ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 4:620

torité des livres saints & aux décisions de l'Eglise, & opérer son salut en tremblant, considérant sans cesse que la grandeur de l'offense est en raison directe de la dignité de l'offensé, & inverse de l'offenseur; & quelle est l'énormité de notre desobéissance, puisque celle du premier homme n'a pû être effacée que par le sang du Fils de Dieu.

DAMOISEAU, DAMOISEL, DAMOISELLE

DAMOISEAU, DAMOISEL, DAMOISELLE, (Hist. mod.) Ce terme a souffert, comme bien d'autres, beaucoup de révolutions. C'étoit anciennement un nom d'espérance, & qui marquoit quelque sorte de grandeur & de seigneurie: aujourd'hui dans le langage ordinaire il ressent moins le titre d'un guerrier que d'un petit - maître. Sous la seconde race de nos Rois, & même sous la troisieme; dans l'onzieme & douzieme siecle, le titre de damoiseau étoit propre aux enfans des rois & des grands princes. Les François & les peuples de la Grande - Bretagne, soit Anglois, soit Ecossois, qualifioient ainsi les présomptifs héritiers des couronnes: à leur imitation les Allemans en ont usé de même. On trouve dans l'histoire damoisel Pepin, damoisel Louis le Gros, damoisel Richard prince de Galles; & un ancien écrivain de notre histoire (c'est Philippe de Monkes) appelle le roi S. Louis damoiseau de Flandres, parce qu'il en étoit seigneur souverain; ainsi ce terme signifie encore seigneur suzerain. Il est même demeuré par excellence aux seigneurs de Commercy sur la Meuse, entre Toul & Bar - le - Due, parce que c'est un franc - alleu, qui en quelque sorte imite la souveraineté.

Dans la suite ce nom fut donné aux jeunes personnes nobles de l'un & de l'autre sexe, aux fils & filles de chevaliers & de barons, & enfin aux fils de gentilshommes qui n'avoient pas encore mérité le grade de chevalerie.

Pasquier prétend que damoisel ou damoiseau est le diminutif de dam, comme son féminin, damoiselle, l'est de dame; & que le mot dam d'où il dérive, signifie seigneur, comme on le voit effectivement dans plusieurs anciens auteurs, qui disent dam Dieu pour seigneur Dieu; dam chevalier, &c. D'autres le font venir de domicellus ou domnicellus, diminutif de domnus, quasi parvus dominus; nom auquel répond celui de dominger, qui, comme l'observe Ducange, se prenoit aussi dans ce sens - là.

M. de Marca remarque que la noblesse de Béarn se divise encore aujourd'hui en trois corps; les barons, les cavers ou chevaliers, & les damoiseaux, domicellos, qu'on appelle encore domingers en langage du pays.

Les fils de rois de Danemark & ceux de Suede ont aussi porté ce titre, comme il paroît par l'histoire de Danemark de Pontanus, l. VII. & VIII. & par celle de Suede d'Henri d'Upsal, liv. III.

Ces noms ne sont plus d'usage aujourd'hui; mais nous avons celui de demoiselle, qui se dit présentement de toutes les filles qui ne sont point encore mariées, pourvû qu'elles ne soient point de la lie du peuple. Le nouveau Ducange, au mot domicellus, comprend quelques curiosités utiles.

Demoiselle signifie encore un ustensile que l'on met dans le lit pour échauffer les piés d'un vieillard. C'est un fer chaud que l'on renferme dans un cylindre creux que l'on enveloppe dans des linges, & qui entretient long - tems sa chaleur. Quelques - uns l'appellent moine; & les Anglois, d'un nom qui dans leur langue signifie une none, une religieuse. Voyez Moine. (G) (a)

DAMOISELLES

DAMOISELLES, (Marine.) Voyez Lisses de Porte - haubans.

DAMVILLIERS

DAMVILLIERS, (Géog. mod.) ville de France au duché de Luxembourg; elle est située sur une montagne. Long. 23. 8. lat. 49. 22.

DANAIDES

DANAIDES, s. m. pl. (Mytholog.) Ce sont dans l'ancienne Mythologie les filles de Danaïs ou Danaüs onzieme roi d'Argos, & frere d'Egyptus.

Elles étoient cinquante, & épouserent les cinquante fils de leur oncle Egyptus.

Danaüs craignant l'accomplissement d'un oracle qui lui avoit prédit qu'il seroit chassé du throne par un gendre, persuada à ses filles de tuer chacune leur mari la premiere nuit de leurs noces; ce qu'elles firent, excepté Hypermnestre qui épargna son mari Lincée.

En punition de ce crime, les poëtes les ont condamnées dans l'enfer à verser continuellement de l'eau dans un tonneau sans fond; supplice assez semblable à celui des philosophes qui veulent enseigner aux hommes la justice & la vérité.

On les appelle aussi quelquefois Bélides, parce qu'elles étoient les petites - filles de l'Egyptien Bélus. Hygin nous a conservé les noms de quarante - sept d'entr'elles. Chambers. (G)

DANAQUÉ

* DANAQUÉ, s. f. (Mythol.) C'est ainsi qu'on appelloit chez les Grecs la piece de monnoie ou l'obole qu'on mettoit dans la bouche des morts, & avec laquelle ils devoient payer à Caron leur passage aux enfers. Ce n'étoit pas un excellent moyen de détromper les hommes de l'appétit qu'ils ont pour la richesse, que d'attribuer à l'argent une valeur jusque dans l'autre monde.

DANCALE

DANCALE, (Géog. mod.) royaume d'Afrique situé à l'occident du détroit de Babelmandel, dans l'Abyssinie.

DANCHÉ

DANCHÉ, adj. terme de Blason; il se dit du chef, de la fasce, de la bande & du parti, coupé, tranché, taillé & écartelé, lorsqu'ils se terminent en pointes aigues comme des dents. Cossé en Anjou, de sable à trois fasces danchées par le bas d'or, autrement nommées feuilles de scie. (V)

DANCK

DANCK, s. m. (Comm.) petite monnoie d'argent de Perse; par corruption on a transformé le mot dank en danck. Voyez Dank.

DANDA

DANDA, (Géog. mod.) ville des Indes au royaume de Scéan. Long. 88. 50. lat. 18. 20.

Danda

Danda, (Géog. mod.) riviere d'Afrique dans le Congo.

DANEBROG ou DANEBORG

DANEBROG ou DANEBORG, (Histoire mod.) ordre de chevalerie en Danemark, institué le jour de la fête de S. Laurent en 1219 par Waldemar II. roi de Danemark, à l'occasion d'un drapeau qui tomba, dit - on, miraculeusement du ciel, dans bataille que ce prince donnoit contre les Livoniens, & qui ranima le courage de ses troupes. Ce drapeau, sur lequel on voyoit une croix blanche, fut nommé en langue du pays, danebrog ou danenburg, c'est - adire la force ou le fort des Danois. On le portoit à la tête des troupes, comme autrefois l'oriflamme en France; mais ce drapeau ayant été perdu vers l'an 1500, & l'ordre de chevalerie qu'avoit institué Waldemar, s'étant insensiblement éteint, Christian V. roi de Danemark, le renouvella à la naissance de son premier fils en 1671. Les chevaliers dans les solennités, outre l'habit de l'ordre, portent une chaîne composée des lettres W. & C. entrelacées l'une dans l'autre, dont la premiere désigne le nom de l'instituteur, & la seconde celui du restaurateur de cet ordre. La marque ordinaire qui les distingue, est une croix blanche émaillée & bordée de rouge, garnie d'onze diamans: ils la portent à un ruban blanc bordé de rouge, passé en baudrier de la droite à la gauche; & sur le côté droit du juste - au - corps les chevaliers portent une étoile à huit rayons brodée en argent, surmontée d'une croix d'argent bordée de rouge & de ces paroles C. V. restitutor. Quoiqu'on ait attention à la naissance dans le choix des chevaliers, il suffit d'avoir rendu des services im<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.