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On dit proverbialem. d'Un homme qui est bien fou, qu'Il est sou à courîr les champs; et figurément d'Un homme qui veut échapper par différens discours à une question pressante, qu'Il se sauve à travers champs.
On appelle Les Champs Élysées, les Champs Élysiens ou Élyséens, Des lieux agréables, où les Poëtes feignent qu'étoient reçues après la mort les âmes des Héros justes.
On dit d'Un homme qui loge à l'extrémité d'un faubourg, ou qui loge dans une maison de la ville où il y a un grand jardin, qu'Il est aux champs et à la ville.
On dit, Battre aux champs, pour dire, Battre le tambour pour se mettre en marche. On battoit aux champs pour aller relever la garde. La garde du Louvre bat aux champs, quand le Roi ou la Reine sort ou rentre.
On dit aussi, qu'On bat aux champs, pour dire, que L'armée se met en marche.
On dit figur. et famil. De quelqu'un qui se fâche ou qui s'inquiète aisément, qu'Un rien le met aux champs, qu'il se met aux champs pour la moindre chose.
On dit familièrement, Avoir la clef des champs, pour dire, Avoir la liberté d'aller où l'on veut. On dit dans le même sens, Donner la clef des champs, prendre la clef des champs.
On dit aussi proverbialement, Avoir un oeil aux champs, et l'autre à la ville, pour dire, Prendre garde à tout.
On dit figurément, qu'Un homme a Hen pris son champ de bataille, pour dire, qu'Il a pris ses avantages pour réussir en quelque chose.
On dit figurément d'Un homme à qui l'avantage est demeuré dans une dispute, et qui a réduit son adversaire à céder ou à ne rien dire, que Le champ de bataille lui est demeuré.
On appeloit Champ clos, Un lieu enfermé de barrières, dans lequel deux ou plusieurs personnes vidoient autrefois leurs différens par les armes, avec la permission du Prince ou du Magistrat. Se battre en champ clos. Et on disoit, Prendre du champ, pour dire, Ouvrir le champ libre à des rivaux de gloire, laisser un champ libre pour mieux fournir sa carrière.
Il se dit aussi en parlant Des tourtois. Le tournoi se fit en champ clos. On dit néanmoins, Le Juge du camp, tua pas du champ.
On dit, Mettre de champ, poser de champ, des briques, des pierres, des solives, pour dire, Les mettre, les poser sur la face la moins large.
On appelle en Mecanique, Roue de champ, Celle qui est horizontale, et dont les dents sont perpendiculaires.
Les Païens appeloient Dieux champêtres, et Divinités champêtres, Les Divinités qui présidoient aux biens de la terre, et qui étoient particulièrement adorées aux champs.
On appelle aussi Champignon, Certain bouton qui se forme au lumignon d'une bougie, d'une chandelle, ou à une mèche qui brûle.
On appelle encore Champignons, Certaines excroissances de chair spongieuses qui se forment dans les plaies, et dans quelques parties du corps.
On dit proverbial. d'Un homme qui s'est élevé en peu de temps, qu'Il est venu en une nuit comme un champignon.
On dit par extension Champion, au sens de Défenseur. Cet homme est le champion des mauvaises causes. Il s'est sait le champion des Anciens.
On dit par raillerie, d'Un homme qu'on estime peu vaillant, que C'est un vaillant champion.
Il se prend aussi pour Le point qu'ou livre à celui contre lequel on joue aux dés, et pour Celui qu'on se livre à soi -- même. Livrer chance. Amener sa chance.
On dit figurément, Livrer chance à quelqu'un, pour dire, Le défier, le provoquer à la dispute.
On dit proverbialement, Conter sa chance, pour dire, Conter ses malheurs, ses déplaisirs, ses aventures. Il vint me conter sa chance.
On dit aussi figurém. Esprit chancelant, fortune chancelante, pour dire, Un esprit irrésolu, une fortune mal assurée.
Il se dit figurément dans les choses morales, et signifie, N'être pas ferme, n'être pas assuré. Il varie, il chancelle dans ses réponses, dans ses résolutions, dans sa foi, dans ses opinions. Un trône qui chancelle. Sa fortune chancelle.
Dans quelques Ordres Militaires, il y a des Chanceliers. Le Chancelier de l'Ordre de Malte. Le Chancelier de l'Ordre du Saint--Esprit.
Il y a aussi dans les Universités un Chancelier, qui confère les degrés.
On appelle aussi Chancelier, en plusieurs Consulats. Celui qui a le sceau.
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