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Le figuier est un arbre très - connu dans les régions
chaudes; on n'y en rencontre pas de plus communs,
soit dans les jardins domestiques, soit dans la
campagne. On le cultive beaucoup dans les climats
tempérés. La culture en est facile, les progrès assez
prompts, le fruit exquis, & la récolte revient deux
fois par an; avantages qui ne se trouvent peut - être
pas dans aucune autre plante. La Quintinie, Bradley & Miller, ont déployé tout leur art pour la perfection
de cette culture, & pour celle des figueries;
mais outre qu'on n'y peut parvenir qu'à grands frais,
il est certain que toutes sortes de figues ne peuvent
réussir dans nos climats: c'est en Languedoc, en Provence, en Italie, en Espagne, en Portugal, & autres
pays chauds, qu'il faut les aller chercher. Voyez
cependant les recherches faites en ce genre par Bradley, Miller & la Quintinie, au mot
Le figuier sauvage, appellé par les Grecs
On peut multiplier cet arbre, soit en enlevant les rejettons qui se trouvent communément au pié, soit en couchant ses branches qui font de bonnes racines
Quoique le figuier puisse venir dans presque tous les terreins & à toutes les expositions, il se plaît pourtant mieux dans les terres legeres, où il donne plus de fruit que dans celles qui sont fermes & humides, où il jette beaucoup de bois & fait peu de rapport. Il y auroit même inconvénient à mettre cet arbre à une mauvaise exposition: celles où il réussit le mieux, sont le midi, le sud - est, & le sud - oüest. On ne sauroit trop prendre de mesures pour lui procurer en été toute la chaleur possible, & pour le garantir en hyver contre les diverses intempéries que cette saison amene, & qui obligent à mettre cet arbre dans les endroits les mieux abrités. On fait quelquefois la tentative de mettre le figuier à plein - vent; il est vrai qu'il y produit de meilleur fruit & en une plus grande quantité: mais quelques précautions que l'on puisse prendre pour le défendre contre les gelées, il y résiste rarement aux hyvers un peu rigoureux. Tout au moins doit - on lui donner l'abri des murailles de bonne exposition, où on le forme en espalier autant qu'il est possible d'y astraindre cet arbre, dont le bois n'est pas assez souple pour être assujetti régulierement contre une palissade, encore n'est - on pas certain de le voir garanti par - là de l'atteinte des grandes gelées. Il n'y a donc de parti sûr, que celui d'avoir ces arbres dans des caisses, que l'on peut mettre dans la serre pendant l'hyver: c'est d'ailleurs le moyen d'avoir des figues plus précoces, en plus grande abondance & de meilleur goût.
Le figuier, comme tous les autres arbres fruitiers, a besoin d'être taillé pour une plus longue durée & un meilleur rapport. Cette taille doit avoir pour objet de couper tout le bois mort; de supprimer les parties de l'arbre qui, en s'élançant irrégulierement, contrarient la figure qu'on lui veut faire prendre; de retrancher les branches menues & confuses, car ce sont celles qui ne donnent point de fruit; d'accourcir les branches de faux bois, que l'on reconnoît à ce que les yeux en sont plats & fort écartés. Mais il faut se garder, autant que l'on peut, de rien couper des branches à fruit, parce que c'est sur - tout à leur extrémité que viennent les figues, & que le bois en étant fort spongieux & plein de moëlle, la moindre entamure peut faire périr la branche. Par la même raison, on doit avoir attention de tail er le figuier avant que la seve soit en mouvement, parce que l'arbre s'affoibliroit en perdant de ce suc laiteux, dont il abonde alors, & qui est si acre, si brûlant, & si corrosif, qu'il fait prendre le lait comme la presure, qu'il dissout celui qui est caillé comme le vinaigre, & qu'il enleve la peau lorsqu'on l'applique dessus: cependant cette seve, avec de si étranges qualités, produit les fruits les plus doux, les plus sains, & les plus agréables au goût: tels sont les procédés, ou plûtôt les miracles de la nature.
On connoît plus de quarante especes de figuier,
que l'on se dispensera de rapporter ici, parce que le
plus grand nombre ne profite pas dans ce climat.
Celles qui y réussissent le mieux, sont les figues blanches,
la ronde & la longue, celle - ci est plus abondante,
l'autre est plus précoce, toutes deux sont excellentes.
(c)
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