ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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nasaux, soit en contournant cette corde en forme
de muserolle; enfin on parvint à reconnoître vaguement
le sentiment dont sa bouche est doüée; delà
les brides & les licous dont parle Xénophon, &
qui sont représentés sur les monumens romains. J'avoüe qu'en considérant les mors que nous offrent &
que nous peignent la colonne Trajane, la colonne
Antonine, & les autres marbres qui nous restent,
nous ne voyons que des mors sans renes, mais ceux
que nous remarquons sur la colonne de Théodose
en sont garnis. Je conviendrai de plus, que les unes
& les autres de ces embouchures de métal ou d'une
matiere quelconque, ne sont nullement assemblées
à des branches, & que nous ne trouvons pas le plus
leger vestige de cette chaîne que nous nommons
gourmette; d'où je concluds que toutes ces additions
sont postérieures, & que nous sommes parvenus au
point où nous sommes à cet égard par la même route,
c'est - à - dire par la voie toûjours lente du tâtonnement.
Quoi qu'il en soit de ces différentes conjectures,
notre unique objet dans cet ouvrage est d'être utiles,
& non de paroître & de nous montrer érudits. Je dirai
donc que la science d'emboucher les chevaux, est
de toutes les parties que renferme la science de l'Eperonnier, la plus délicate & la plus épineuse: les
autres ouvrages auxquels il se livre demandent l'élégance
dans les formes, la solidité dans la construction,
la propreté, le fini dans l'exécution; mais,
eu égard à celui - ci, ces conditions ne sont pas suffisantes
Les principes d'après lesquels l'Eperonnier
doit agir, doivent être nécessairement fondés sur la
connoissance parfaite, 1°. de la conformation de
quelques parties du cheval: 2°. des situations respectives
que la nature leur a assigné dans chaque individu: 3°. des rapports de force, de sensibilité, &
de mouvemens qu'elle a mis entr'elles & les autres
portions du corps: 4°. des effets méchaniques de
cette machine simple, destinée à entretenir comme
milieu, l'intime réciprocité du sentiment de la bouche
de l'animal & de la main du cavalier; effets qu'il
est indispensable d'apprécier, pour fixer avec précision
les mesures des parties du mors, mais dont cependant
la théorie générale des leviers ne nous
donne pas toutes les solutions que nous desirerions,
parce qu'il entre dans les calculs auxquels nous nous
abandonnons, en la consultant, une multitude d'élémens
purement physiques, dont il est presque impossible
de fixer la valeur. Aussi me suis - je défendu,
dans une telle complication, la desunion de ces différens
objets. J'ai pensé qu'en ne les séparant pas,
& en les présentant sous un seul & unique point de
vûe, je deviendrois plus intelligible. Voyez Mors.
Vous trouverez à cet article tout ce qui peut, relativement
à cette matiere, regarder l'art & le travail
de l'Eperonnier. (e)
Emboucher
* Emboucher, v. act. (Luth.) il se dit en général
des instrumens à vent; les emboucher, c'est les appliquer
à sa bouche de la maniere dont il convient,
pour en tirer avec facilité tous les sons harmoniques
qu'ils peuvent rendre.
EMBOUCHURE
EMBOUCHURE, s. f. (Manége.) terme spécialement
adopté pour désigner la portion du mors qui
est reçue dans la bouche du cheval, & dont l'effet
ou l'impression doit se manifester précisément sur les
barres.
Nous trouvons dans Castella, Grisone, Fiaschi,
Cadamusto, Sanseverino, Caracciolo, Massari, la
Noüe, la Broüe, &c. un appareil énorme d'embouchures différentes, telles que les poires simples, doubles,
secretes, à pas d'âne; les melons doux, ronds,
à olives; les campanelles simples, doubles, à culde - bassin, à cul - plat; les hottes simples, à balottes
entaillées, les canons à trompe; les canons mon<cb->
tans; les canons simples, à compas, à cou d'oie, à
bascule; les demi - canons ceudés ouverts à cou d'oie,
ou ouverts à pié de chat; les gorges de pigeon; les
escaches à bouton, a bavette, à la pignatelle; les
olives tambours, les pas d'âne, &c. mais nous avons
renoncé avec raison aux frivoles avantages que les
anciens sembloient se promettre de leurs recherches
sur ce point, & nous avons banni loin de nous cette
multitude prodigieuse d'instrumens, dont la diversité
des formes & des noms a vainement épuisé leur génie,
& qui seroient plûtôt capables d'altérer & de
détruire le sentiment de la partie sur laquelle la main
du cavalier exerce sa puissance, qu'ils ne nous procureroient
les moyens de captiver l'animal sans
l'avilir. Je ne sai néanmoins si notre supériorité à
cet égard est telle qu'il ne nous reste rien à desirer,
& s'il nous est permis de croire que les principes vagues,
qui, relativement à cet objet, sont répandus
& répétés dans tous les écrits modernes, puissent
constituer une théorie suffisante & aussi lumineuse
que s'ils étoient déduits des effets constans de la main
& des effets certains & combinés des portions principales
du mors. Voyez Mors. (e)
Embouchure d'une Riviere
Embouchure d'une Riviere, (Géog.) c'est
l'endroit par où une riviere se décharge dans la mer.
(Z)
Embouchure
* Embouchure, s. f. (Commerce.) il se dit, dans
le commerce des grains, d'une espece de friponerie
qui consiste à faire que le dessous de celui qu'on
vend, ne soit pas aussi bon que le dessus. S'il y a
embouchure au grain, il est confiscable.
Embouchure
Embouchure, s. f. c'est, en terme de Chauderonnier & de Luthier, la partie sur laquelle se posent les
levres, & d'où l'on pousse le vent dans le tuyau du
cor, de la trompette, & autres instrumens semblables.
Voyez les Planches de Lutherie.
Embouchure
Embouchure, s. f. (Tireur d'or.) c'est l'ouverture
la plus large des pertuis de leur filiere. Voyez
Or.
EMBOUCLE
EMBOUCLE, adj. en termes de Blason, se dit des
pieces garnies d'une boucle, comme sont les colliers
des levriers.
EMBOUQUER
EMBOUQUER, v. neut. (Marine.) on se sert de
ce terme dans les îles de l'Amérique, pour dire qu'on
commence d'entrer dans un passage resserré entre
plusieurs îles ou des terres, comme on se sert de débouquer lorsqu'on en veut sortir. Voyez Débouquement & Débouquer. (Z)
EMBOURRER
EMBOURRER, v. act. terme de Bourrellier, c'est
garnir une selle de bourre. Voyez Selle. Une selle
mal embourrée est sujette à blesser un cheval.
Embourrer
* Embourrer, v. act. (Potier de terre.) c'est réparer
ou cacher les défauts d'une piece, avec un mélange
de terre & de chaux: cela est défendu.
Embourrer
Embourrer, v. act. (Sellier.) c'est garnir ou de
bourre, ou de laine, ou de crin, une selle, un bât,
&c.
Embourrer
Embourrer, chez les Tapissiers, c'est la même
acception qu'embourrer chez les Selliers; les Tapissiers l'appliquent seulement à des meubles, à des siéges,
à des matelats, &c.
EMBOURRURE
EMBOURRURE, s. f. (Tapissier.) c'est la grosse
toile qui couvre la matiere dont ils embourrent quelques
meubles, tels que les tabourets, les chaises, les
fauteuils, &c. l'étoffe s'étend ensuite sur l'embourrure.
EMBOUTE
EMBOUTE, adj. en termes de Blason, se dit non seulement
des pieces qui ont un cercle ou une virole
d'argent à leur extrémité, mais encore des manches
de marteau, dont les bouts sont garnis d'un émail
différent. Dictionn. de Trév.
EMBOUTIR
EMBOUTIR. (Chauderonn.) Voyez Amboutir.
Emboutir
Emboutir, en terme de Boutonnier, c'est l'action
de creuser une calotte de quelque métal qu'elle soit,
en la mettant sur un tas (voyez Tas), & en frappant
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