ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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à désigner le vent qui regne sur les mers renfermées entre les tropiques, & qui dans la mer du Sud particulierement, conduit les navigateurs d'orient en occident. Voyez Vent & Alisé. Cet article est de M. d'Anville, de l'académie royale des Inscriptions & Belles - Lettres.

ETÊTER

ETÊTER, v. act. (Jard.) c'est couper entierement la tête d'un arbre, ensorte qu'il ne paroît plus que comme un bâton, un tronçon. Cette opération se fait quand on le plante sans motte, ou bien quand on veut greffer en poupée, ou que l'on juge par le mauvais effet des branches, que l'arbre étant étêté en deviendra plus beau dans la suite. (K)

Etêté

Etêté, en Blason, est un terme dont on se sert en France pour désigner un animal dont la tête a été arrachée de force, & dont le cou par conséquent est raboteux & inégal; pour faire distinction d'avec défait ou décapité, auquel cas le cou est uni comme si la tête avoit été coupée. Voyez Défait.

ETEUF

ETEUF, s. m. terme de Paumier, c'est une espece de balle pour joüer & pousser avec la main. Ce sont les Paumiers qui les fabriquent; aussi sont - ils appellés maitres Paumiers - Raquetiers faiseurs d'éteufs, pelotes, & balles. Suivant leurs statuts, l'éteuf doit peser dix - sept ételins (l'ételin est la vingtieme partie d'une once), & doit être fait & doublé de cuir de mouton, & rembourré de bonne bourre de tondeur aux grandes forces.

Il y a encore une autre sorte d'éteus ou balle dont on se sert pour jouer à la longue paume; il est sort petit & très - dur, & doit être couvert de drap blanc & neuf. Le peloton se fait de rognures bien ficelées & garnies de poix. Voyez Paumier.

ETHER

ETHER, s. m. (Physiq.) on entend ordinairement par ce terme une matiere subtile qui, selon plusieurs philosophes, commençant aux confins de notre atmosphere, occupe toute l'étendue des cieux. Voyez Ciel, Monde, &c.

Ce mot vient du grec AI)QH/R; c'est pour cette raison que l'on peut écrire indifféremment oether ou éther, parce que si la derniere maniere d'écrire ce mot en françois est plus conforme à l'usage, la premiere l'est davantage à l'etymologie.

Plusieurs philosophes ne sauroient concevoir que la plus grande partie de l'Univers soit entierement vuide; c'est pourquoi ils le remplissent d'une sorte de matiere appellée éther. Quelques - uns conçoivent cet éther comme un corps d'un genre particulier, destiné uniquement à remplir les vuides qui se trouvent entre les corps célestes; & par cette raison ils le bornent aux régions qui sont au - dessus de notre atmosphere. D'autres le font d'une nature si subtile, qu'il pénetre l'air & les autres corps, & occupe leurs pores & leurs intervalles. D'autres nient l'existence de cette matiere différente de l'air, & croyent que l'air lui - même, par son extrème ténuité & par cette expansion immense dont il est capable, peut se répandre jusque dans les intervalles des étoiles, & être la seule matiere qui s'y trouve. Voyez Air.

L'éther ne tombant pas sous les sens & étant employé uniquement ou en faveur d'une hypothèse, ou pour expliquer quelques phénomenes reels ou imaginaires, les Physiciens se donnent la liberté de l'imaginer à leur fantaisie. Quelques - uns croyent qu'il est de la même nature que les autres corps, & qu'il en est seulement distingué par sa ténuité & par les autres propriétés qui en résultent; & c'est - là l'éther prétendu philosophique. D'autres prétendent qu'il est d'une espece différente des corps ordinaires, & qu'il est comme un cinquieme élément, d'une nature plus pure, plus subtile, & plus spiritueuse que les substances qui sont autour de la terre, & dont aussi il n'a pas les propriétés, comme la gravité, &c. Telle est l'idee ancienne & conimune que, l'on avoit de l'éther, ou de la matiere éthérée.

Le terme d'éther se trouvant donc embarrassé par une si grande variété d'idées, & étant appliqué arbitrairement à tant de différentes choses, plusieurs philosophes modernes ont pris le parti de l'abandonner, & de lui en substituer d'autres qui exprimassent quelque chose de plus précis.

Les Cartésiens employent le terme de matiere flibtile pour désigner leur éther. Newton employe quelquefois celui d'esprit subtil, comme à la sin de ses Principes; & d'autres fois celui de milieu subtil ou éthéré, comme dans son Optique. Au reste, quantité de raisons semblent démontrer qu'il v a dans l'air une matiere beaucoup plus subtile que l'air même. Après qu'on a pompé l'air d'un récipient, il y reste une matiere différente de l'air; comme il paroît par certains effets que nous voyons être produits dans le vuide. La chaleur, suivant l'observation de Newton, se communique à - travers le vuide presqu'aussi facilement qu'à - travers l'air. Or une telle communication ne peut se faire sans le secours d'un corps intermédiaire. Ce corps doit être assez subtil pour traverser les pores du verre; d'où l'on peut conclure qu'il traverse aussi ceux de tous les autres corps, & par conséquent qu'il est répandu dans toutes les parties de l'espace. Voyez Chaleur, Feu, &c.

Newton, après avoir ainsi établi l'existence de ce milieu étheré, passe à ses propriétés, & dit qu'il est non - seulement plus rare & plus fluide que l'air, mais encore beaucoup plus élastique & plus aétif; & qu'en vertu de ces proprietés, il peut produire une grande partie des phenomenes de la nature. C'est, par exemple, à la pression de ce milieu que Newton semble attribuer la gravité de tous les autres corps; & à son élasticité, la force élastique de l'air & des fibres nerveuses, l'émission, la réfraction, la réflexion, & les autres phénomenes de la lamiere; comme aussi le mouvement musculaire, &c. On sent assez que tout cela est purement conjectural, sur quoi voyez les articles Pesanteur, Gravité, &c.

L'éther des Cartesiens non - seulement pénetre, mais encore remplit exactement, selon eux, tous les vuides des corps, ensorte qu'il n'y a aucun espace dans l'Univers qui ne soit absolument plein. Voyez Matiere subtile, Plein, Cartésianisme , &c.

Newton combat ce sentiment par plusieurs raisons, en montrant qu'il n'y a dans les espaces célestes aucune résistance sensible; d'où il s'ensuit que la matiere qui y est contenue, doit être d'une raretéprodigieuse, la résistance des corps étant proportionnelle à leur densité: si les cieux étoient remplis exactement d'une matiere fluide, quelque subtile qu'elle fût, elle résisteroit au mouvement des planetes & des cometes, beaucoup plus que ne feroit le mercure. Voyez Résistanoe, Vuide, Planete, Comete , &c. Harris & Chambers. (O)

Ether

Ether, (Chim. & Mat. méd.) nous désignons sous ce nom la plus tenue & la plus volatile des huiles connues, que nous retirons de l'esprit - de - vin par l'intermede de l'acide vitriolique, ou de l'acide nitreux. Voyez Ether vitriolique & Ether nitreux.

Ether Frobenii

Ether Frobenii, (Chim. & Mat. méd.) Ether ou liquevl étherée de Frobenius, c'est une huile extrémoment subtile, legere, & volatile, sans couleur, d'une odeur très - agréable, qui imprime à la peau un sentiment de froid, qui est si inflammable qu'elle brûle sur la surface de l'eau froide, même en très - petite quantité, & qui a toutes les autres proprietés des huies essemielles des végetaux très - rectines. V. Hulle.

Elle est un des produits de la distillation d'un melange d'esprit - de - vin & d'acide vitriolique, c'est - à - dire de l'analyse de l'esprit - de - vin par l'mterme le de l'acide vitriolique.

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