Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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voyage. Une berline à quatre places. Voyager
en berline.

BERLINGOT. n. m. Sorte de bonbon au
caramel.

BERLOQUE. n. f. Batterie de tambour ou
sonnerie de clairon qui donne au soldat la
permission de rompre les rangs. Voyez BRELOQUE.

BERLUE. n. f. Sorte d'éblouissement, ordinairement
passager, qui empêche de voir les
choses telles qu'elles sont. On ne l'emploie
guère que dans l'expression Avoir la berlue.

Fig., Avoir la berlue, Juger mal de quelque
chose, s'en faire une idée fausse. Il faut avoir
la berlue pour juger comme vous faites. Vous
ne voyez pas qu'on vous joue; il faut que vous
ayez la berlue.

BERME. n. f. T. de Fortification. Chemin
étroit entre le pied du rempart et le fossé.

Il se dit par analogie d'un Chemin qu'on
laisse entre une levée et le bord d'un canal
ou d'un fossé.

BERMUDIENNE. n. f. T. de Botanique.
Sorte de lis qui tire son nom des îles Bermudes
d'où il a été apporté.

BERNACLE. n. f. Coquillage à cinq valves,
qui s'attache aux rochers et à la carène des
bâtiments.

BERNARD-L'ERMITE. n. m. Petit crustacé
qui se loge d'ordinaire dans une coquille
abandonnée.

BERNE. n. f. Tour que l'on jouait à quelqu'un
en le faisant sauter en l'air sur une
couverture dont plusieurs personnes tenaient
les coins et les côtés.

BERNE. n. f. T. de Marine. Il ne s'emploie
que dans la locution Pavillon en berne, Pavillon
hissé à la place ordinaire, mais roulé, et non
déployé, soit en signe de deuil, soit comme
signal de détresse, soit pour appeler un pilote.
Mettre le pavillon en berne. On dit aussi Mettre
un drapeau en berne.

BERNER. v. tr. Faire subir à quelqu'un la
plaisanterie de la berne.

Il signifie au figuré Se moquer de quelqu'un,
le tourner en ridicule. Il fut berné pendant
toute la soirée. Si je disais cela, je me ferais
berner.

BERNIQUE! Interjection qui exprime un BERNIQUE! Interjection qui exprime un
désappointement. Je croyais le trouver encore
chez lui; mais bernique! Vous comptez sur lui :
bernique!
Il est populaire.

BERQUINADE. n. f. Ouvrage d'un caractère
sentimental et un peu enfantin, à la façon
de ceux de l'écrivain Berquin.

BERTHE. n. f. Sorte de pèlerine ou de garniture
qui s'ajoute à un corsage d'ordinaire
décolleté.

BÉRYL. n. m. Sorte d'émeraude de teinte
rose, jaune, bleu, et souvent incolore.

BESACE. n. f. Sac ouvert par le milieu et
fermé par les deux bouts, en sorte qu'il forme
deux poches. Il est synonyme de BISSAC,
mais s'applique plus spécialement aux mendiants.
Les moines mendiants portaient la
besace. Il s'en est retourné la besace vide.

Prov. et fig., Être jaloux de quelque chose,
comme un gueux de sa besace,
Y être fort
attaché, y tenir beaucoup.

BESACIER. n. m. Celui qui porte une besace,
la besace. Il est familier et ne s'emploie guère
que par dénigrement.

BESAIGRE. adj. des deux genres. Qui
devient aigre, en parlant du vin.

On l'emploie comme nom masculin. Ce vin
tourne au besaigre.

BESAIGUË. n. f. T. de Charpenterie. Outil
de fer, taillant par les deux bouts, dont l'un
est en bec-d'âne et l'autre en ciseau : il sert à
dresser et réparer le bois de charpente et à
faire les tenons et mortaises.

BESANT. n. m. Ancienne monnaie d'or de
l'Empire byzantin. Besant d'or. Besant d'argent.

En termes de Blason, il se dit d'une Pièce
d'or ou d'argent. Il porte d'azur à trois besants
d'or, deux et un.

BESET. n. m. T. de jeu de Trictrac. Voyez
AMBESAS.

BESI. n. m. Nom générique qu'on donne à
plusieurs espèces de poires, en y ajoutant le
nom du pays d'où elles sont tirées. Besi d'Heri.
Besi de la Motte. Besi Chaumontel.

BESICLES. n. f. pl. Lunettes à branches
qui se fixent aux tempes. Mettre ses besicles.
Avoir toujours des besicles sur le nez. Porter
des besicles.
Il a vieilli.

BÉSIGUE. n. m. Sorte de jeu de cartes.
Jouer au bésigue.

BESOGNE. n. f. Travail qu'exige de
chacun sa profession, action par laquelle on
fait une oeuvre. Avoir de la besogne. Mettre la
main à la besogne. Aller à sa besogne. Être à sa
besogne. Une longue, une rude besogne. Faire
sa besogne. Quitter sa besogne. S'attacher, être
assidu à sa besogne.

Il désigne aussi l'Effet du travail, l'ouvrage
même qui résulte du travail. Bonne besogne.
Besogne délicate. Besogne grossière. Besogne
commencée. Besogne achevée. Besogne bien
faite. Montrer de la besogne faite. Il fait plus
de besogne que quatre.

Besogne de commande, Travail commandé,
qui doit être exécuté au gré de celui qui le fait
faire.

Prov., Selon l'argent, la besogne, Les
ouvriers travaillent selon qu'ils sont payés.

Aimer besogne faite, N'aimer pas à travailler.

Fig., S'endormir sur la besogne, Travailler
nonchalamment.

Être âpre à la besogne, Mettre à son travail
beaucoup d'activité. Être mou à la besogne, La
faire avec nonchalance. Abattre de la besogne,
Faire beaucoup d'ouvrage.

Ne songer qu'à sa besogne, qu'à faire sa
besogne; Être tout à sa besogne,
Ne s'occuper
que des affaires de son état, de sa profession;
être uniquement appliqué à ce qu'on fait, au
travail dont on est chargé.

Aller vite en besogne, Être expéditif, ou
Agir précipitamment.

Faire plus de bruit que de besogne, Se donner
beaucoup de mouvement et faire peu d'ouvrage,
ou Parler plus qu'on n'agit.

Faire de la bonne besogne, de bonne besogne,
Travailler utilement. On dit, dans le sens
contraire, Faire de la mauvaise besogne, de
mauvaise besogne.

Ironiq., Vous avez fait là une belle besogne,
de belle besogne,
se dit à une Personne qui a
gâté l'affaire dont elle s'est mêlée.

Fig., Donner bien de la besogne à quelqu'un,
lui tailler de la besogne,
Lui donner de la
peine, de l'exercice, lui susciter des embarras.

BESOGNER. v. intr. Faire sa besogne.
Nous avons bien besogné.

BESOGNEUX, EUSE ou BESOIGNEUX, BESOGNEUX, EUSE ou BESOIGNEUX,
EUSE.
adj. Qui est dans la gêne, dans le
besoin. Ces gens-là sont devenus bien besogneux.

BESOIN. n. m. Privation de quelque chose
qui est nécessaire. On lui a donné de l'argent,
il en avait bien besoin. Avez-vous besoin de
quelque chose? Je n'ai plus besoin de rien.
Chacun connaît ses besoins. Confier, exposer à
quelqu'un ses besoins. Subvenir, pourvoir à ses
besoins, aux besoins de sa famille. Cela me fait
besoin, bien besoin.

Il signifie aussi Indigence, dénuement. Il
est dans le besoin, dans un pressant besoin. Il
l'a assisté dans le besoin, dans son besoin.

Il se dit particulièrement du Manque de
nourriture. Être épuisé de fatigue et de besoin.

Il se dit encore du Mouvement instinctif,
du sentiment qui porte à rechercher ou à
faire quelque chose. Les besoins du corps
et de l'âme. Les besoins de la nature. C'est un
besoin naturel. Se créer des besoins factices.
Boire, manger sans besoin. Les désirs naissent du
besoin. Des besoins impérieux. Sentir, éprouver
des besoins. Prévenir tous les besoins d'une
personne. Le besoin d'aimer, de connaître.

Besoin naturel, ou simplement Besoin, se
dit aussi particulièrement des Besoins du
corps qui résultent de la digestion Faire ses
besoins.
Il est trivial.

Il se dit, par extension, de la Chose même
qui est l'objet du besoin. L'exercice, le bon
air sont un besoin pour la santé. Le tabac est
devenu pour lui un besoin.

Avoir besoin de, avoir besoin que, se dit de
Ce qui est ou de Ce que l'on croit nécessaire,
utile, convenable. Cet homme a besoin
de repos, a un extrême besoin de se reposer.
Avoir besoin de dormir, de manger, de marcher,
etc. Il a toujours besoin d'un guide.
Vous pouvez vous retirer, je n'ai plus besoin
de vous. Je ne puis vous prêter le livre que vous
me demandez, j'en ai besoin. Ce jeune homme a
besoin, aurait besoin, grand besoin d'être surveillé.
Il n'a pas besoin qu'on lui dise deux fois
la même chose. Ce plancher s'affaisse, il a besoin
d'une poutre neuve. Ces plantes ont besoin d'eau,
ont besoin d'être arrosées.

Avoir besoin de, suivi d'un infinitif, signifie
aussi Être dans l'obligation, dans la nécessité
de... J'ai besoin d'aller à tel endroit. J'ai besoin
d'être de retour à la fin du mois. Je n'ai pas
besoin de vous dire que cela doit rester secret
entre nous.
Il signifie quelquefois Avoir une
envie extrême, un désir immodéré de... Il
faut avoir bien besoin de faire parler de soi
pour... Cette femme a besoin d'attirer sur elle
tous les regards.

Impersonnellement, Qu'est-il besoin de...
Qu'est-il besoin que...
Qu'est-il nécessaire de...
Qu'est-il nécessaire que... Hors de l'interrogation,
il ne se dit guère qu'avec la négation.
Il n'est pas besoin de... Il n'est pas besoin que...

AU BESOIN, loc. adv. Lorsque le besoin se
fait sentir. Cela servira au besoin. Au besoin
nous pourrons nous servir de cela.
Dans cet
emploi, il a souvent le sens de Faute de
mieux. Cela peut suffire, au besoin.

BESSON, ONNE. n. Jumeau, jumelle. Il est
vieux.

BESTIAIRE. n. m. Celui qui, chez les
anciens Romains, était destiné à combattre
dans le cirque contre les bêtes féroces.

BESTIAIRE. n. m. Dans la Littérature
française du moyen âge, Recueil de fables,
de moralités sur les bêtes; sorte de traité
d'histoire naturelle sur des animaux réels ou
légendaires.

BESTIAL, ALE. adj. Qui tient de la bête,
qui appartient à la bête. Fureur bestiale.

BESTIALEMENT. adv. En vraie bête.
Vivre bestialement.

BESTIALITÉ. n. f. Acte, sentiment qui
rapproche l'homme de la bête. La bestialité
est inscrite sur son visage.

Le crime de bestialité, Commerce contre
nature avec une bête.

BESTIAUX. n. m. pl. Ensemble des animaux
domestiques d'une exploitation rurale, comprenant
à la fois le gros et le petit bétail. Ce
fermier a beaucoup de bestiaux. Il est riche en
bestiaux. Ses étables sont remplies de différents
bestiaux.

Il peut désigner aussi simplement le Gros
bétail d'une exploitation. Voyez BÉTAIL.

BESTIOLE. n. f. Petite bête.

BÊTA. n. m. Celui qui est d'une bêtise
niaise et lourde. C'est un gros bêta. Il est très
familier.

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