LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 364

quelque chose, où l'on a annoncé son droit, où l'on se propose de faire quelque chose. J'ai pris date avant vous, je dois vous être préféré.

DATER

DATER. v. a. Mettre la date. Dater une lettre, un Arrêt, un Contrat, une expédition.

On dit figurément, Dater de, pour dire, Commencer à compter sur une chose. Datons du premier de ce mois pour mes appointemens.

On dit aussi figurém. qu'Un homme date de loin, pour dire, qu'Il parle d'une chose arrivée depuis long--temps; et cela ne se dit ordinairement que quand celui qui en parle a pu en être témoin, et qu'avec quelque reproche de vieillesse.

Daté, ée

Daté, ée. participe.

DATERIE

DATERIE. s. fém. Le lieu et le Tribunal de Rome où s'expédient les Actes pour les Bénéfices non consistoriaux, et quelquefois les autres Bénéfices et les dispenses. Cela a passé en Daterie. Il a obtenu des lettres à la Daterie.

Daterie

Daterie, est aussi L'office de Dataire. Le Pape a donné la Daterie à un tel Cardinal.

DATIF

DATIF. subs. m. Terme de Grammaire. Le troisième cas en Grec et en Latin.

DATISME

DATISME. subs. mas. Répétition ennuyeuse de synonymes pour exprimer la même chose. Je me réjouis beaucoup, je suis bien aise, je suis content, je suis satisfait de votre arrivée, etc. Ces phrases sont des Datismes.

DATIVE

DATIVE. adject. féminin. Il n'est d'usage que dans cette phrase, Tutelle dative, par opposition à Tutelle testamentaire.

DATTE

DATTE. subst. fémin. Le fruit du palmier. Les Pères du désert vivoient de dattes.

DATTIER

DATTIER. s. m. Palmier qui porte les dattes.

DATURE

DATURE. sub. fém. Plante. C'est une espèce de stramonium; elle en a toutes les pernicieuses qualités. On ne laisse pas cependant de la cultiver dans quelques jardins, à cause de la beauté de sa fleur.

DAU

DAUBE

DAUBE. s. f. Sorte d'assaisonnement qu'on fait à de certaines viandes. Dindon à la daube. Gigot à la daube. Faire une daube.

Il se prend aussi pour La viande qui est assaisonnée de cette sorte. Servir une daube. Manger une daube. Une daube froide.

DAUBER

DAUBER. v. act. Battre à coups de poing. On l'a daubé. Ces coliers se sont bien daubés. Il est populaire.

Il signifie figurém. Railler, parler mal de quelqu'un. On le dauba bien dans cette compagnie. C'est un homme qui daube tout le monde. Il est du style familier.

Daueé, ée

Daueé, ée. participe.

DAUBEUR

DAUBEUR. s. mas. Qui raille, qui médit. Il est familier.

DAUPHIN

DAUPHIN. sub. mas. Sorte de gros poisson de mer. Il a de la ressemblance avec le marsouin.

On appelle Dauphin, Le fils aîné des Rois de France. Le Dauphin. Les Dauphins de France. On appelle Dauphine, La femme du Dauphin.

Les Astronomes appellent Dauphin, Une constellation de l'hémisphère septentrional.

DAURADE

DAURADE. Voyez Dorade.

D'AUTANT

D'AUTANT. Voyez Autant.

DAV

DAVANTAGE

DAVANTAGE. adv. Plus. Je n'en dirai pas davantage. Le cadet est riche, mais l'aîné l'est davantage. Cela me plaît davantage. Je n'en sais pas davantage. J'ai cru pouvoir faire pour vous davantage. Je vous aimerois bien davantage, si vous étiez raisonnable.

Il se dit aussi pour, Plus long--temps. Vous êtes pressé, ne restez pas davantage.

DAVIER

DAVIER. sub. mas. Instrument de Dentiste, fait en forme de tenaille courbée, dont on se sert pour arracher les dents.

DE

DE

DE. Préposition servant à marquer plusieurs rapports différens.

De

De, sert à spécifier la matière dont une chose est faite. Une tabatière d'or. Une table de marbre.

De

De, est souvent partitif, ou particule extractive. Un morceau de pain. Un verre de vin.

Il est aussi particule distinctive. Un trait de courage. Un prodige de vertu.

De

De, marque le rapport d'appartenance. Le livre de Charles. Le fils du Roi.

De

De, s'emploie pour Pendant ou Durant. Il est parti de jour. Il est arrivé de nuit.

De

De, se dit pour Touchant, Sur. Parlons de cette affaire.

De

De, se dit pour À cause de. Je suis bien aise de sa fortune.

De

De, se dit pour Par. Il est aimé de tout le monde.

De

De, s'emploie aussi pour spécifier Les qualités personnelles. Un homme d'esprit, de coeur, de bien, de sens. Il désigne encore Le lieu qu'on habite, la profession qu'on exerce, l'origine, etc. Un homme de la ville. Des gens de la campagne. Un homme de cabinet, de lettres, de mer, de rivière, de pied, de cheval, de peine. Un homme de peu de fortune, de rien, de main, etc.

Il sert quelquefois à lier un substantif avec un adjectif, et forme alors une espèce de gallicisme. Un fripon d'enfant; un drôle de corps; une coquine de femme.

Il exprime aussi La destination. Salle de spectacle. Habit de cérémonie. Cour de Justice. Cheval de bataille.

On le met aussi devant quelques adverbes ou prépositions. De près. De loin. D'aujourd'hui. D'hier.

Il est adverbial, étant joint à quelques substantifs. De travers. De côté. De concert. De conserve. Dé çà. De là.

Il se met souvent devant l'infinitif des verbes, soit après un verbe, comme: Cesser, achever de dire; tâcher, s'efforcer de faire, etc. Soit après un nom: Il est malaisé d'être jeune et sage. Il étoit capable d'entreprendre. Il a la faculté, le pouvoir de prêcher...

De

De. Préposition de lieu. Il est venu de Lyon en tant de jours.

De

De, se dit pour Depuis. De Rome à Lyon, il y a tant de lieues.

On dit, Combler de biens, rempli de bénédictions, privé de tous ses sens, las de lire, assommer de coups. La discussion de tous les autres emplois du mot De appartient à la Grammaire.

De par

De par, espèce de formule, pour dire, Au nom de, par l'autorité de. De par le Roi. De par Monseigneur.

. s. m. Petit morcean d'os ou d'ivoire, de figure cubique, ou à six faces, dont chacune est marquée d'un différent nombre de points, depuis un jusqu'à six, et qui sert à jouer. Des dés bien marqués. Des dés éçornés. Une balle de dés. Jouer aux dés, aux trois dés. Piper les dés. Dés chargés.

On dit, Avoir le dé, pour dire, Jouer le premier; Flatter le dé, pour dire, Pousser le dé doucement, dans l'espérance d'ainener moins de points; Rompre le dé, pour dire, Arrêter les dés quand ils sortent du cornet, afin d'en rendre le coup nul; Faire quitter le dé, pour dire, Faire abandonner le dé.

On dit fig. et fam. Flatter le dé, pour dire, Déguiser, adoucir quelque chose de fâcheux par des termes qui en cachent une partie, ou qui font le mal moins grand. En lui annonçant cette nouvelle, il a flatté le dé. Ne flattez point le dé.

On dit fig. et fam. Tenir le dé dans une Compagnie, pour dire, Se rendre le maître de la conversation. Il veut toujours tenir le dé.

On dit aussi figur. et famil. Faire quitter le dé à quelqu'un, rompre le dé, pour dire, L'obliger à céder, l'obliger à renoncer à quelque entreprise.

On dit famil. Je jeterois cela à trois dés, je jouerois cela à trois dés, pour marquer L'indifférence où l'on est du choix qu'on peut faire entre deux ou plusieurs choses.

On dit proverbialement et figurém. Le dé en est jeté, pour dire, qu'On a pris son parti, qu'on est résolu à faire telle chose.

On dit familièrement, À vous le dé, pour dire, C'est à vous à parler, à répondre, à agir.

, en parlant d'Architecture, se dit d'un cube de pierre, de bois ou de marbre qui fait la partie du milieu d'un piédestal. Le piédestal est composé d'une base, d'un dé et d'unecorniche.

, se dit d'Un petit cube de pierre sur lequel on met des vases. Mettre des dés de pierre autour d'un parterre.

. s. m. Petit instrument de cuivre ou d'autre métal, dont on se garnit le bout du doigt, et quelquefois le milieu du doigt, pour empêcher qu'il ne soit blessé de l'aiguille en cousant. Dé d'or, d'argent, etc. Dé à coudre.

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