Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Il signifie particulièrement, Mettre le contrôle sur les ouvrages d'or et d'argent, pour en constater le titre, etc. Il a fait contrôler sa vaisselle.

CONTRÔLER signifie figurément, Reprendre, critiquer, censurer les actions, les paroles d'autrui. Il se dit surtout D'un censeur injuste et chagrin. Quel droit avez-vous de le contrôler? Vous contrôlez tout ce qui se fait dans sa maison. Je ne contrôle point vos actions. Il contrôle sur tout.

CONTRÔLÉ, ÉE. participe Quittance contrôlée. Exploit contrôlé. Vaisselle contrôlée.

CONTRÔLEUR. s. m. Celui dont la charge est de tenir registre de certaines choses, ou d'en faire la vérification. Il y avait autrefois, en France, un contrôleur général des finances, un contrôleur général des bâtiments, un contrôleur à la chancellerie, un contrôleur général de la maison du roi, etc. Contrôleur des contributions indirectes. Contrôleur des douanes. Contrôleur de la comptabilité. Contrôleur des caisses. Contrôleur au monnayage. Contrôleur des ouvrages d'or et d'argent. On place des contrôleurs à la porte des spectacles, pour recevoir et vérifier les billets et les contre-marques.

Il se dit aussi, dans la Maison des princes, de L'officier qui est chargé de fonctions à peu près semblables à celles qu'exerce le maître d'hôtel dans la maison d'un particulier. Contrôleur de la bouche.

CONTRÔLEUR se dit figurément et en mauvaise part, dans le langage familier, de Celui qui se mêle de censurer, de contrôler les actions d'autrui. Il fait le contrôleur chez moi. C'est un contrôleur perpétuel. Dans ce sens, on dit également, Contrôleuse, au féminin. C'est une contrôleuse perpétuelle.

CONTROUVER. v. a. Inventer une fausseté. Il se dit ordinairement Des mensonges par lesquels on cherche à nuire à quelqu'un. C'est un fait qu'on a controuvé pour le perdre.

CONTROUVÉ, ÉE. participe Un fait entièrement controuvé. Il n'y a pas un mot de vrai à tout cela, ce sont toutes choses controuvées.

CONTROVERSE. s. f. Débat, dispute, contestation sur une question, sur une opinion, etc. Grande controverse. De longues controverses. Cela est hors de controverse. Cela passa sans controverse. Il ne faut point mettre cela en controverse. Les anciens rhéteurs proposaient des sujets de controverse.

Il se dit particulièrement de La dispute qui a pour objet des points de foi, entre les catholiques et les sectes dissidentes. Traiter un point de controverse. Il est savant dans les matières de controverse.

Étudier la controverse, Étudier les matières de controverse. Prêcher la controverse, Éclaircir, dans la chaire, les points de doctrine qui sont en contestation entre les catholiques et les sectes dissidentes.

CONTROVERSÉ, ÉE. adj. Disputé, débattu de part et d'autre. C'est un point controversé dans les écoles, controversé parmi les docteurs. Une matière controversée.

CONTROVERSISTE. s. m. Celui qui traite, par écrit ou autrement, des sujets de controverse. Il ne se dit qu'en Matière de religion. C'est un célèbre, un zélé controversiste.

CONTUMACE. s. f. T. de Jurispr. criminelle. Le refus, le défaut que fait un accusé de comparaître devant le tribunal où il est appelé. Être en état de contumace. Procéder par contumace contre un accusé. Condamnation par contumace. Jugement de contumace. Il a été condamné par contumace. Faire juger la contumace. Purger la contumace.

Il est souvent synonyme de Contumax.

CONTUMACER. v. a. T. de Jurispr. criminelle. Instruire la contumace, poursuivre l'instruction de la contumace. Il s'est laissé contumacer. Faire contumacer un criminel, un déserteur. Il est peu usité.

CONTUMACÉ, ÉE. participe

CONTUMAX. adj. des deux genres T. de Jurispr. criminelle. Accusé ou prévenu qui est en état de contumace, qui s'est soustrait par la fuite aux recherches de la justice, et auquel on fait son procès, sauf à le juger de nouveau s'il se représente en temps utile. Accusé contumax. Il est contumax. Elle a été déclarée contumax.

Il s'emploie aussi substantivement. Le contumax.

CONTUS, USE. adj. T. de Chirur. Meurtri, froissé, sans être entamé. Il ne se dit qu'en parlant Des chairs, des muscles. Une partie contuse. Avoir un muscle contus.

Plaie contuse, Plaie faite par un instrument contondant.

CONTUSION. s. f. Meurtrissure. Légère contusion. Il reçut dans sa cuirasse une balle qui lui fit une forte contusion. Plaie avec contusion.

CONVAINCANT, ANTE. adj. Qui a la force de convaincre. Cet argument est convaincant. Cette raison, cette preuve, cette expérience est convaincante. Ce que vous dites est convaincant.

CONVAINCRE. v. a. (Il se conjugue comme Vaincre.) Réduire quelqu'un par le raisonnement, ou par des preuves sensibles et évidentes, à demeurer d'accord d'une vérité, d'un fait. Convaincre quelqu'un d'une vérité. Ne pouvoir l'en convaincre. Le convaincre par de bonnes raisons. J'ai fait ce que j'ai pu pour le convaincre. Cela doit suffire pour vous convaincre que je n'ai point voulu mal faire. Je suis convaincu qu'il l'a fait à bonne intention.

Il se met aussi avec le pronom personnel, et signifie, S'assurer, se rendre certain d'une chose. Je veux m'en convaincre par moi-même. Il se convaincra par expérience. Se convaincre par ses propres yeux qu'une chose est en tel état.

CONVAINCRE signifie encore, Donner des preuves suffisantes qu'une personne est coupable d'un crime, d'une faute. Convaincre un accusé du crime qui lui est imputé. Il fut convaincu d'imposture, de trahison. On le convainquit d'avoir entretenu des intelligences secrètes avec l'ennemi.

Il s'emploie quelquefois figurément dans ce dernier sens. Sa doctrine fut convaincue d'erreur.

CONVAINCU, UE. participe Atteint et convaincu. Locution qu'on employait autrefois dans les jugements criminels, pour exprimer que l'accusé était reconnu coupable. Il a été déclaré atteint et convaincu de meurtre, de vol, etc.

CONVALESCENCE. s. f. État d'une personne qui relève de maladie. Prompte convalescence. Parfaite convalescence. Entière, pleine convalescence. Être en convalescence. Entrer en convalescence.

CONVALESCENT, ENTE. adj. Qui relève de maladie, et revient en santé. Être convalescent. Je suis bien aise de le savoir convalescent, de le voir convalescent, de la voir convalescente. Il est encore convalescent.

Il s'emploie aussi comme substantif. Un convalescent. Une convalescente. Le régime que les médecins prescrivent aux convalescents.

CONVENABLE. adj. des deux genres Propre, sortable, qui convient. Cet emploi n'est pas convenable à ses talents. Il a fait un mariage convenable. C'est pour elle un parti convenable. Vous devriez choisir un temps, un moment plus convenable pour exécuter ce projet.

Il signifie aussi, Conforme et proportionné. Cette bonne action a eu une récompense convenable. Faire une dépense convenable à sa fortune. Il sera reçu d'une manière convenable à son rang.

Il signifie encore, Décent, qui est à propos, expédient. Il n'est pas convenable à un homme sage de parler si légèrement. S'il est convenable que j'y aille, je suis tout prêt. Ne faites pas cette démarche, elle n'est pas convenable. J'ai jugé convenable de le faire. Cela ne m'est pas, ne me serait pas convenable.

CONVENABLEMENT. adv. D'une manière convenable. J'agirai convenablement à vos vues, à vos desseins. Il répondit convenablement. Se conduire convenablement. On ne m'a pas traité convenablement.

CONVENANCE. s. f. Rapport, conformité, accord. Ces choses-là n'ont point de convenance l'une avec l'autre, entre elles. Quelle convenance peut-il y avoir entre des choses si différentes? Il n'y a point de convenance entre l'architecture de cet édifice et sa destination. Un peintre pèche contre la convenance lorsqu'il place dans un même tableau des personnages qui ont vécu à des époques différentes. Cet écrivain ne sait point établir de convenance entre son style et les matières qu'il traite. Convenance de fortune, de condition. Convenance d'humeur, de caractère, de goût, etc.

Mariage de convenance, Mariage où les rapports de naissance, de fortune ont été plus consultés que l'inclination. Il se dit surtout en parlant Des personnes d'un certain rang.

CONVENANCE se prend aussi pour Bienséance, décence; et, alors, on l'emploie très-souvent au pluriel. Il n'y aurait pas de convenance à en user de la sorte. Observer, respecter, braver les convenances. C'est une conduite qui blesse toutes les convenances. Les convenances sociales. Les convenances oratoires.

Raisons de convenance, Raisons de pure bienséance. Des raisons de convenance l'ont forcé d'agir ainsi.

Raisons de convenance, se dit aussi de Raisons qui sont probables et plausibles, et qui ne sont point démonstratives. Dans ce sens, il est didactique et peu usité.

CONVENANCE se prend quelquefois pour Commodité, utilité particulière. Avoir une chose à sa convenance. Ma maison m'a coûté

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