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Dès que les femelles ont quitté leur dépouille,
elles sont prêtes à pondre; après avoir pris leur vol,
elles déposent leurs oeufs dans le premier endroit où
elles se trouvent en tombant, ou en se posant soit
sur la surface de l'eau, soit sur la terre. La ponte est
faite en un moment, quoique le nombre des oeufs soit
très - grand. Ils étoient arrangés dans chaque femelle
de façon qu'ils formoient deux grappes composées de
grains qui se touchoient; la longueur de chacune
étoit de trois lignes & demie ou quatre lignes, & le
diametre d'environ une demi - ligne ou une ligne: il
y avoit sept ou huit cents oeufs dans les deux grappes.
L'éphémere vole à fleur d'eau, & s'appuie sur
l'eau par le moyen des filets de la queue; lorsqu'elle
pond, les grappes sortent de l'insecte toutes les deux
à - la - fois, & tombent au fond de l'eau qui les dissout,
de façon que les oeufs se séparent & se dispersent
sur le fond de la riviere. On ne sait pas combien
de tems ils y restent avant que les vers en sortent:
on ne sait pas bien non plus si les éphémeres s'accouplent,
ou si le mâle féconde les oeufs après la ponte.
Mém. pour servir à l'histoire des Insectes, tome VI. Voy.
Éphémere est une épithete que les Medecins donnent
à une sorte de fievre, qui fait son cours dans
l'espace d'un jour; c'est celle que Galien appelle
La fievre éphemere doit aussi être regardée comme continue, puisqu'il est de son caractere que l'agitation fébrile qui la constitue, étant commencée, ne cesse pas que la maladie ne soit terminée; ensorte que dans l'espace de tems qu'elle dure, elle parcourt les quatre degrés que l'on observe dans toute sorte de fievre; savoir, le principe, l'accroissement, l'état, la déclinaison: mais celle - ci n'est pas une maladie aiguë, parce qu'elle n'est pas accompagnée
Elle est le plus souvent causée par quelqu'abus des choses qu'on appelle dans les écoles non - naturelles, comme lorsque la personne qui en est affectée s'est exposée à l'ardeur du soleil, ou a fait un exercice violent, ou a trop bû ou trop mangé, ou qu'elle a fait des veilles excessives, ou s'est livrée à un trop grand travail d'esprit, à quelqu'accès de colere, &c. Quelqu'une de ces causes étant récentes & n'ayant pas vicié notablement la masse des humeurs, & n'y ayant produit qu'un épaississement, ou une raréfaction, ou une constriction des vaisseaux peu considérables; le sang trouvant conséquemment un peu de résistance à parcourir les extrémités artérielles, il s'excite par la cause générale, qui détermine toutes les fievres de quelqu'espece qu'elles soient, un mouvement fébrile, qui tend à faire cesser l'obstacle, à détruire le vice dominant; & attendu qu'il n'est pas de nature à résister beaucoup, il cede bien - tôt, & la fievre se termine.
Cette fievre éphémere n'est point précédée par le dégoût des alimens, ni par la lassitude spontanée, ni par aucun frisson ou tout autre avant - coureur des fievres de toute espece; elle survient presque subicement sans aucun fâcheux symptome, &c. il ne se fait aucun changement dans les urines, & elle finit souvent sans aucune évacuation sensible, & quelquefois par de fortes moiteurs ou des sueurs legeres sans mauvaise odeur, ou par quelque douce évacuation, par le vomissement ou par la voie des selles; tel est le caractere constant de cette fievre: cependant il n'est pas facile de la connoître dans son principe, & de s'assûrer qu'elle n'est qu'éphémere, parce qu'il arrive souvent que les fievres continues simples de plusieurs jours, & même les putrides, commencent de la même maniere & ne se montrent qu'imparfaitement, attendu que la matiere morbifique est d'abord trop tenace, ne se développe dans les premieres voies ou dans le sang que peu - à - peu, & n'occasionne quelquefois, qu'après quelques jours, les symptomes qui caractérisent la maladie; par conséquent les fievres de cette espece en imposent souvent dans leur commencement, & paroissent être ou une fievre éphémere, ou une fievre continue simple. On est cependant fondé à regarder une fievre commençante, comme étant de l'espece de ces dernieres, lorsqu'elle est produite dans une personne qui étoit bien saine auparavant, par une cause legere; lorsque les symptomes n'ont rien de violent, & que les évacuations critiques, s'il s'en fait de sensibles, suivent de près; & enfin lorsque le pouls redevient naturel & absolument tranquille d'abord après la fin de la fievre: toutes ces conditions étant réunies, on ne risque guere de se tromper dans le jugement que l'on porte sur la nature de la maladie.
La fievre éphémere, telle qu'elle vient d'être dé<pb->
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