ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 6:136

leurs écrits, comme en conviennent les plus éclairés d'entre les Protestans; & entre autres Guillaume Forbes évêque d'Edimbourg, dans le chap. jv. du liv. prem. de ses considerationes oequoe & pacificoe controversiarum hodiernarum de sacramento eucharistioe. En second lieu, pour peu que l'église. greque eût pû former quelqu'accusation à cet égard contre l'église romaine, pouvoit - elle saisir une occasion plus favorable pour acquérir de nouveaux défenseurs à cette imputation, que la naissance de l'hérésie des sacramentaires. En vain ces derniers s'efforcerent en 1570 d'extorquer de Jéremie patriarche de Constantinople, quelque témoignage favorable à leur erreur. Il leur répondit nettement: On rapporte sur ce point plusieurs choses de vous, que nous ne pouvons approuver en aucune sorte. La doctrine de la sainte Eglise est done, que dans la sacrée cene, après la consécration & bénédiction le pain est changé & passé au corps même de Jesus - Christ, & le vin en son sang, par la vertu du saint - Esprit: & ensuite, le propre & véritable corps de Jesus - Christ est contenu sous les especes du pain levé. La même chose est attestée par Gaspard Pucerus historien & medecin célebre; par Sandius anglois, dans son miroir de l'Europe, chap. xxij; par Grotius, dans l'examen de l'apologie de Rivet: mais ce que la bonne - foi de Jéremie avoit refusé aux théologiens de la confession d'Augsbourg, l'avarice d'un de ses successeurs Cyrille Lucar l'accorda aux largesses d'un ambassadeur d'Angleterre ou de Hollande à la Porte. Il osa faire publier une profession de foi, conforme aux erreurs des Protestans sur la présence réelle. Cette piece fut condamnée dans un synode tenu à Constantinople en 1638, par Cyrille de Berée successeur de Lucar, & dans un autre tenu en 1642, sous Parthenius successeur de Cyrille de Berée. L'église greque a encore donné de nouvelles preuves de la conformité de sa foi avec l'église latine, sur la présence réelle de Jesus - Christ dans l'eucharistie, par les conciles tenus à Jérusalem & à Bethléem; le premier en 1668, & l'autre en 1672. Les actes en sont déposés dans la bibliotheque de S. Germain - des - Prés, & imprimés dans les deux premiers volumes du grand ouvrage de l'abbé Renaudot, intitulé de la perpétuité de la foi, où l'on trouve aussi tous les témoignages des Maronites, des Arméniens, des Syriens, des Cophtes, des Jacobites, des Nestoriens, des Russes; en un mot de toutes les sectes qui se sont séparées de l'église romaine, ou qui sont encore en différend sur quelques points avec l'église greque, qu'elles reconnoissent néanmoins pour leur tige.

Les savans s'appercevront aisément que nous n'avons fait qu'abréger ici & proposer en gros les principaux argumens de nos controversistes, & les difficultés les plus spécieuses des Protestans. Le but de cette analyse est de suggérer cette réflexion à ceux de nos lecteurs qui n'ont jamais approfondi cette matiere. Il s'agit ici d'un mystere: qu'en a - t - on crû dans tous les tems & dans la société établie par Jesus - Christ, pour regler les sentimens des Chrétiens en matiere de religion? Alors la chose se réduit à une pare question de fait, aisée à décider par les monumens que nous venons d'indiquer: car si l'on veut rendre la raison seule arbitre du fond de cette dispute, nous convenons qu'elle est un abysme de difficultés, & nous n'écrivons ni pour les renouveller, ni pour les multiplier. Voyez Bellarmin, les cardinaux du Perron, de Richelieu, M. de Vallembourg, M. Bossuet, hist. des variat. exposition de la foi, avert. & instruct. pastor. Arnauld, Nicole, Pelisson, & la perpetuité de la foi. (G)

EUCHITES

EUCHITES, s. m. pl. Euchitoe, (Hist. ecclés.) anciens hérétiques ainsi nommés du grec E)UXH/, priere, parce qu'ils soûtenoient que la priere seule étoit suffisante pour se sauver; se fondant sur ce passage mal entendu de S. Paul aux Thessaloniciens, chap. v. vers. 17. sine intermissione orate, priez sans relâ che: en conséquence & pour vacquer à cet exercice continuel de l'oraison, ils bâtissoient dans les places publiques des maisons, qu'ils appelloient adoratoires. Les Euchites rejettoient les tacremens de baptême, d'ordre, & de mariage, & suivoient les erreurs des Massaliens dont on leur donnoit quelquefois le nom, aussi - bien que celui d'enthousiastes. On les condamna au concile d'Ephèse tenu en 431.

S. Cyrille d'Alexandrie, dans une de ses lettres, reprend vivement certains moines d'Egypte, qui sous prétexte de se livrer tout entiers à la contemplation & à la priere, menoient une vie oisive & scandaleuse. On estime encore aujour d'hui beaucoup dans les sectes d'Orient ces hommes d'oraison, & on les éleve souvent aux plus importans emplois. Chambers. (G)

EUCHOLOGE

EUCHOLOGE, s. m. euchologium, (Hist. ecelés. & Liturgie.) d'un mot grec, qui signifie à la lettre un discours pour prier; formé d'E)UXH, priere, & de LO)<-> GOS2, discours.

L'euchologe est un des principaux livres des Grecs où sont renfermées les prieres & les bénédictions dont ils se servent dans l'administration des sacremens, dans la collation des ordres, & dans leurs liturgies ou messes: c'est proprement leur rituel, & l'on y trouve tout ce qui a rapport à leurs céremonies.

M. Simon a remarqué dans quelques - uns de ses ouvrages, qu'on fit à Rome sous le pontificat d'Urbain VIII. une assemblée de plusieurs théologiens catholiques fameux, pour examiner cet euchologe ou rituel. Le P. Morin qui y fut présent, en parle aussi quelquefois dans son livre des ordinations. La plûpart des théologiens se réglant sur les opinions des docteurs scholastiques, voulurent qu'on réformât ce rituel grec sur celui de l'église romaine, comme s'il eût contenu quelques héresiés, ou plûtôt des choses qui rendoient nulles l'administration des sacremens. Luc Holstenius, Léon Allatius, le P. Morin & quelques autres qui étoient savans dans cette matiere, remontrerent que cet euchologe étoit conforme à la pratique de l'église greque, avant le schisme de Photius; & qu'ainsi on ne pouvoit le condamner, sans condamner en même tems toute l'ancienne église orientale. Leur avis prévalut. Cet euchologe a été imprimé plusieurs fois à Venise en grec, & l'on en trouve aussi communément des exemplaires manuscrits dans les bibliotheques. Mais la meilleure édition & la plus étendue, est celle que le P. Goar a publié en grec & en latin, à Paris, avec quelques augmentations & d'excellentes notes. Chambers. (G)

EUCINA

EUCINA, (Hist. mod.) ordre de chevalerie qui fut établi, selon quelques - uns, l'an 722 par Garcias Ximenès roi de Navarre. Sa marque de distinction étoit, à ce que l'on dit, une croix rouge sur une chaîne; & s'il étoit vrai qu'il eût existé, ce seroit le plus ancien de tous les ordres de chevalerie; mais on en doute avec fondement. On peut voir sur l'institution des ordres militaires les mots Chevalerie & Ordres Militaires. (G)

EUDOXIENS

EUDOXIENS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) branche ou division des Ariens ainsi nommée de son chef Eudoxe patriarche, premierement d'Antioche, puis de Constantinople, où il favorisa l'Arianisme de tout son pouvoir auprès des empereurs Constance & Valens.

Les Eudoxiens suivoient les mêmes erreurs que les Aétiens & les Eunomiens, soûtenant, comme eux, que le fils de Dieu avoit été créé de rien, & qu'il avoit une volonté distincte & differente de celle de son pere. Voyez Aétiens & Eunomiens. (G)

EVÊCHÉ

EVÊCHÉ, s. m. (Hist, ecclés. & Jurisprud.) est l'église ou le bénéfice d'un évêque; ces sortes de bénésices sont séculiers & du nombre de ceux que l'on ap<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.