ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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l'établir, de celles qui en déterminent les effets des
diverses parties du corps où peut être fixé le siége
du mal, que l'on ne peut pas proposer une méthode
générale pour le traitement de cette maladie; il faut
avoir égard à toutes les différences du vice dominant,
efficient, & de celui qui est occasionnel, pour
appliquer les remedes qui conviennent au caractere
bien connu de ces différentes causes; on doit examiner
si elles sort susceptibles d'être détruites, ou
si elles ne le sont pas: dans le premier cas on peut
entreprendre la cure radicale de la maladie, & dans
le second on ne peut s'occuper que de la cure palliative.
On doit aussi distinguer dans le traitement le
tems & l'intervalle des paroxysmes: ainsi le medecin
appellé (ce qui arrive rarement) pour un malade
qui est actuellement dans un acces d'épilepsie,
doit d'abord le faire placer étendu sur le dos, la tête
un peu relevée, plûtôt dans un lieu bien éclairé que
dans un endroit obscur; lui faire ensuite ouvrir la
bouche, & lui faire mettre entre les machoires quelque
corps qui résiste à l'action des dents, sans risque
de les rompre, pour empêcher qu'il ne la ferme,
afin de donner un écoulement à la salive & à l'écume
qui se ramasse, de rendre la respiration libre en
conséquence, & de prévenir l'effet des convulsions
par lequel il pourroit se mordre la langue, comme
il est arrivé souvent au point qu'il en a été entierement
coupé des portions, selon l'observation de Galien & de Forestus: il faut en même tems disposer
le malade, de maniere qu'il ne puisse pas se blesser
par les différentes agitations de son corps.
Ces préalables remplis, quelques auteurs recommanden
en général d'employer divers remedes spiritueux,
volatils, dont on frote les narines, les tempes,
dont on verse quelques gouttes dans la bouche du malade;
de lui faire sentir des odeurs fortes, de Jui souffler
des poudres sternutatoires dans les narines, de
lui donner des lavemens acres, irritans; de lui faire
des frictions aux extrémités, & d'y appliquer de
tems en tems des ligatures, & les relâcher. Mais il
faut observer que dans l'épilepsie habituelle il vaut
mieux laisser le malade en repos, que de lui administrer
tous ces remedes, qui ne font le plus souvent
qu'augmenter la fatigue que lui causent les convulsions;
ils ne peuvent être utiles que dans le cas où
il paroît que la circulation est rallentie, que la chaleur
naturelle est considérablement diminuée, &
qu'il y a lieu de craindre quelque défaillance mortelle,
ou qu'une attaque d'apoplexie ne succede à
celle d'épilepsie, ou que celle - ci ne dégénere en paralysie.
Après que l'accès épileptique a cessé, on doit
s'appliquer à employer les moyens qui peuvent en
empêcher le retour, ou au moins le rendre plus rate,
en attendant que l'on puisse parvenir à détruire entierement
la cause efficiente du mal, si elle en est
susceptible; & quoiqu'elle soit de différente nature,
il y a cependant des indications à suivre, communes
à toutes les especes de cette maladie: ainsi, comme
il peut y avoir des signes de plethore après la fin de
l'accès, de quelque cause qu'il provienne, on doit
d'abord y remédier par les évacuations générales,
mesurées & réglées sur les forces du malade, c'est - à - dire par la saignée & les purgations. Si la foiblesse
du malade paroît être le symptome qui exige le remede
le plus pressant, on a recours aux cordiaux &
à la diete analeptique.
Dès que le malade est en disposition de soûtenir
les remedes convenables contre le vice que l'on est
assûré être la cause principale de l'épilepsie, on ne
doit rien négliger pour le corriger ou pour empêcher
ses funestes effets, avant que le mal ait jetté de
plus profondes racines: ainsi lorsque l'épilepsie est
idiopathique, & qu'elle est l'effet de quelque confor<cb->
mation vicieuse dans les solides du cerveau, ou de
quelque tumeur osseuse, skirrheuse, ou de quelque
autre cause de cette nature; comme on ne peut pas
savoir positivement le point où réside cette cause,
& que quand on le pourroit connoître, il ne seroit
souvent pas possible d'y atteindre pour la détruire,
on doit se borner dans de semblables cas à prévenir
ou à faire cesser l'effet des causes occasionnelles qui
pourroient augmenter l'engorgement des vaisseaux
du cerveau dans la partie comprimée par plénitude
ou par irritation: on obtiendra cet effet par les remedes
propres contre la plethore & l'acrimonie des
humeurs. Si la maladie est causée par la pression ou
l'irritation occasionnée par quelque corps étranger,
soit solide, soit liquide, on doit tâcher d'en faire
l'extraction par le trépan, ou par tout autre moyen
que l'art peut fournir. Les autres maladies du crane
& du cerveau, qui peuvent donner lieu à l'épilepsie,
doivent être traitées par les remedes appropriés, si
elles sont de nature à en admettre quelqu'un, car
le plus souvent elles sont incurables, sur - tout dans
les adultes. Les causes déterminantes des paroxysmes,
qui sont telles qu'elles peuvent se renouveller
continuellement, doivent être soigneusement recherchées,
pour employer les moyens propres à
empecher qu'elles n'ayent lieu, ou à les détruire.
Lorsqu'elles sont formées elles sont très - nombreusés,
ainsi il faut avoir bien distingué le caractere de chacune,
avant que de lui opposer des remedes, tant
préservatifs que curatifs. Le régime sert beaucoup
en ces deux qualités, & l'usage réglé des six choses nécessaires,
que l'école appelle non - naturelles, fournit
aussi des lecours efficaces pour remplir cette double
indication.
Pour ce qui est des médicamens, ils doivent être
choisis de nature à combattre le vice d minant des
solides ou des fluides. Si les premiers pechent par
trop de rigidité, de sécheresse, on doit employer les
reiàchans, les humectans intérieu ement, extérieurement,
tels que les tisannes appropriées, les eaux
minérales froides, les lavemens, les bains tiedes.
S'ils pechent par trop de tension, d'érétisme, comme
dans les douleurs quelconques, on doit faire usage
des anodyns, des narcotiques, des antispasmodiques,
& travailler ensuite à emporter la cause connue: si
elle dépend des acres irritans, comme des matieres
pourries, des vers dans les premieres voies, ce qui
a presque toûjours lieu dans les enfans épileptiques,
les vomitifs, les purgatifs, les amers, les mercuriels,
les anthelmintiques, sont les moyens que l'on
doit employer pour la détruire: si elle est occasionnée
par la dentition; les remedes en sont indiqués
en son lieu (voyez Dentition); ainsi des autres
vices qui peuvent occasionner la douleur, contre
lesquels on doit user des moyens proposés dans les
différens articles où il en est traité. Voyez Douleur,
&c.
Si les fluides pechent par épaississement ou par acrimonie,
on employe avec succès contre le vice de la
premiere espece, les purgatifs aloétiques, hydragogues,
les fondans antimoniaux, les apéritifs martiaux
& mercuriels; & contre celui de la seconde,
les spécifiques, qui changent la nature des acres acides
ou alkalis, en substances neutres qui sont moins
nuisibles. Voyez Acide & Alkali. Les bouillons de
poulet, de tortue; l'usage du lait, la diete blanche
même, produisent de bons effets dans la cure de
l'épilepsie qui provient de l'acrimonie des humeurs.
S'il y a lieu de soupçonner que cette cause soit compliquée
avec des obstructions, avec l'épaississement,
on peut unir utilement le lait avec les apéritifs, en
le faisant prendre coupé, avec des décoctions de
plantes apéritives, avec les eaux minérales ferrugineuses.
Le petit - lait rendu médicamenteux, confor<pb->
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