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Ainsi les villes fortifiées, les châteaux, les citadelles,
&c. sont des forteresses. M. Maigret a donne
un traite de la sureté & conservation des états par le
moyen des forteresses, dans lequel il explique leur utilité,
leur nombre, & leur situation, pour assûrer les
frontieres & l'intérieur d'un etat.
On peut appliquer à la situation & au nombre des forteresses nécessaires pour la défense des états, la premiere maxime de la Fortification, c'est - à - dire qu'elles doivent être disposées de maniere qu'elles ferment tous les passages par ou l'ennemi pourroit faire entrer ses armées dans le pays.
Il faut beaucoup de connoissances du pays, pour juger de la situation la plus avantageuse des forieresses; & des differens interêts des princes, pour n'en point constraire dans des lieux ou il est à présumer qu'on ne les laissera point subsister, & où elles donneroient trop de jalousie aux puissances voisines. A peine la forteresse de Montroyal étoit - elle construite, qu'il fallut la raser, en conformité du traité de Riswick en 1697. (Q)
Les ouvrages qu'on construit pour cet effet sont appellés fortifications; tels sont nos bastions, demi-lanes, o>rages - à - corne, &c.
Les fortifications sont de differentes especes, c'est - à - dire qu'elles sont relatives à l'objet auquel on les destine, & aux machines avec lesquelles on peut les attaquer.
Ainsi si l'on n'attaquoit les places qu'avec le fusil, de simples murailles seroient une fortification suffisante pour y résister. Si l'ennemi n'avoit aucun expédient pour parvenir au haut de ces murailles, il seroit inutile de leur donner d'autre élévation que celle qui seroit necessaire pour n'être pas franchie aisément.
On voit par - là qu'un lieu n'est fortifié que par rapport aux differentes attaques qu'il peut avoir à soutenir. Un château, par exemple, est fortifie lorsqu'il est entoure de fossés & de murailles qui le mettent en etat de resister à un parti qui n'a point de canon: mais ce même château devient sans détense contre une armée qui a un équipage d'artillerie, parce qu'elle peut le détruire sans que ceux qui sont dedans puissent en empécher.
Les premieres fortifications furent d'abord très simples;
elles ne consistoient que dans une enceinte
de pieux ou de palissades. On les forma ensuite de
murs, avec un fosse devant, qui empêchoit d'en opprocher.
On ajoûta depuisa ces murs des tours rondes
& quarrées, placées à une distance convenable
les unes des autres, pour detendre toutes les parties
de l'enceinte des places. Car comme le dit Vegece,
Pour defendre encore plus sûrement le pie du mur
de l'enceinte & celui des tours, les anciens faisoient
le haut de la muraille en massocoulie ou machicoulis.
Voyez
Les anciens ne terrassoient pas toûjours leurs murailles; & M. de Folard prétend qu'ils en usoient ainsi pour se mettre à l'abri de l'escalade. Car l'ennemi etant parvenu au haut de la muraille, n'etoit pas pour cela dans la place; il lui falloit des echelles pour y descendre, & pendant cette longue operation, ceux qui ctoient dans la ville pouvoient s'assembler pour les repousser. Cependant Vitruve remarque qu'il n'y a rien qui rende les remparts plus fermes, que quand les murs sont soutenus par de la terre; & du tems de Vegece on les terrassoit. On pratiquoit vers le haut une espece de petit terreplein de 3 ou 4 piés de largeur, duquel on tiroit sur l'ennemi pai les crenaux du parapet. Les tours dominoient sur ce terre - plein, & par - là elles avoient l'avantage de découvrir une plns grande étendue de la campagne, & de pouvoir defendre les courtines ou les parties de l'enceinte qui étoient entr'elle.
Pour defendre encore plus facilement ces parties, on observoit en bitissant les places, de couper le terre - plein en - dedans vis - à - vis les tours. On substituoit à cette coupure une espece de petit pont de bois qu'on pouvoit ôter très - facilement dans le besoin.
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