ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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dentelles, rarement employent - ils les prologues, & ne connoissent nullement les autres qui étoient en usage dans l'antiquité.

On divisoit encore l'ancien drame, selon Vossius, en dialogue & en choeur; le dialogue comprenant tous les discours que tenoient les personnages de l'action pendant le cours de la piece, & le choeur consistant dans les chants que le choeur récitoit dans les intermedes, & dans quelques parties de discours qu'il adressoit aux acteurs dans certaines scenes. Voss. instit. poetic. lib. II. cap. v. (G)

DRANET

* DRANET, s. m. (Pêche.) espece de petit coleret qui se traîne au col; c'est un diminutif de la seinne. Le dranet est plus serré; ses mailles n'ont que dix lignes au plus en quarré. Voyez Coleret & Seinne. On tire quelquefois le dranet à la suite du grand coleret, pour que le poisson qui s'est échappé à travers les grandes mailles de l'un, retombant dans l'autre, y soit retenu par ses mailles plus petites.

DRANGUELLE ou DRIGUELLE

* DRANGUELLE ou DRIGUELLE, s. f. (Péche.) c'est une espece de chausse à l'usage des pêcheurs flamands & picards. Mais la dranguelle est beaucoup plus large & plus ouverte que la chausse proprement dite. La premiere a neuf brasses d'entrée, & jusqu'à six de fond; ce qui lui donne la forme à peu - près d'un grand guide ou d'une grosse chausse quarrée dont on auroit coupé la queue. La partie inférieure de l'ouverture est percée. Ses pierres sont rondes, plates & percées, lorsqu'elles tiennent lieu du plomb. Elles font couler bas le filet, dont la tête est tenue ouverte par des flottes de liége. Il faut deux bateaux & deux hommes dans chacun pour pêcher à la dranguelle. La tête & le bas du filet ont de chaque côté une manoeuvre ou un cordage d'environ la grosseur d'un pouce, & amarré à chaque bateau. On pêche en le laissant aller au courant; lorsqu'on a dérivé environ deux cents pas, les bateaux qui ont tiré chacun de leur côté, se rejoignent pour relever le filet, en ôter ce qui est pris, le jetter derechef, & continuer la pêche. Il y a deux sortes de dranguelle, la claire & l'épaisse ou serrée. Les mailles de celle - là ont un pouce en quarré; les mailles de celle - ci n'ont que cinq lignes au plus.

DRANSES

* DRANSES, s. m. pl. (Géogr. ancienne.) anciens peuples de Thrace. On dit qu'ils s'affligeoient sur la naissance des enfans, & qu'ils se réjouissoient de la mort des hommes; la naissance étoit, selon eux, le commencement de la misere, & la mort en étoit la fin. Il étoit bien difficile que les Dranses, qui regardoient la vie comme un mal, se crussent obligés de remercier les dieux de ce présent. Quoi qu'il en soit, l'opinion générale d'un peuple sur le malheur de la vie est moins une injure faite à la providence, qu'un jugement très - sévere de la maniere dont ce peuple est gouverné. Ce n'est pas la nature, c'est la tyrannie qui impose sur la tête des hommes un poids qui les fait gémir & détester leur condition. S'il y avoit sur la surface de la terre un lieu où les hommes redoutassent le mariage, & où les hommes mariés se refusassent à cette impulsion si puissante & si douce qui nous convie à la propagation de l'espece & à la production de notre semblable, pour se porter à des actions illicites & peu naturelles, de peur d'augmenter le nombre des malheureux; c'est - là que le gouvernement seroit aussi mauvais qu'il est possible qu'il le soit.

DRAP

* DRAP, s. m. (Manufacture en laine.) c'est une étoffe résistante, quelquefois toute laine, d'autres fois moitié laine, moitié fil; mêlée aussi d'autres matieres propres à l'ourdissage; croisée; de toute qualité, & d'une infinité de largeurs & de longueurs différentes. Voyez ce qui concerne le travail des draps à l'article Laine, & Manufacture en Laine.

Drap de Curée

Drap de Curée, (Vénerie.) c'est une toile sur laquellé on étend la mouée qu'on donne aux chiens, quand on leur fait la curée de la bête qu'ils ont prise. Voyez l'article Cerf.

DRAPADES

* DRAPADES, s. f. (Commerce.) étoffes ou plûtôt serges qui se fabriquent à Sommieres. Il y en a de deux especes; les fines, qui ont trente - huit portées de quarante fils chacune, passées au seize, quatre pans de large en toile, & trois pans au sortir du foulon; & les communes, qui ont trente - six portées de quarante fils chacune, passées au seize, trois pans deux tiers de large en toile, & deux pans & demi au sortir du foulon. Voyez les réglemens du commerce.

DRAPANS

* DRAPANS, s. m. (Commerce.) nom par lequel on distingue les ouvriers fabriquans les draps des marchands qui les vendent; on appelle les premiers drapiers - drapans, & les seconds marchans - drapiers.

Drapant

Drapant, terme de Papeterie; c'est une espece de planche quarrée sur laquelle on couche les feuilles de papier les unes sur les autres, à mesure qu'on les leve de dessus les feutres pour les mettre une seconde fois en presse.

Le drapant est appuyé sur une espece de chevalet de la hauteur d'environ deux piés, & fait à - peu - près comme un chevalet de peintre. Voyez nos Planches de Papeterie.

Il y a encore dans les papeteries un autre drapant qu'on appelle le drapant de la chaudiere; c'est une planche posée au bord de la chaudiere, sur laquelle l'ouvrier fabriquant glisse la forme qu'il vient de couvrir de pâte, d'où elle est prise par l'ouvrier coucheur, qui remet à sa place la forme dont il a ôté le papier nouvellement fabriqué. Voyez Papeterie.

DRAPÉ & DRAPER

DRAPÉ & DRAPER, (Manufact. en laine.) c'est fouler, tondre & apprêter, comme on apprête le drap.

DRAPEAU

DRAPEAU, s. m. (Hist. & Art milit.) signe ou enseigne militaire, sous laquelle les soldats s'assemblent pour combattre, & pour les autres fonctions militaires. Voyez Enseigne.

L'enseigne ou le drapeau chez les Romains, n'étoit d'abord qu'une botte de foin; on le fit ensuite de drap, d'où vient peut - être, dit d'Ablancourt, le mot de drapeau. Dans les différens royaumes de l'Europe il est de taffetas, attaché à une espece de lance ou de pique d'environ dix piés de longueur. Le dra<-> peau est beaucoup plus grand que l'étendard, qui n'a guere qu'un pié & demi quarré (voy. Etendard); &, suivant le P. Daniel, on ne remarque cette différence que depuis Louis XII. Les drapeaux ne servent que dans l'infanterie, la cavalerie a des étendards. Ces drapeaux sont portés par des officiers appellés enseignes. Chaque compagnie avoit autrefois son drapeau ou son enseigne, & l'on comptoit alors les compagnies d'infanterie par enseignes: on disoit, par exemple, qu'il y avoit dix enseignes en garnison dans une place, pour dire qu'il y avoit dix compagnies d'infanterie. Toutes les compagnies d'infanterie, excepté celles du régiment des gardes françoises & suisses, n'ont pas chacune un drapeau; il y en avoit trois par bataillon d'infanterie françoise avant la derniere paix d'Aix - la - Chapelle: on les a depuis réduits à deux.

De quelque maniere que les compagnies d'un bataillon soient dispersées, les drapeaux qui lui appartiennent doivent rester ensemble. Quand le régiment n'est pas campé, les drapeaux sont portés chez l'officier qui le commande; ils sont toûjours escortés par un détachement du régiment, avec un officier major à la tête. Chaque régiment a un drapeau blanc: c'étoit autrefois celui de la compagnie colonelle; mais comme depuis la paix d'Aix - la - Chapelle, en 1748, les colonels n'ont plus de compagnies, non plus que les lieutenans - colonels, le drapeau blanc est attaché à la

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