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Il y a des coqs simples, des coqs doubles & triples. Le coq simple est une piece de fer oblongue de la hauteur de la serrure, qui a, à sa partie appliquée à la tête du palâtre, une entaille qui reçoit le pêle ou la gâchette, quand la serrure est fermée. Cette piece est attachée à la tête du palâtre par une patte avec une vis; & au palâtre même, par un pié qui y entre du côté où le coq s'applique au palâtre. Son usage est de servir de guide ou conducteur au pêle ou à la gâchette, qui n'en sort jamais entierement.
Les coqs doubles & triples ont le même usage que
le coq simple; il n'y a de différence qu'en ce qu'ils
forment une espece de boîte, dont les deux grandes
surfaces sont deux coqs paralleles, simples, assemblés,
entre lesquels entre l'aubron, dans lequel le
pêle est reçu, soit simple, soit double, ou triple: il
est posé sous l'ouverture de la tête du palâtre; de
sorte que simple il n'est qu'à fleur d'un côté de l'ouverture,
& que double, son ouverture répond exactement
à celle de la tête du palâtre. Voyez dans nos
Ces petits animaux, après s'être choisis un endroit commode pour se garantir de tout accident, munissent ce lieu par toutes sortes de retranchemens également diversifiés & appropriés à leur nature. Les uns, soit à cause de la délicatesse de leur enveloppe, soit pour transpirer plus lentement, pour se développer dans leur juste saison, soit pour prendre la forme d'insecte parfait, se font des coques très - épaisses, & souvent impénétrables à l'eau & à l'air.
D'autres se filent des coques de soie, & d'autres font sortir dans ce dessein des pores de leurs corps, une espece de coton pour les couvrir. Tel est l'insecte du Kermès. Plusieurs fortifient leurs coques en y faisant entrer leurs poils, dont ils se dépouillent; & ceux qui n'en ont point & qui manquent de soie, rongent le bois & employent les petits fils qu'ils en ont détaché, à affermir l'intérieur & l'extérieur de leur enveloppe. Ils humectent ces fils avec une espece de gomme qui sort de leur corps, & qui est très - propre à durcir leur travail. Si l'on prend une de ces coques séchée, & qu'on la fasse ensuite bouillir dans de l'eau, on la trouvera plus légere qu'elle n'étoit avant cette opération; elle a donc perdu sa gomme dans l'eau bouillante.
Il y a quelques insectes qui se font deux & même trois coques les unes dans les autres, filées toutes avec un art remarquable par le même animal, & non par différens ichneumons: la chose arrive quel<cb->
Les coques ne sont pas moins différenciées par leur figure. La plûpart sont ovales, ou sphéroïdes; d'autres de figure conique, cylindrique, angulaire, &c. Il y a des coques en bateau, d'autres en forme de navette, & d'autres en larme de verre, dont le corps seroit fort renflé, & la pointe recourbée. Un curieux naturaliste, M. Lionnet dit qu'il en connoît même qui sont composées de deux plans ovales convexes, collées l'une à l'opposite de l'autre sur un plan qui leur est perpendiculaire, qui est partout d'égale largeur, & qui suit la courbure de leur contour; ce qui donne à ces coques une forme approchante de nos tabatieres ovales applaties par les côtés.
On feroit un volume, si l'on vouloit entrer dans le détail sur la diversité de figure des coques des insectes, sur les matériaux dont ils les forment, sur l'art & l'industrie qui y est employé; tout en est admirable. Mais il faut ici renvoyer le lecteur aux ouvrages de Malpighi, de Leeuwenhoëk, de Swammerdam, de M. de Reaumur, & de M. Frisch; je me borne à dire en peu de mots d'après l'ingénieux M. Lionnet, le but de la fabrique de ces nids.
Le premier usage pour lequel les insectes se construisent des coques, & qui est même le plus fréquent, c'est pour y subir leur transformation. L'insecte s'y renferme, & n'y laisse presque jamais d'ouverture apparente: c'est - là qu'il se change en nymphe ou en chrysalide. Ces coques paroissent servir principalement à trois sins. La premiere est de fournir par leur concavité intérieure à la chrysalide ou à la nymphe, dès qu'elle paroît, & lorsque son enveloppe est encore tendre, un appui commode, & de lui faire prendre l'attitude un peu recourbée en avant, qu'il lui faut pour que ses membres (sur - tout ses ailes) occupent la place où ils doivent demeurer fixés jusqu'à ce que l'insecte se dégage de son enveloppe: elles servent en second lieu à garantir l'animal dans cet état de foiblesse, des injures de l'air, & de la poursuite de ses ennemis; enfin elles empêchent que ces chrysalides ou ces nymphes ne se dessechent par une trop forte évaporation. Les coques qui n'ont presque aucune consistance, n'ont probablement que la premiere de ces fins pour objet; celles qui sont plus fermes, sans être pourtant impénétrables à l'air & à l'eau, paroissent aussi servir pour la seconde; & les autres semblent être destinées à satisfaire à ces trois fins différentes, selon les différens besoins que les insectes paroissent en avoir.
Le second usage des coques des insectes est lorsqu'ils en bâtissent pour y demeurer dans le tems qu'ils sont encore insectes rampans, qu'ils mangent, & qu'ils croissent. Ces coques sont alors ordinairement des étuis ouverts par les deux bouts. L'insecte y loge, il les aggrandit à mesure qu'il croît, ou bien il s'en fait de nouvelles. Ce ne sont pas celles que les insectes font en roulant des feuilles qui sont les plus dignes de notre admiration. M. de Reaumus, qui a donné lui - même un mémoire très - curieux sur ce sujet, convient dans un autre que les fourreaux que se font les teignes aquatiques & terrestres, de différens genres & de différentes especes, l'emportent sur les coques des chenilles. Ce sont en effet des chefs - d'oeuvre, où l'art & l'arrangement paroissent avec bien plus d'éclat.
Le troisieme usage des coques ou des nids que se
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