ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 5:582

Tarlet en Bourgogne, d'azur au faucon d'or, grilleté d'argent, empiétant une perdrix d'or, bequée & onglée de gueules.

EMPIÉTER

EMPIÉTER, v. neut. (Fauconnerie.) se dit d'un oiseau de proie, & particulierement de l'autour qui empiete, c'est - à - dire qui enleve & emporte la proie avec les piés.

EMPILER

EMPILER, v. act. (Comm.) mettre plusieurs marchandises d'une même ou de différentes sortes, les unes sur les autres, en faire une pile. Voyez Pile.

On empile des étoffes dans un magasin, du bois floté dans un chantier, des morues dans un navire ou dans un bateau. Dictionn. de Comm. de Trév. & Chambers. (G)

EMPIRANCE

EMPIRANCE, s. f. (Marine.) On se sert quelquefois de ce terme pour exprimer le déchet, corruption ou diminution qui arrive aux marchandises que la tempête ou quelqu'autre accident contraint de jetter de côté & d'autre dans le vaisseau. On dit aussi empirance & empirer par son propre vice, quand la corruption ou diminution arrive par la nature des choses, & que ce n'est point un accident qui le cause. (Z)

EMPIRE, AUTORITÉ, POUVOIR, PUISSANCE

EMPIRE, AUTORITÉ, POUVOIR, PUISSANCE, syn. (Gram.) Outre les différences qu'on a remarquées entre ces mots à l'article Autorité, voici encore des nuances qui les distinguent, & que nous choisirons dans une même matiere, pour les rendre plus frappantes. On dit l'empire que Dieu exerce sur les hommes, l'autorité d'un concile, le pouvoir d'absoudre, la puissance ecclésiastique. (O)

EMPIRE

EMPIRE, s. m. (Hist. anc.) gouvernement monarchique où la souveraine puissance est réunie dans une seule personne. On connoît dans l'histoire ancienne quatre grandes monarchies ou quatre grands empires; celui des Babyloniens, Chaldéens & Assyriens; celui des Medes ou des Perses; l'empire des Grecs, qui commence & finit à Alexandre, puisqu'à sa mort ses conquêtes furent divisées entre ses capitaines; & celui des Romains. Les deux premiers n'ont subsisté que dans l'Orient; le troisieme en Orient & partie en Occident; & l'empire Romain dans presque tout l'Occident connu pour lors, dans une partie de l'Orient, & dans quelques cantons de l'Afrique.

L'empire des Assyriens, depuis Nemrod qui le fonda l'an du monde 1800, selon le calcul d'Ussérius, a subsisté jusqu'à Sardanapale leur dernier roi, en 3257, & a par conséquent duré plus de quatorze cents cinquante ans.

L'empire des Medes, commencé par Arbace l'an du monde 3257, est réuni sous Cyrus avec celui des Babyloniens & des Perses l'an 3468. C'est à cette époque que commence proprement l'empire des Perses, qui finit deux cents soixante ans après à la mort de Darius - Codoman, l'an du monde 3674.

L'empire des Grecs, à ne le prendre que pour la durée du regne d'Alexandre, commença l'an du monde 3674, & finit à la mort de ce conquérant, arrivée en 3681. Si par empire des Grecs on enrend non - seulement la monarchie d'Alexandre, mais encore celle des grands états que ses successeurs formerent des débris de son empire, tels que les royaumes d'Egypte, de Syrie, de Macédoine, de Thrace, & Bithynie, il faut dire que l'empire des Grecs s'est éteint successivement & par parties, le royaume de Syrie ayant fini l'an du monde 3939; celui de Bithynie onze ans plûtôt, en 3928; celui de Macédoine en 3836; & celui d'Egypte, qui se soûtint le plus long - tems de tous, ayant fini sous Cléopatre, l'an du monde 3974: ce qui donneroit précisément trois cents ans de durée à l'empire des Grecs, à commencer depuis Alexandre jusqu'à la destruction du royaume d'Egypte fondé par ses successeurs.

L'empire Romain commence à Jules - César, lorsque victorieux de tous ses ennemis, il est reconnu dans Rome dictateur perpétuel l'an 708 de la fondation de cette ville, quarante - huit ans avant Jesus - Christ, & du monde l'an 3956. Le siége de l'Empire est transporté à Bysance par Constantin, l'an 334 de Jesus - Christ, onze cents quatre - vingts - dix ans après la fondation de Rome. L'Occident & l'Orient se trouvent toûjours réunis sous le titre d'empire Romain, & sous un seul ou sous deux princes Constantin & Irene, que les Romains proclament Charlemagne empereur, l'an 800 de Jesus - Christ. Depuis cette époque l'Orient & l'Occident ont formé deux Empires séparés; celui d'Orient, gouverné par les empereurs grecs, commence en 802 de Jesus - Christ; & après s'être affoibli par degrés, il a fini en la personne de Constantin - Paléologue, l'an 1453. L'empire d'Occident, qu'on appelle encore l'empire Romain, & plus communément l'empire d'Allemagne, après avoir été héréditaire sous quelques - uns des successeurs de Charlemagne, devint électif, & a déjà subsisté neuf cents quarante - sept ans. Voyez l'article suivant. (G)

Empire

Empire, (Hist. & Droit politique.) c'est le nom qu'on donne aux états qui sont soûmis à un souverain qui a le titre d'empereur; c'est ainsi qu'on dit l'empire du Mogol, l'empire de Russie, &c. Mais parmi nous, on donne le nom d'Empire par excellence au corps Germanique, qui est une république composée de tous les princes & états qui forment les trois colléges de l'Allemagne, & soumise à un chef qui est l'empereur.

L'empire Germanique, dans l'état où il est aujourd'hui, n'est qu'une portion des états qui étoient soûmis à Charlemagne. Ce prince possédoit la France par droit de succession; il avoit conquis par la force des armes tous les pays situés depuis le Danube jusqu'à la mer Baltique; il y réunit le royaume de Lombardie, la ville de Rome & son territoire, ainsi que l'exarchat de Ravennes, qui étoient presque les seuls domaines qui restassent en Occident aux empereurs de Constantinople. Ces vastes états s'appellerent pour lors l'empire d'Occident, c'étoit une partie de celui qu'avoient autrefois possédé les empereurs romains. Par la suite des tems, & sur - tout après l'extinction de la race de Charlemagne, la France fut détachée de son empire, & les Allemans élûrent pour chef Othon le Grand, qui reconquit de nouveau la ville de Rome & l'Italie, & les réunit à l'empire d'Allemagne. Enfin sous les successeurs d'Othon, un grand nombre de vassaux des empereurs, sous différens prétextes, profiterent des troubles que causoient les sanglans démêlés du Sacerdoce & de l'Empire pour envahir la possession des états dont ils n'étoient que les gouverneurs, & finirent par ne rendre qu'un hommage très - précaire aux empereurs, devenus trop foibles pour les réprimer, & qui même se trouverent forcés à leur confirmer la possession des terres qu'ils avoient usurpées. Non contens de cela, ceux qui s'étoient approprié ces biens, les rendirent héréditaires dans leurs familles: pour lors les empereurs, pour contrebalancer le pouvoir de ces vassaux, devenus quelquefois plus puissans qu'eux, donnerent beaucoup de terres aux églises, & accorderent liberté à plusieurs villes. Voilà la vraie origine de la puissance des états qui composent l'empire d'Allemagne. Il s'en faut beaucoup que ses limites soient aujourd'hui aussi étendues que du tems de Charlemagne ou d'Othon le Grand, il s'en est démembré depuis un très - grand nombre de royaumes & de provinces; & actuellement cet Empire, autrefois si vaste, ne comprend plus que ce qu'on appelle l'Allemagne, qui est divisée en dix cercles. Voyez Allemagne & Cercles. Il est vrai que l'empire veut

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.