ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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verdâtres & de peu d'apparence, viennent en bouquet. Ses graines sont jumelles, plates, aîlées, & plus petites que celles des grands érables. Cet arbre est très - robuste; il croît promptement, il se plaît dans tous les terreins, & par préférence dans ceux qui sont sablonneux, élevés, & superficiels; il se multiplie aisément, & même par la simple voie des boutures; il réussit très - bien à la transplantation: on peut l'employer de toute hauteur, sans qu'il faille retrancher beaucoup de branches. On en fait usage dans les jardins, pour former des palissades & d'autres embellissemens de cette espece; mais le cas que l'on fait aujourd'hui de cet arbre, n'est pas fondé sur les seules bonnes qualités que l'on vient de rapporter, il est d'une ressource infinie pour suppléer à la charmille par - tout où elle refuse de venir, soit à cause de la mauvaise qualité du terrein, ou par le défaut d'air suffisant. Le petit érable a le mérite singulier de croître avec succès dans les terres usées & défectueuses, & il réussit également dans les endroits trop resserrés & à l'ombre, & sous le dégouttement des autres arbres. Son bois est blanc & veiné, assez dur quoique leger, & d'un grain fin & sec; il est bon à brûler, très - propre aux ouvrages du tour, & fort utile à d'autres petits usages.

L'érable de Montpellier; petit arbre - qui vient naturellement dans les provinces méridionales de ce royaume, sur - tout aux environs de Montpellier où il est commun. Cet arbre peut être comparé à l'érable commun pour le volume; il fait quelquefois un assez bel arbre. J'en ai vû qui s'étoient élevés à plus de trente piés, & qui en avoient quatre de pourtour; mais plus ordinairement il n'a pas moitié de ce volume, sur - tout lorsqu'il n'a pas été cultivé. Il ne croît pas si vîte ni si droit que le petit érable. La couleur de son écorce est d'un brun roussâtre. Sa feuille est petite, lisse, ferme, & découpée en trois parties qui sont égales & sans dentelures: elle est d'un verd brun & brillant en - dessus, & d'un petit bianc bleuâtre en desseus. Ses fleurs disposées en bouquet, sont jaunâtres & assez apparentes. Ses graines sont petites, rondes, ailées, & elles viennent par paires; on pourroit faire usage de cet arbre pour l'ornement d'un jardin, où il seroit plus propre que le petit érable à former des palissades; ses jeunes rameaux sont plus souples que ceux de ce dernier arbre, il pousse plus foiblement, & sa verdure est plus belle. Quoique originaire des contrées méridionales de ce royaume, il résiste parfaitement au froid de nos provinces septentrionales; il garnit bien une palissade, sa verdure est stable, & son feuillage n'est nullement sujet à la dépradation des insectes; il ne se refuse à aucun terrein, il réussit bien à la transplantation, mais il n'est pas facile de le multiplier au loin, parce qu'il faut semer ses graines au moment de leur maturité; elles ne levent pas dès qu'il faut du retard pour les faire arriver à leur destination, à moins pourtant qu'on n'eût pris la précantion, si utile pour la plûpart des graines, qui est de les envoyer dans de la terre.

L'érable de Candie; petit arbre originaire des îles de l'Archipel, où il est fort commun. C'est le plus petit de tous les érables connus. J'en ai vû de fort âgés que l'on avoit laissé croître à leur gré dans un bon terrein, & qui n'avoient que dix - huit piés de haut & cinq pouces de diametre. Cet arbre au premier aspect a beaucoup de ressemblance avec le précédent. Son écorce est un peu grise. Sa feuille, qui est aussi découpée en trois parties, a quelques dentelures irrégulieres; elle est comme celle de l'arbre précédent, d'un verd foncé & brillant en - dessus, & du même verd en - dessous, & la queue qui soûtient cette feuille est très - courte, au lieu que dans l'autre espece elle est fort longue. La fleur & la graine n'ont pas des différences bien sensibles. Cet arbre a toutes les bonnes qualités de l'érable de Montpellier, & quelques avantages de plus; tels que la facilité de pouvoir le muitiplier par le simple moyen des boutures, & le mérite particulier de conserver sa verdure jusqu'à la fin de l'arriere saison. De tous les arbres robustes qui ne sont pas toûjours verds, c'est celui dont la feuille se soûtient le plus long - tems contre les premieres fraîcheurs de l'hyver; ensorte que le plus souvent elles sont encore bien saines au commencement du mois de Novembre.

Il y a encore trois ou quatre especes d'érables que l'on a découvertes dans le Canada, & qui sont si rares en Europe, qu'elles ne sont point encore assez connues pour en faire ici une déscription satisfaisante.

Tous ces différens érables donnent presqu'en même tems leurs fleurs à la fin d'Avril, ou au plûtard les premiers jours du mois de Mai, & leurs graines se trouvent en maturité au commencement du mois d'Octobre, à l'exception de celles de l'érable blanc, qui meurissent beaucoup plûtôt. Mais comme ces graines tombent bien - tôt après leur maturité, & qu'elles sont sujettes à être dispersées par le vent à cause de leur legereté, il faut avoir attention de les faire cueillir à propos, si on veut les semer. L'automne est le tems le plus propre à cette opération; car si on attendoit au printems, elles ne leveroient que l'année suivante. Au bout de deux ans, les plants seront en état d'être transplantés en pepiniere, où il faudra les laisser trois ou quatre ans, après quoi on pourra les placer à demeure. Ces arbres réussissent bien à la transplantation, qui leur cause peu de retard; ils souffrent la taille en été comme en hyver, & c'est au commencement du mois de Juillet qu'il faut tailler les palissades formées avec les érables de la petite espece. (c)

Erable

Erable, (Mat. med.) On ne fait point d'usage de l'érable parmi nous; on regarde cependant son fruit & ses feuilles comme de bons astringens. L'insusion des feuilles dans du vin, passe sur - tout pour un remede contre le larmoyement involontaire. (b)

ERAILLÉ

ERAILLÉ, adj. se dit, dans les Manufactures en étoffes, lorsque la laine du filé a été enlevée de dessus la soie qui la porte, & que l'on voit cette soie à découvert. Il se dit encore de toute lésion faite à l'ouvrage pendant ou après sa fabrique.

ERAILLEMENT des Paupieres

ERAILLEMENT des Paupieres, voyez Ectropium.

ERAILLER

ERAILLER, v. act. terme d'Ourdissage; c'est tirer une étoffe, une toile, une gase, de façon que les fils s'entr'ouvrent, se séparent, & se relâchent, La mousseline, la gase, & le crêpe, sont fort sujets à s'érailler.

ERAILLURE

ERAILLURE, s. f. terme d'Ourdissage; il se dit de l'endroit d'une étoffe, d'une toile, ou d'une gase, dont le tissu s'est séparé dans la trame ou dans la chaîne, pour avoir été tirée trop violemment.

ERANARQUE

ERANARQUE, s. m. (Hist. anc.) c'étoit, chez les anciens Grecs un officier public, dont la charge consistoit à présider & à avoir l'inspection des aumônes & des provisions faites pour les pauvres.

L'éranarque étoit proprement l'administrateur ou l'intendant des pauvres. Lorsque quelqu'un étoit réduit à la pauvreté, ou fait prisonnier, ou qu'il avoit une fille à marier, & ne la pouvoit pourvoir faute d'argent; l'éranarque assembloit les amis & les voisins de cette personne, & taxoit chacun pour contribuer selon ses moyens & son état. C'est ce que nous apprend Cornelius Nepos, dans la vie d'Epaminondas. Dict. de Trév. & Chambers. (G)

ERARIUM

ERARIUM, s. m. (Hist. anc.) étoit le thrésor de l'état sous les empereurs romains.

Le temple de Saturne à Rome où se gardoit ce

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