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Il suffit de connoître la source de ce mouvement faux & desordonné, pour être instruit des moyens d'y remédier. Le derriere du cheval se meut toûjours dans le sens opposé à celui où se meut le devant: ce principe est d'autant plus constant, qu'il est tiré de la structure de l'animal. Or lorsqu'il s'agira de maintenir la croupe en liberté, ou de l'assujettir proportionnément à la capacité du cheval & au genre d'action, à laquelle je le sollicite, je déterminerai toûjours plus ou moins l'épaule, selon ce genre d'action & son pouvoir: pour cet effet je croiserai plus ou moins ma rene de dehors, en la portant en - dedans; & l'épaule étant constamment libre, le derriere ne sera jamais trop asservi. De plus, si les hanches tendoient, attendu la grande facilité que le leur conserve, à s'éloigner du centre, plûtôt qu'à s'en approcher, c'est - à - dire, à s'élargir plûtôt qu'à se retrecir, je les soûtiendrois; non d'abord avec ma jambe de dehors, mais en croisant ma rene de dedans en - dehors, & en mettant en second lieu ma rene de dehors à moi, & je n'approcherois ma jambe qu'autant que les effets résultans de ma main seroient impuissans.
Mais il n'est pas question ici d'indiquer les moyens de commencer à mettre un cheval sur deux pistes, ce détail appartient à l'article qui concerne les voltes ou les changemens de main: je ne dois donc me proposer dans celui - ci, que de rechercher les voies de corriger l'animal qui s'entable. De quelque cause que provienne le retrécissement de son desriere, on y obviera, 1° par le secours de la rene de dehors, qui étant croisée, renversera l'épaule en - dedans; 2° par celui de la rene de dedans à soi; 3° enfin par celui de la jambe de ce même côté, appliquée avec plus ou moins de ménagement au corps du cheval. Ces trois aides seront employées dans l'ordre où je les décris: elles ne doivent être mises en usage que successivement; car réunies & données ensemble, elles le surprendroient inévitablement. Il est néanmoins des chevaux qui ne peuvent être réduits à l'obéissance que par les châtimens & par le fer; tels sont les chevaux ramingues, coleres, obstinés, & dans lesquels cette habitude est invétérée. Il est bon, après avoir lassé & épuisé sa patience, d'en venir prudemment aux actes de rigueur; mais on ne sauroit traiter avec trop de douceur & trop d'égard, ceux qui ont une débilité naturelle, puisque l'exécution leur coûte plus qu'à d'autres, & ceux qui montrent beaucoup d'ardeur & de vivacité, parce qu'on courroit risque de les gendarmer & de les confirmer dans leur vice, plûtôt que de les en guérir. Du reste la méthode la plus assûrée, relativement au cheval qui s'entable conséquemment aux fausses leçons qu'il a
En coupant ou en interrompant souvent la marche du cheval qui travaille de deux pistes, pour ne le faire cheminer que sur une seule & droit devant lui, & en passant alternativement de l'une à l'autre de ces actions, on est en quelque façon assûre de l'empêcher enfin de s'entabler. Il est même à - propos, lorsqu'il s'entable avec précipitation, & qu'il jette violemment son derriere en - dedans, de le pincer vivement du talon du même côté, & de profiter du port ou de la situation actuelle de son épaule en dehors, pour le contre - changer. Au bout de quelques pas on le remet par le droit; on le fait rentrer ensuite sur la ligne oblique, & on le contre - change de nouveau lorsqu'il commet la même faute.
Si le terme d'entabler, de s'entabler est uniquement
restraint à la seule signification du retrécissement du derriere, quel sera le sens dans lequel nous employerons
celui d'acculer, de s'acculer? Il me semble que cette
question est facile à résoudre, d'autant plus que ce
dernier mot présente en quelque sorte à l'esprit l'idée
de l'action même qu'il désigne. Supposons que par
une cause quelconque les jambes antérieures soient
tellement rejettées en - arriere, ou les jambes postérieures
tellement rejettées en - avant, que les piés de
derriere outre - passent le centre de gravité de l'animal,
il est certain que dès - lors les hanches étant
non - seulement surchargées, ainsi que les jarrets,
mais étant hors de leur point de force & de soûtien,
elles fléchiront de maniere que le cheval s'accroupira,
s'il m'est permis de m'exprimer ainsi; & voilà
ce que nous appellons en général être acculé. Que
s'il demeuroit un certain intervalle de tems dans
cette fausse position, sa chûte en - arriere seroit inévitable.
Les chevaux qui ont peu de reins, des jarrets
soibles & mous, & dont le derriere peche par quelque
maladie, sont plus sujets à s'acculer que les autres.
Lorsque pour élargir le derriere du cheval qui
s'entable, & pour renverser l'épaule en - dedans,
nous agissons de la main, de maniere que l'esset de
notre rene de dehors qui ne croise point assez, contraint
la partie que nous voudrions dégager, nous
acculons l'animal. Nous l'entablons & l'acculons encore
en même tems, quand nous le renfermons si
fort, que d'une part la sujétion dans laquelle il est
l'oblige de se resserrer du derriere, & de l'autre de
reculer du devant, ce même derriere étant immobile
& fixé en - dedans Enfin tout cheval peut être
acculé dans les piliers, au parer, au reculer, &c.
Voyez ces mots à leur place. On conçoit d'avance
qu'il ne peut être tiré de cet état chancelant & incertain,
qu'autant que les piés antérieurs acquerront
la liberté de s'éloigner de ceux de derriere; ou qu'enfin
ceux de derriere, par un effort que n'accompagne
jamais la grace, parviendront eux - mêmes à
se dégager. (e)
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