ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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style ordinaire; 3°. il ne paroît point que dans la Palestine, le dixieme ou le douzieme de la lune de Mars
fût la saison des figues ordinaires, car il est certain
qu'elles n'y mûrissent pas si - tôt.
Enfin divers interpretes, Calmet, Beausobre, Lenfant, & plusieurs autres anciens & modernes, regardent
cette action de J. C. comme une action symbolique
de la réprobation des Juifs, une leçon qu'il leur
donne s'ils vionnent à ne pas porter le fruit des bonnes
oeuvres. La nation judaïque est le figuier; le figuier dont nous parlons n'avoit que des feuilles, en
quoi il ressembloit aux Juifs, qui n'avoient que les
apparences de la religion & de la piété.
Théophraste, hist. plant. lib. IV. cap. ij. & Pline,
lib. XIII. cap. viij. & lib. XV. cap. xviij parlent
d'une sorte de figuiers toûjours verds & toûjours chargés
de fruits; les uns mûrs & fort avancés, selon la
saison; & les autres en fleurs ou en boutons. Dans
la Palestine où l'hyver est fort tempéré, & où le pays
est fort chaud, Jesus - Christ pouvoit espérer de trouver
quelques figues précoces à un figuier de cette espece.
Suivant cette idée, S. Marc ne rend point ici la
raison pourquoi Notre Sauveur ne trouva point de
figues à ce figuier, mais pourquoi il s'adresse plûtôt
à ce figuier - là qu'à un figuier d'une autre espece, à un
figuier plus tardif; c'est parce que ce n'étoit pas la saison
des figues ordinaires, au lieu qu'il pouvoit se flater
d'en trouver sur cette espece de figuier. Ces paroles
donc, car ce n'étoit pas la saison des figues, c'est - à - dire des figues ordinaires, sont une parenthese de l'historien;
parenthese que S. Matthieu (ch. xxj. V. 19.)
n'a point mise en rapportant le même fait de la malédiction du figuier. Cette interprétation concilie les
deux historiens sacrés, & n'a rien qui blesse dans la
conduite de Jesus - Christ. C'est ainsi qu'au défaut de
l'érudition qui laissoit encore des nuages, la connoissance
de la Botanique est venue pour les dissiper.
Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
FIGURABILITÉ
FIGURABILITÉ, s. f. (Physiq.) On appelle ainsi
cet attribut essentiel des corps, qui confiste 1°. en ce
qu'ils ne peuvent exister sans avoir une certaine fi.
gure; 2°. en ce que telle ou telle figure particuliere
n'est pas nécessaire à leur existence, & qu'on peut
leur supposer celle qu'on voudra. La figure ronde est
essentielle à un globe entant que globe, mais non enrant
que portion de matiere. Voyez Figure & Configuration. (O)
FIGURANT, ANTE
FIGURANT, ANTE, adj. terme d'Opera; c'est
le nom qu'on donne aux danseurs qui figurent dans
les corps d'entrées, parce que le corps d'entrée dessine
dans sa danse des figures diverses.
Les maîtres de ballets ont senti eux - mêmes combien
les figures étoient nécessaires à leurs corps d'entrée.
N'ayant pour l'ordinaire rien à dessiner dans les
compositions, ils ont recours à l'imagination, & ils
font figurer leurs danseurs trois à trois, quatre à quatre,
&c. Quelque fertile cependant que soit l'imagination
d'un compositeur en ce genre, il faut nécessairement
qu'il se répete bientôt, lorsqu'il ne peut
employer des danseurs que pour danser. Il faut des
actions pour animer la danse; elle perd la plus grande
partie de son agrément, & cesse d'être dans sa nature,
lorsqu'elle n'exprime rien & qu'elle ne fait que
des pas. Voyez
Ballet, Danse, Pantomime
(B)
FIGURATIF
FIGURATIF, (Jurisp.) en style de Palais, se dit de
ce qui représente la figure de quelque chose, comme
un plan figuratif d'une maison, c'est - à - dire la figure
de cette maison représentée en relief, en petit, à la
différence d'un simple plan géométral, qui ne figure
que l'emplacement de la maison par des lignes. Voy.
Plan & Figuré. (A)
FIGURATIVE
FIGURATIVE, adj. pris sub. terme de Grammaire,
& sur - tout de Grammaire greque; on sousentend lettre. La figurative est aussi appellée caractéristique. En
grec, la figurative est la lettre qui précede la terminaison,
c'est - à - dire la voyelle qui termine ou le présent,
ou le futur premier, ou le prétérit parfait. On
garde cette lettre pour former chacun des tems qui
viennent de ceux - là: car comme en latin tous les
tems dépendent les uns du présent, les autres du prétérit
parfait, & enfin d'autres du supin; que de amo
on forme amabam, amabo; que de amavi on fait amaveram, amavero, amaverim, amavissem; & qu'enfin
d'amatum on fait amaturus, & que par conséquent
on doit remarquer le m dans amo, le v dans amavi,
& le t dans amatum, & regarder ces trois lettres
comme autant de figuratives: de même en grec, il
y a des tems qui se forment du présent de l'indicatif;
d'autres du futur premier, & d'autres du prétérit
parfait: la lettre que l'on garde pour former chacun
de ces tems dérivés, est appellée figurative.
Telle est l'idée que l'on doit avoir de la figurative
en grec: cependant la plûpart des Grammairiens donnent
aussi le nom de figurative aux consonnes qui leur
ont donné lieu d'imaginer six conjugaisons différentes
des verbes barytons. Dans chaque conjugaison il y a
trois figuratives, celle du présent, celle du futur, &
celle du prétérit; mais la conjugaison a aussi ses figuratives, qui la distinguent d'une autre conjugaison:
ainsi B, P, F, sont les figuratives des verbes de la premiere
conjugaison, en BW, PW, FW, & PTW, dont le
T ne se compte point, parce qu'il ne subsiste qu'au
présent & à l'imparfait.
K, G, X, sont les trois figuratives des verbes de la
seconde conjugaison, en KW, GW, XW, & XTW, dont
le T se perd comme à la premiere. Il en est de même
des autres quatre conjugaisons des verbes barytons;
mais puisque les terminaisons de ces verbes sont les
mêmes dans chacune de ces conjugaisons, c'est avec
trop peu de fondement, dit la méthode de P. R. pag.
115, qu'on a imaginé ces prétendues six conjugaisons.
Ainsi tenons - nous à l'idée que nous avons d'abord
donnée de la figurative; les personnes qui étudient la langue greque, apprendront plus de détail
sur ce point dans les livres élémentaires de cette langue,
& sur - tout dans la pratique de l'explication.
(F)
FIGURE
FIGURE, s. f. (Physique.) se dit de la forme extérieure
des corps; je dis extérieure, les anciens philosophes
ayant distingué par ce moyen la figure de la
forme proprement dite, qui n'est autre chose que
l'arrangement intérieur de leurs parties. Plusieurs
philosophes modernes ont prétendu que les corps ne
différoient les uns des autres, que par l'arrangement
& la figure de leurs particules. Sur quoi voyez l'article Configuration. Cette question est de celles
qui ne seront jamais décidées en Physique, parce
qu'elle tient à d'autres qui ne le seront jamais, celles
de la nature des élémens de la matiere, de la
dureté, &c. Voyez
Elémens, Matiere, Principe, Dureté
, &c.
Figure
Figure, en Géométrie, se prend dans deux acceptions
différentes.
Dans la premiere, il signifie en général un espace
terminé de tous côtés, soit par des surfaces, soit par
des lignes. S'il est terminé par des surfaces, c'est un
solide; s'il est terminé par des lignes, c'est une surface: dans ce sens les lignes, les angles ne sont point
des figures. La ligne, soit droite, soit courbe, est plûtôt
le terme & la limite d'une figure, qu'elle n'est une
figure. La ligne est sans largeur, & n'existe que par
une abstraction de l'esprit; au lieu que la surface,
quoique sans profondeur, existe, puisque la surface
d'un corps est ce que nous en voyons à l'extérieur.
Voy.
Ligne, Point, Surface, Géométrie
, &c.
Un angle n'est point une figure, puisque ce n'est au<pb->
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