ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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çoises on nomme petit coq d'acier; c'est une espece de griffe de ce métal, qui tient une agathe ou un grenat sur le centre du petit coq de laiton, afin que l'extrémité du pivot du balancier s'y appuie quand la montre est sur le plat. Voyez Tigeron. Voyez la fig. q.

Coq

Coq, dans les pendules; c'est une forte piece de laiton fixement attachée sur la platine de derriere. Son usage est de suspendre le pendule. (T)

Coq

* Coq, (Serrurerie.) c'est dans une serrure à pêle en bord, la partie dans laquelle le pêle ou la gâchette se ferme.

Il y a des coqs simples, des coqs doubles & triples. Le coq simple est une piece de fer oblongue de la hauteur de la serrure, qui a, à sa partie appliquée à la tête du palâtre, une entaille qui reçoit le pêle ou la gâchette, quand la serrure est fermée. Cette piece est attachée à la tête du palâtre par une patte avec une vis; & au palâtre même, par un pié qui y entre du côté où le coq s'applique au palâtre. Son usage est de servir de guide ou conducteur au pêle ou à la gâchette, qui n'en sort jamais entierement.

Les coqs doubles & triples ont le même usage que le coq simple; il n'y a de différence qu'en ce qu'ils forment une espece de boîte, dont les deux grandes surfaces sont deux coqs paralleles, simples, assemblés, entre lesquels entre l'aubron, dans lequel le pêle est reçu, soit simple, soit double, ou triple: il est posé sous l'ouverture de la tête du palâtre; de sorte que simple il n'est qu'à fleur d'un côté de l'ouverture, & que double, son ouverture répond exactement à celle de la tête du palâtre. Voyez dans nos Planches de Serrurerie des coqs simples, doubles, & triples.

COQUARDE

COQUARDE, s. f. (Art milit.) est un noeud de rubans ou de la même couleur, ou de couleurs différentes, selon les différens corps, que les soldats portent attaché à leurs chapeaux, à l'aile du bouton. On en donne à tous les nouveaux engagés.

COQUE

COQUE, s. f. (Hist. nat. des ins.) pelote de fil & de glu, sous laquelle les vers à soie & certaines chenilles se renferment lorsqu'elles deviennent nymphes. Mais nous prenons ici le mot de coque, avec les Naturalistes, dans un sens plus étendu, pour désigner toute enveloppe ou nid de différente texture & figure, formé par les insectes à divers usages.

Ces petits animaux, après s'être choisis un endroit commode pour se garantir de tout accident, munissent ce lieu par toutes sortes de retranchemens également diversifiés & appropriés à leur nature. Les uns, soit à cause de la délicatesse de leur enveloppe, soit pour transpirer plus lentement, pour se développer dans leur juste saison, soit pour prendre la forme d'insecte parfait, se font des coques très - épaisses, & souvent impénétrables à l'eau & à l'air.

D'autres se filent des coques de soie, & d'autres font sortir dans ce dessein des pores de leurs corps, une espece de coton pour les couvrir. Tel est l'insecte du Kermès. Plusieurs fortifient leurs coques en y faisant entrer leurs poils, dont ils se dépouillent; & ceux qui n'en ont point & qui manquent de soie, rongent le bois & employent les petits fils qu'ils en ont détaché, à affermir l'intérieur & l'extérieur de leur enveloppe. Ils humectent ces fils avec une espece de gomme qui sort de leur corps, & qui est très - propre à durcir leur travail. Si l'on prend une de ces coques séchée, & qu'on la fasse ensuite bouillir dans de l'eau, on la trouvera plus légere qu'elle n'étoit avant cette opération; elle a donc perdu sa gomme dans l'eau bouillante.

Il y a quelques insectes qui se font deux & même trois coques les unes dans les autres, filées toutes avec un art remarquable par le même animal, & non par différens ichneumons: la chose arrive quel<cb-> quefois, lorsqu'un ichneumon, après avoir causé la mort à un insecte qui avoit déjà filé sa coque, & après avoir ensuite filé la sienne, a été détruit à son tour par un second ichneumon qu'il renfermoit dans ses entrailles. Il est aisé de s'appercevoir du fait, parcé qu'en ce cas les dépouilles de chaque animal consumé, se trouvent entre la coque qu'il s'est filée & celle de celui qu'il a détruit. Voyez Ichneumon.

Les coques ne sont pas moins différenciées par leur figure. La plûpart sont ovales, ou sphéroïdes; d'autres de figure conique, cylindrique, angulaire, &c. Il y a des coques en bateau, d'autres en forme de navette, & d'autres en larme de verre, dont le corps seroit fort renflé, & la pointe recourbée. Un curieux naturaliste, M. Lionnet dit qu'il en connoît même qui sont composées de deux plans ovales convexes, collées l'une à l'opposite de l'autre sur un plan qui leur est perpendiculaire, qui est partout d'égale largeur, & qui suit la courbure de leur contour; ce qui donne à ces coques une forme approchante de nos tabatieres ovales applaties par les côtés.

On feroit un volume, si l'on vouloit entrer dans le détail sur la diversité de figure des coques des insectes, sur les matériaux dont ils les forment, sur l'art & l'industrie qui y est employé; tout en est admirable. Mais il faut ici renvoyer le lecteur aux ouvrages de Malpighi, de Leeuwenhoëk, de Swammerdam, de M. de Reaumur, & de M. Frisch; je me borne à dire en peu de mots d'après l'ingénieux M. Lionnet, le but de la fabrique de ces nids.

Le premier usage pour lequel les insectes se construisent des coques, & qui est même le plus fréquent, c'est pour y subir leur transformation. L'insecte s'y renferme, & n'y laisse presque jamais d'ouverture apparente: c'est - là qu'il se change en nymphe ou en chrysalide. Ces coques paroissent servir principalement à trois sins. La premiere est de fournir par leur concavité intérieure à la chrysalide ou à la nymphe, dès qu'elle paroît, & lorsque son enveloppe est encore tendre, un appui commode, & de lui faire prendre l'attitude un peu recourbée en avant, qu'il lui faut pour que ses membres (sur - tout ses ailes) occupent la place où ils doivent demeurer fixés jusqu'à ce que l'insecte se dégage de son enveloppe: elles servent en second lieu à garantir l'animal dans cet état de foiblesse, des injures de l'air, & de la poursuite de ses ennemis; enfin elles empêchent que ces chrysalides ou ces nymphes ne se dessechent par une trop forte évaporation. Les coques qui n'ont presque aucune consistance, n'ont probablement que la premiere de ces fins pour objet; celles qui sont plus fermes, sans être pourtant impénétrables à l'air & à l'eau, paroissent aussi servir pour la seconde; & les autres semblent être destinées à satisfaire à ces trois fins différentes, selon les différens besoins que les insectes paroissent en avoir.

Le second usage des coques des insectes est lorsqu'ils en bâtissent pour y demeurer dans le tems qu'ils sont encore insectes rampans, qu'ils mangent, & qu'ils croissent. Ces coques sont alors ordinairement des étuis ouverts par les deux bouts. L'insecte y loge, il les aggrandit à mesure qu'il croît, ou bien il s'en fait de nouvelles. Ce ne sont pas celles que les insectes font en roulant des feuilles qui sont les plus dignes de notre admiration. M. de Reaumus, qui a donné lui - même un mémoire très - curieux sur ce sujet, convient dans un autre que les fourreaux que se font les teignes aquatiques & terrestres, de différens genres & de différentes especes, l'emportent sur les coques des chenilles. Ce sont en effet des chefs - d'oeuvre, où l'art & l'arrangement paroissent avec bien plus d'éclat.

Le troisieme usage des coques ou des nids que se

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