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Pour terminer enfin cet article, je tire de M. Freret même une preuve invincible que l'équitation a dû précéder dans la Grece l'usage des chars.
Selon cet auteur, les chevaux étoient rares en ce pays: on n'y en avoit jamais vû de sauvages, ils avoient tous été amenés de dehors. Dans les anciens poëtes on voit que les chevaux étoient extrèmement chers, & que tous ceux qui avoient quelque célébrité étoient regardés comme un présent de Neptune, ce qui dans leur langage figuré signifie qu'ils avoient été amenés par mer des côtes de la Lybie & de l'Afrique.
Cela posé, est - il vraissemblable que quelqu'un ait transporté de ces pays des chevaux dans la Grece, & qu'il n'ait pas enseigné à ceux qui les achetoient la maniere la plus prompte, la plus utile, la plus générale de s'en servir? Il est incontestable que l'équitation étoit connue en Afrique long - tems avant la guerre de Troye. Par quelle raison les marchands en vendant leurs chevaux fort cher aux Grecs, leur auroient - ils caché l'art de les monter? ou pourquoi les Grecs se seroient - ils chargés de chevaux à un prix excessif, sans apprendre les différentes manieres de les conduire, de les manier, & d'en faire usage?
M. Freret devoit, pour donner à son système un
air de vérité, prouver avant toute autre chose que
l'art de monter à cheval étoit ignoré dans tous les
lieux d'où les Grecs ont pû tirer leurs premiers chevaux.
Ne l'ayant pas fait, sa dissertation malgré toute
l'érudition qu'elle renferme, ne pourra jamais établir son étrange paradoxe, & il demeurera pour
constant que l'équitation a été pratiquée par les Grecs
long - tems avant le siége de Troye. Cet article est de
M.
Le mouvement du corps que procure l'équitation lorsqu'elle est modérée, peut être très - salutaire; il cause de douces secousses dans les visceres de la poi<cb->
Il résulte de tous ces effets combinés des changemens si avantageux, dans les cas où l'équitation est faite à - propos, qu'ils sont presqu'mcroyables. Elle convient en général aux personnes d'un tempérament foible, délicat, dans les maladies qui produisent de grandes diminutions de force: on doit observer qu'elle ne doit pas avoir lieu pendant que l'estomac est plein d'alimens, mais avant les repas, ou lorsque la digestion est presque faite, attendu que les secousses que donne le cheval, ne pourroient que causer des tiraillemens douloureux à ce viscere par le poids des matieres contenues.
L'expérience avoit appris à Sydenham à faire tant
de cas de l'équitation, qu'il la croyoit propre à guérir,
sans autre secours, non - seulement de petites infirmités,
mais encore des maladies desespérées, telles
que la consomption, la phthisie même accompagnée
de sueurs nocturnes & de diarrhée colliquative;
& il témoigne dans sa dissertation épistolaire, n'être
pas moins assûré de l'efficacité de ce secours dans cette
derniere maladie, que de celle du mercure dans la
curation de la vérole, & de celle du kinquina contre
les fievres intermittentes: il avertit en même tems
qu'il ne faut pas que ceux qui mettent en usage l'équitation, se fatiguent tout - d'un - coup par une course
trop précipitée; mais qu'ils doivent faire cet exercice,
d'abord fort doucement & pendant un petit espace
de tems, ensuite en augmenter peu - à - peu le
mouvement & la durée. Il rapporte un grand nombre
d'exemples de très - belles cures qu'il a saites par ce
moyen. Voyez la differtation citée ci - dessus, parmi
les oeuvres de cet auteur. Voy.
On confond quelquefois l'équité avec la justice; mais cette derniere paro>lûtôt désignée pour récompenser ou punir, con>rmément à quelques lois ou regles établies, que >formément aux circonstances variables d'une action. C'est par cette raison que les Anglois ont une cour de chancellerie ou d'équité, pour tempérer la sévérité de la lettre de la loi, & pour envisager l'affaire qui y est portée, uniquement par la regle de l'équité & de la conscience. Cette cour de chancellerie est un des beaux établissemens qu'il y ait en Angleterre, & des plus dignes d'être imité par les nations civilisées.
En effet, l'intérêt d'un souverain & son amour pour ses peuples, qui l'engage à prendre garde qu'il ne se fasse rien dans son empire de contraire au bien commun, demande aussi qu'il redresse, qu'il rectifie, & qu'il corrige ce qui peut avoir été fait de tel.
Ainsi l'équité, prise dans ce sens particulier, est une volonté du prince, disposée par les regles de la prudence à corriger ce qui se trouve dans une loi de son état, ou dans un jugement civil de la magistrature établie par ses ordres, quand les choses y ont été reglées autrement que la vûe du bien commun ne le demanderoit dans les circonstances proposées; car il arrive souvent que la loi se servant d'expressions générales, ou la foiblesse de l'esprit humain étant telle qu'elle empêche les législateurs de prévoir tous les cas possibles, les chefs de l'état s'éloignent du but auquel ils tendoient sincerement.
L'amour du bien commun exige donc alors, que
(d) Lors du passage de la mer Rouge les Egyptiens avoient six cents chars & cinquante mille hommes de cavalerie, & Salomon sur douze mille hommes de cavalerie avoit quatorze cents chars. En faisant un calcul, on trouveroit le commandant de chaque escadron sur un char. (e) Guerre des Philistins contre les Israélites. Josephe, liv. VI. chap. vij. (f) Voyez l'expédition de Xerxès, & le dénombrement de son armée, &c.
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