider.
La consolidation d'un monument. La consolidation
du crédit, d'une conquête.

Il se dit aussi figurément, en termes de
Finance, de l'Action par laquelle une rente
perpétuelle est garantie par l'État en échange
d'une rente remboursable dont le taux est
diminué.

Consolidation de la dette flottante, La conversion
en dettes perpétuelles de dettes remboursables
de l'État.

En termes de Jurisprudence, Consolidation
de la propriété foncière. La consolidation de
l'usufruit à la nue propriété,
La réunion de
l'usufruit à la nue propriété.

CONSOLIDER. v. tr. Rendre solide. Consolider
un édifice. Consolider une charpente.
Fig.,
Consolider une alliance, un traité. Il voulut
consolider sa puissance.

CONSOLIDER signifie également Assigner
un fonds pour assurer le paiement d'une dette
publique. Le gouvernement a consolidé ces
sortes de rentes.

En termes de Finance, Consolider la dette
flottante.
Voyez CONSOLIDATION.

En termes de Jurisprudence, Consolider
l'usufruit à la propriété,
Réunir l'usufruit à la
propriété.

CONSOLIDÉS. n. m. pl. T. de Bourse.
Sorte de fonds anglais. Les consolidés sont en
hausse, ont baissé à la dernière Bourse.

CONSOMMATEUR. n. m. T. d'Économie
politique
. Celui qui achète des marchandises
pour son usage, et non pour les revendre,
par opposition à Producteur. Les producteurs
sont aussi consommateurs. La concurrence des
producteurs est avantageuse aux consommateurs.

Il se dit aussi de Ceux qui boivent, font de
la dépense dans un café.

En termes de Théologie, il signifie Celui qui
mène une oeuvre à sa perfection. JÉSUS-
CHRIST est l'auteur et le consommateur de
notre foi.

CONSOMMATION. n. f. Action de se servir
des choses qui se détruisent par l'usage.
Consommation de bois, de blé, de sel. Je n'ai
dans ma cave que le vin nécessaire à ma
consommation. Droits de consommation. Objets
de consommation.

Il se dit spécialement de Ce que l'on a bu
dans un café. Offrir, payer une consommation.

Il signifie aussi Action de mener une
oeuvre à son plein achèvement, La consommation
d'une affaire. La consommation d'un
sacrifice.

La consommation des siècles, des temps, La
fin des siècles, la fin du monde.

La consommation du mariage, L'union charnelle
des époux après la Cérémonie nuptiale.

CONSOMMÉ, ÉE. adj. Qui atteint presque
la perfection. Sagesse, prudence consommée.
Vertu consommée. Science consommée.

Il se dit particulièrement de Celui qui
est parvenu à un très haut degré d'expérience
dans un art, dans une science. C'est
un courtisan consommé.

CONSOMMÉ. n. m. T. de Cuisine. Bouillon
succulent d'une viande extrêmement cuite.
Faire un consommé. Prendre un consommé. Il
ne vit que de consommés.

CONSOMMER. v. tr. Détruire et dénaturer
par l'usage certains objets, comme vin, viande,
bois, et toutes sortes de provisions. Consommer
de grandes quantités de céréales, etc.

Absolument, On consomme beaucoup dans cette
maison.
Par extension, Consommer dans un
café,
Y boire, y faire de la dépense.

Il se dit, à peu près dans le même sens, en
parlant d'une Chose qui exige, pour sa préparation,
pour son assaisonnement, une quantité
assez considérable d'une autre chose. Ces
confitures consomment beaucoup de sucre.

Il signifie aussi Achever, accomplir. Consommer
le mariage. Consommer un ouvrage.
Consommer un sacrifice.
On dit dans un sens
analogue Consommer un crime.

En termes de Jurisprudence, Consommer
son droit,
se dit quand le droit qu'on a en
quelque chose a eu son effet.

Faire consommer de la viande, La faire tellement
cuire que presque tout le suc soit dans
le bouillon.

CONSOMPTION. n. f. Action d'être consumé.
La victime fut brûlée jusqu'à l'entière consomption.

Il se dit plus ordinairement d'un Amaigrissement
progressif qui précède souvent la
mort dans la plupart des maladies chroniques,
et surtout dans la tuberculose. Tomber en
consomption. État de consomption. Fièvre de
consomption.

CONSONANCE. n. f. T. de Musique. Accord
de deux sons entendus simultanément et
dont l'union plaît à l'oreille. Il y a des consonances
parfaites et des consonances imparfaites :
les parfaites sont l'unisson, la quarte, la quinte
et l'octave ; les imparfaites sont la tierce et la
sixte.

Il signifie aussi Uniformité, ressemblance
de son dans la terminaison des mots. Les
rimes sont des consonances de mots. Une consonance
choquante.

CONSONANT, ANTE. adj. T. de Musique.
Qui donne, qui produit une consonance ou
Qui est formé par des consonances. Intervalle
consonant. Accord consonant.

Mots consonants, Mots qui ont une terminaison
de son identique. On dit aussi Terminaisons
consonantes.

CONSONNE. n. f. Son de la voix produit par
les différents organes de la bouche et qui en
sort plus ou moins librement. Les consonnes
B, P sont formées par le desserrement brusque
des lèvres qui laissent passer le son, la consonne

T se prononce en appuyant la langue contre la
rangée inférieure des dents.

Il désigne aussi les Lettres de l'alphabet
autres que les voyelles.

CONSORT. adj. m. Qui partage le sort.
Il ne se dit plus que du Prince qui, en Angleterre,
en Hollande, est l'époux de la reine sans
être roi lui-même. Le Prince consort.

En termes de Procédure, le pluriel Consorts,
employé comme nom, désigne Ceux qui ont
un intérêt avec quelqu'un dans un procès,
dans une affaire civile, etc. On l'a condamné,
lui et ses consorts, à payer solidairement.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.