ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 6:11

Etalage signifie aussi un droit que payent les marchands pour la place ou la boutique que leurs marchandises occupent dans un marché, ou dans une foire; & c'est ordinairement au profit du seigneur du lieu qu'on paye ce droit.

Etalage se dit encore d'une espece de table étroite qui est attachée avec des couplets de fer sur le devant des boutiques, qu'on abat le matin pour y faire l'étatage des marchandises, & qu'on releve le soir quand on détale. Ces étalages, suivant les ordonnances de police, ne doivent avancer dans la rue que de six pouces. Dict. de Comm. & de Trév. (G)

ETALCHE

ETALCHE, (Hist. nat. bot.) arbre exotique fort grand & épineux, qui ressemble au cedre & au genevrier par sa feuille. En Numidie son bois est blanc; en Lybie il est violet & noir; & en Ethiopie il est tout - à - fait noir. Les Italiens le nomment sangu. On en fabrique différens instrumens de musique: quand on y fait une coupure, il en découle une gomme ou résine qui ressemble au mastic. Selon les apparences, cet arbre est une espece de génevrier que C. Bauhin a nommé juniperus major baccâ rusescente, & que Théophraste appelle oxycedrus. On se sert de sa resine pour faire du vernis. Hubner, dict. universel.

ETALER

ETALER, (Comm.) exposer de la marchandise en vente, c'est proprement ouvrir les boutiques & les portes des magasins, y attacher les tapis, & y arranger les diverses choses qui indiquent aux passans ce qu'on vend dedans, afin de les exciter d'y entrer & de faire emplette.

Il n'est pas permis à tous marchands d'étaler tous les jours, ni en tous lieux. Le lieutenant de police, & sous lui les commissaires de quartiers, ont soin, à Paris, que les marchands n'étalent que dans les lieux & les tems permis par les ordonnances de police. Dict. de Comm. & de Trév. (G)

Etaler les Marées

Etaler les Marées, (Marine) c'est, lorsque le vent & les marées sont contraires à la route qu'on veut faïre, être obligé de mouiller en attendant une autre marée favorable, soit pour sa route, soit pour entrer dans un port.

Refouler la marée, c'est le contraire de l'étaler. (Z)

ETALIERES

* ETALIERES, (Rets de basses - ) terme de Pêche, sorte de rets que les pêcheurs du ressort de l'amirauté de Coutances tendent à - peu - près de la meme maniere que les filets flotés, dont on se sert dans les coudes ou les anses, où la marée montante apporte avec elle à la côte beaucoup de varech, & où il n'est pas possible d'établir des pêcheries toutes montées sur piquets. Les pêcheurs de Briqueville tendent leurs étalieres en demi - cercle, cnfoüissant le pié du filet, comme on le pratique aux rets flotés, afin que le rets prête & s'abbaisse à mesure que le varech passe dessus, & pour empêcher que les herbes n'assujettissent le filet, en ensablant ou chargeant de varech les rabans qui en tiennent la tête; outre quelques flotes de liége, les pêcheurs mettent dans le milieu de leur tente deux à trois piquets, hauts de dix pouces environ; ils servent à contenir les rabans, & à faire ouvrir plus facilement l'étaliere au reflux, car l'étaliere ne prend rien que de marée baissante.

Ces sortes de rets sont établis à - peu - près de la même maniere que les colorets ou parcs volans des petits pêcheurs des côtes de Saintonge & d'Aunis, qui font avec leurs acons des pêcheries variables sur les basses de sable qui sont dans le fond des pertuis.

Etalieres, Applets

* Etalieres, Applets ou Tressures flotées, terme de Pêche. Les pêcheurs de la côte de Bretagne dans l'amirauté de Saint - Malo, tendent leurs rets de piés ou tressures autrement que les autres, qui les amarrent sur des piquets en forme de bas parc; celles - ci se tendent flotées & pierrées, ou plommées comme les cibaudieres, dont ce filet est une espece: ce filet se peut disposer à pié, sans qu'il soit besoin de bateaux pour pratiquer cette petite pêche.

Les pêcheurs étendent à plat, à la basse - mer, leurs rets ou tressures dont le pié regarde la mer, & qu'ils ensablent en le garnissant, soit de pierres, ou de sable, ou torchis de paille ou de goesmont, suivant le lieu où ils se trouvent, suivant la ligne des flotes que les pêcheurs nomment ligne de montant. Ils couchent une autre ligne qu'ils nomment ligne de bande, qui est arrêtée, pendant que la mer monte, par des pierres ou petits crochets de bois enfoncés dans le sable; & au commencement du reflux, quand la mer commence à perdre, on leve la ligne de bande par un des bouts où le pêcheur a frappé une boüée: cette ligne le dégage des pierres, ou enleve les crochets qui la retenoient. En même tems les étalieres ou tressures se soûlevent au moyen des flotes, & se soûtiennent debout jusqu'à la basse - mer: pour lors le pêcheur ramasse le poisson qui a monté à la côte avec la marée, & qui s'est trouvé arrêté par le filet des étalieres.

On ne pratique cette pêche que durant les chaleurs des mois de Mai, Juin, Juillet, Août, & Septembre. On prend indifféremment des poissons ronds & plats. Les plus belles soles proviennent de cette pêche.

ETALINGUER les Cables

ETALINGUER les Cables, (Marine.) Voyez Talinguer.

ETALON

ETALON, s. m. (Jurisprud. & Comm.) signifie le prototype ou l'exemple des poids & des mesures dont tout le monde se sert dans un lieu pour la livraison des denrées & marchandises qui se livrent par poids ou par mesure.

Comme on a senti de tout tems la nécessité de regler les poids & les mesures, afin que chacun en eût d'uniformes dans un même lieu, on a aussi bientôt reconnu la nécessité d'avoir des étalorts ou prototypes, soit pour regler les poids & mesures que l'on fabrique de nouveau, soit pour confronter & vérifier ceux qui sont déjà fabriqués, pour voir s'ils ne sont point altérés, soit par l'esset du tems, ou par un esprit de fraude, & si l'on ne vend point à faux poids ou à fausse mesure.

Les Hébreux nommoient cette mesure originale, ou matrice, scahac, quasi portam mensurarum aridorum, la porte par laquelle toutes les autres mesures des arides devoient passer pour être jugées. Ils marquoient ensuite d'une lettre ou de quelque autre caractere, les mesures qui avoient passé par cet examen, & cette marque étoit appellée mensura judicis. Il y avoit aussi des étalons pour la mesure des liquides & pour les poids.

Les Grecs nommoient l'étalon des mesures ME/TRWG TRO/PCS2, c'est - à - dire le prototype des mesures.

Les Romains le nommoient simplement mensura, par excellence, comme étant la mesure à laquelle toutes les autres devoient être conformes.

M. Menage croit que le terme étalon vient du latin est talis, & que l'on a aussi appellé la mesure originale, pour dire que cette mesure qui est exposée dans un lieu public, est telle qu'elle doit être, ou plûtôt que les autres mesures doivent être telles & conformes à celle - ci: mais il est plus probable que ce terme vient du saxon stalone, qui signifie mesure.

On disoit autrefois estellons ou estelons, pour étaions; comme on le voit dans les coûtumes de Tours, art. 41; Lodunois, chap. ij. art. 3 & 4; & Bretagne, art. 698, 699, & 700.

Les étalons des poids & mesures ont toûjours été gardés avec grande attention. Les Hébreux les déposoient dans le temple, d'où viennent ces termes si fréquens dans les livres saints: le poids du sanctuaire, la mesure du sanctuaire.

Les Athéniens établirent une compagnie de quinze officiers appellés METPOGOMOI, mensurarum curatores, qui

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.