Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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rompt les mesures qu'on avait prises. Il est arrivé des contre-temps, de fâcheux contre-temps dans cette affaire. Il a essuyé bien des contre-temps. Quel contre-temps!

Tomber dans un contre-temps, dans des contre-temps, Se trouver inopinément dans des circonstances fâcheuses, qui dérangent les mesures qu'on avait prises. Il signifie aussi, Faire quelque chose dans une conjoncture tout à fait défavorable, et en prenant mal son temps.

CONTRE-TEMPS se dit aussi d'Un certain pas de danse. On fait des contre-temps dans la gavotte.

Il se dit également, en Musique, de L'action d'appuyer sur le temps faible d'une mesure, et de passer plus ou moins légèrement sur le temps fort. Faire des contre-temps. Mesure à contre-temps.

À CONTRE-TEMPS. loc. adv. Mal à propos, en prenant mal son temps. Parler à contre-temps. Agir à contre-temps.

CONTRE-TERRASSE. s. f. T. d'Archit. Terrasse appuyée contre une autre plus élevée.

CONTRE-TIRER. v. a. Faire la contre-épreuve d'une estampe. Contre-tirer une estampe.

Contre-tirer un tableau, contre-tirer un plan, contre-tirer une carte, etc., Les copier trait pour trait par le moyen d'une toile fine, d'un papier huilé, d'un canevas, etc., qu'on met dessus. Il est peu usité en ce sens.

CONTRE-TIRÉ, ÉE. participe

CONTREVALLATION. s. f. T. de Guerre. Fossé et retranchement qu'on fait autour d'une place assiégée pour empêcher les sorties de la garnison. Lignes de contrevallation.

CONTREVENANT, ANTE. s. Celui, celle qui contrevient. Les contrevenants payeront l'amende.

CONTREVENIR. v. n. Agir contre quelque loi, quelque défense, quelque ordre, etc., ou contre quelque obligation que l'on a contractée. Contrevenir aux commandements de Dieu, au précepte de la charité. Il prétendait n'avoir point contrevenu à la loi. Contrevenir aux règlements de police. Contrevenir aux ordres qu'on a reçus. Quiconque y contreviendra, etc. Contrevenir à une clause du contrat, du traité.

CONTREVENT. s. m. Grand volet de bois, qui s'ouvre et qui se ferme du côté extérieur de la fenêtre, et qui sert à garantir du vent, de la pluie, etc. Faire mettre des contrevents à toutes les fenêtres d'une maison. Fermer, ouvrir les contrevents. Il faut raccommoder ce contrevent.

CONTRE-VÉRITÉ. s. f. Ce qu'on dit pour être entendu dans un sens contraire à celui que les paroles expriment. Ainsi, dire ironiquement, D'un homme reconnu pour poltron, qu'Il est brave, c'est dire une contre-vérité. Toute ironie est une contre-vérité. Il y a des gens qui ne louent ou qui ne blâment que par des contre-vérités.

CONTRIBUABLE. s. m. T. de Finances. Celui qui doit contribuer, qui contribue au payement des impositions, des dépenses publiques. Diminuer les charges qui pèsent sur les contribuables.

CONTRIBUER. v. n. Aider, de quelque manière que ce soit, à l'exécution, au succès d'un dessein, d'une entreprise; avoir part à un certain résultat. Contribuer à la fortune, à l'avancement de quelqu'un. Contribuer au gain d'une bataille. Contribuer au succès d'une affaire. J'y contribuerai de mon côté. Il y a contribué de ses soins. Contribuer de ses deniers à la construction d'un édifice. Je ne contribue en rien à cela. Cette découverte contribua beaucoup aux progrès de l'art. Vous contribuâtes à le perdre. Cela contribue à le dégoûter de sa profession.

CONTRIBUER signifie aussi, Payer une part de quelque dépense ou charge commune. Contribuer pour un tiers, pour un quart dans une dépense, à une dépense. Contribuer au marc le franc. Contribuer aux charges publiques en proportion de ses revenus. Ils ont contribué pour la construction du nouveau pont. Toute la province a contribué pour l'entretien des gens de guerre.

Il se dit pareillement en parlant Des sommes qu'on paye aux ennemis, pour se garantir du pillage et des autres exécutions militaires. Tout le pays contribua. Cette ville a contribué. Il a fait contribuer toute la province.

CONTRIBUTION. s. f. Ce que chacun donne pour sa part d'une dépense, d'une charge commune. Il se dit surtout en Matière d'impôts. Contribution foncière. Contribution mobiliaire. Contribution personnelle. Contribution des portes et fenêtres. Bureau des contributions. Receveur des contributions. Rôle, registre des contributions. Répartir, percevoir une contribution. Payer les contributions. Contribution volontaire.

Contributions directes, Les impôts directement établis sur les biens ou sur les personnes.

Contributions indirectes, Les impôts établis sur les objets de commerce et de consommation, ou sur certaines choses dont le besoin est éventuel: tels sont les droits d'octroi, de douane, de timbre, d'enregistrement, etc.

Contribution au sou la livre, au marc la livre, au marc le franc, La répartition de ce qui doit être payé ou reçu par chacun en proportion de ses facultés, de son intérêt dans une affaire, ou du montant de sa créance. On dit absolument, dans ce sens: Contribution aux dettes d'une succession. Distribution par contribution, entre créanciers, des sommes provenant d'une saisie faite sur leur débiteur commun.

En termes de Commerce maritime, Contribution au jet dans la mer, La répartition des pertes et dommages qui se fait tant sur les effets que sur le navire et le fret, lorsque la tempête ou les ennemis ont obligé de jeter dans la mer une partie du chargement ou des agrès.

CONTRIBUTION se dit aussi de Ce que sont forcés de payer ou de donner les habitants d'un pays occupé par l'ennemi, pour se garantir du pillage. Lever des contributions sur les vaincus. Le général ennemi se contenta de cent mille francs par forme de contribution. Les contributions ont fourni aux frais de la guerre. Mettre tout le pays à contribution.

Par extension et fam., Mettre à contribution, Faire contribuer de quelque manière à une dépense, exiger quelque somme. Quand il s'agit de secourir des malheureux, elle ne craint point de demander, elle met tous ses amis à contribution. Mettre la curiosité publique à contribution. On l'emploie figurément dans un sens analogue. Il a mis à contribution tous les auteurs qui se sont occupés de cette matière.

CONTRISTER. v. a. Affliger, causer du chagrin. Il ne faut pas contrister ses amis. Cette nouvelle l'a fort contristé, lui contriste l'âme, le coeur.

CONTRISTÉ, ÉE. participe

CONTRIT, ITE. adj. T. de Théologie. Qui a un grand regret de ses péchés. Un coeur contrit.

CONTRIT se dit aussi, par une espèce de plaisanterie, pour Triste, affligé, mortifié. Il était bien contrit de cette action. Avoir l'âme contrite.

CONTRITION. s. f. Regret qu'on éprouve d'avoir péché, et qui a pour principe l'amour de Dieu. Faire un acte de contrition. Des actes de contrition. Contrition parfaite.

CONTRÔLE. s. m. Registre double qu'on tient pour la vérification d'un rôle, d'un autre registre, etc. Il se disait particulièrement autrefois Du registre double qu'on tenait des expéditions des actes de finances et de justice, pour en assurer davantage la conservation et la vérité, et empêcher les antidates. Le contrôle du sceau. Le contrôle des exploits. Le contrôle des finances. Faire le contrôle. Le bureau du contrôle, ou simplement, Le contrôle. Il y avait un contrôle à l'hôtel de ville. Cela a passé au contrôle. Tenir le contrôle. Droit de contrôle. Voyez ENREGISTREMENT.

Il se disait, par extension, Du droit de contrôle. Payer le contrôle d'un acte.

CONTRÔLE se dit aussi de L'état nominatif des personnes qui appartiennent à un corps, à une troupe. Cet officier a été rayé des contrôles de l'armée. Dresser le contrôle d'une compagnie. Vous êtes porté sur le contrôle.

Il signifie encore, Vérification, surtout dans le langage administratif. Être chargé de l'inspection et du contrôle d'une perception, d'une comptabilité, d'une caisse.

Il signifie particulièrement, La marque qu'on imprime sur les ouvrages d'or et d'argent, pour faire foi qu'ils ont payé les droits, et qu'ils sont au titre fixé par la loi. Cette pièce de vaisselle est suspecte, elle n'a pas le contrôle. Le bureau du contrôle de l'or et de l'argent. Le contrôle de la marque d'or. Tous les ouvrages d'orfévrerie sont soumis au contrôle.

Il se dit également Du lieu où l'on met le contrôle. Aller au contrôle.

CONTRÔLE se dit en outre Du bureau où se tiennent les contrôleurs d'un théâtre. On refusa son billet au contrôle.

CONTRÔLE signifie figurément et familièrement, Censure, critique. Je ne veux point être soumis à son contrôle. Vous ne pouvez exercer aucun contrôle sur lui.

CONTRÔLER. v. a. Il signifiait autrefois, Mettre sur le contrôle. Faire contrôler des pièces. Faire contrôler des exploits. Contrôler des quittances de finances.

Il signifie encore quelquefois, surtout dans les Administrations, Vérifier. Le fonctionnaire chargé de contrôler le monnayage.

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