Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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CONSOLATIF, IVE. adj. Propre à consoler. Il se dit Des personnes et des choses. Cet homme n'est pas consolatif. C'est un moyen consolatif. Cette nouvelle est peu consolative. Il est familier et peu usité: on dit ordinairement, Consolant.

CONSOLATION. s. f. Soulagement donné à l'affliction, à la douleur, au déplaisir de quelqu'un. Grande consolation. Douce consolation. Triste consolation. Procurer des consolations. Donner, apporter de la consolation. Recevoir de la consolation. Un grand sujet de consolation Faites cela pour ma consolation. Être sans consolation. Être privé de toute consolation. Elle n'eut pas, avant d'expirer, la consolation de revoir son fils.

Il se dit aussi d'Un véritable sujet de satisfaction et de joie. C'est une grande consolation pour un père, de voir ses enfants se porter au bien.

CONSOLATION se dit également Des discours, des raisons que l'on emploie pour consoler quelqu'un; et, dans ce sens, il se met fort souvent au pluriel. Adresser des consolations à quelqu'un. Recevoir des consolations. Repousser les consolations de ses amis. Les consolations de l'amitié. Des consolations indiscrètes. C'est parmi vous que j'irai chercher des consolations. Les consolations spirituelles. C'est une triste consolation que vous me donnez là. Écrire une lettre de consolation.

Il se dit encore quelquefois de La chose ou de la personne même qui console. La philosophie est sa consolation, sa seule consolation. Vous êtes ma consolation. Je n'ai point d'autre consolation que vous. Dieu est toute ma consolation. Elle est le soutien et la consolation de ma vieillesse.

CONSOLATION à certains Jeux de cartes, Tribut que paye le joueur qui a demandé à jouer et qui perd. Une fiche de consolation.

Fig. et fam., Fiche de consolation, Dédommagement de quelque perte, adoucissement à quelque disgrâce, etc. Il était presque ruiné; mais il vient de recueillir un petit héritage: c'est une fiche de consolation.

CONSOLE. s. f. Pièce d'architecture, saillante et ornée, qui sert à soutenir une corniche, un balcon, etc. Toute la façade était ornée de consoles qui soutenaient des bustes de marbre.

Il se dit aussi d'Une espèce de meuble en forme de console, qui sert à orner les appartements, et sur lequel on pose des bronzes, une pendule, des vases, etc.

CONSOLER. v. a. Soulager, adoucir, diminuer l'affliction, la douleur d'une personne, par des discours, par des soins, ou de quelque autre manière que ce soit. Consoler les affligés, les malades. Consoler par lettres. Consoler la douleur, l'affliction de quelqu'un. On n'a pas eu de peine à le consoler. Il est déjà tout consolé. On l'emploie quelquefois absolument. Cet homme ne sait pas consoler. En parlant de Dieu, du temps, Ayons recours à celui qui console.

Il se dit également Des choses qui donnent, qui apportent de la consolation. Cet espoir me console. Peu de chose suffit pour consoler un enfant. Ce bien le console de la perte de tous les autres. Ses soins consolaient ma vieillesse.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Se consoler aisément. Il ne peut se consoler de la perte qu'il a faite. Je ne me consolerai jamais d'avoir perdu son estime. Il se console avec ses amis. Elle s'est bientôt consolée. Se consoler avec Dieu.

CONSOLÉ, ÉE. participe

CONSOLIDANT. adj. m. T. de Médec. Il se dit Des médicaments que l'on a crus propres à affermir et à cicatriser les parties divisées d'une blessure. Des médicaments consolidants. On l'emploie aussi substantivement. Employer les consolidants.

CONSOLIDATION. s. f. Il se dit, en Médecine, de L'action par laquelle une plaie se cicatrise, ou par laquelle des os fracturés se réunissent, ainsi que Du résultat de cette action. La consolidation d'une plaie. La consolidation d'une fracture.

Il se dit aussi, figurément, de L'action par laquelle une dette publique est consolidée, et Du résultat de cette action. La consolidation de la dette publique.

En Jurispr., La consolidation de l'usufruit à la propriété, La réunion de l'usufruit à la propriété.

CONSOLIDER. v. a. Rendre ferme, rendre solide. Consolider un édifice. Consolider une charpente.

Il se dit, en Médecine, Des plaies, des fractures, etc.; et alors il s'emploie souvent avec le pronom personnel. Cette plaie n'a pu encore se consolider. La fracture commence à se consolider, est tout à fait consolidée.

Il s'emploie aussi figurément. Consolider une alliance, un traité. Il voulut consolider sa puissance.

En Jurispr., Consolider l'usufruit à la propriété, Réunir l'usufruit à la propriété.

CONSOLIDER signifie également, Assigner un fonds pour assurer le payement d'une dette publique. Le gouvernement a consolidé ces sortes de rentes.

CONSOLIDÉ, ÉE. participe Cinq pour cent consolidés. Le tiers consolidé.

Subst., Les consolidés, Sorte de fonds anglais. Les consolidés sont en hausse, ont baissé à la dernière bourse.

CONSOMMATEUR. s. m. T. de Théologie. Celui qui perfectionne. Il ne s'emploie que dans certaines phrases consacrées. JÉSUS-CHRIST est l'auteur et le consommateur de notre foi.

CONSOMMATEUR se dit, en Économie politique, de Ceux qui achètent des marchandises pour leur usage, et non pour les revendre. Souvent, c'est par opposition à Producteur qu'on l'emploie. Les producteurs et les consommateurs. Les producteurs sont aussi consommateurs. La concurrence des producteurs est avantageuse aux consommateurs.

CONSOMMATION. s. f. Action de consommer, achèvement, accomplissement, perfection. La consommation d'un ouvrage. La consommation des prophéties. La consommation d'une affaire. La consommation d'un sacrifice.

Il se dit, en Matières bénéficiales, de L'action par laquelle un patron, laïque ou ecclésiastique, consomme le droit qu'il a de nommer à un bénéfice. Les provisions d'un bénéfice font pour cette fois la consommation du droit de collateur.

La consommation des siècles, des temps, La fin des siècles, la fin du monde.

La consommation du mariage, L'union charnelle des époux, après la cérémonie nuptiale.

CONSOMMATION se dit aussi de L'action de se servir des choses qui se détruisent par l'usage. Grande consommation de bois, de blé, de sel. La production s'accroît en raison de la consommation. Je n'ai dans ma cave que le vin nécessaire à ma consommation. Impôt sur les consommations.

Il se dit quelquefois de La vente, du débit des marchandises. Quand le commerce ne va pas, les marchands disent qu'il n'y a pas de consommation.

CONSOMMÉ. s. m. Bouillon fort succulent d'une viande extrêmement cuite. Bon consommé. Faire un consommé. Prendre un consommé. Il ne vit que de consommés. Un consommé de perdrix. Un consommé de chapon.

CONSOMMER. v. a. Achever, accomplir, mettre en sa perfection. Consommer un ouvrage, une affaire. Dieu consomma en six jours l'ouvrage de la création. Consommer un sacrifice. On dit dans un sens analogue, Consommer un crime.

En Jurispr., Consommer son droit, se dit Quand le droit qu'on a en quelque chose a eu son effet. Ce collateur a consommé son droit par la nomination d'un tel. Le droit de retrait d'un seigneur était consommé quand il avait reçu ses lods et ventes.

Faire consommer de la viande, La faire tellement cuire, que presque tout le suc, toute la substance soit dans le bouillon. Prenez une rouelle de veau, un chapon, etc., et faites consommer tout cela.

CONSOMMER se dit aussi en parlant Des choses qui se détruisent par l'usage, comme vin, viande, bois, et toutes sortes de provisions. Consommer des denrées. Consommer des fourrages. Consommer des provisions de bouche. Il se dit quelquefois absolument. On consomme beaucoup dans cette maison.

Il se dit, à peu près dans le même sens, en parlant D'une chose qui exige, pour sa préparation, pour son assaisonnement, une quantité assez considérable d'une autre chose. Ces confitures consomment beaucoup de sucre.

CONSOMMÉ, ÉE. participe Une soupe bien consommée, Qui a cui longtemps.

Il signifie adjectivement, Parfait. Sagesse consommée. Prudence consommée. Vertu consommée. Science consommée.

Il signifie de même, en parlant Des personnes, Très-savant, fort expérimenté. Un homme consommé en science, en toute sorte de sciences. Être consommé dans un art. Un général consommé. C'est un courtisan consommé.

CONSOMPTIF, IVE. adj. T. de Médec. Il s'est dit autrefois Des caustiques propres à consumer les chairs, etc.

Il s'employait comme substantif, au masculin. Un consomptif.

CONSOMPTION. s. f. Il se dit en parlant De certaines choses qui se consument. Il se fait une grande consomption de bois dans ce fourneau. La victime fut brûlée jusqu'à l'entière consomption. La consomption des espèces sacramentelles, dans l'eucharistie.

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