Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Fig., Une voix tonnante, Une voix forte et
éclatante.

TONNE. n. f. Récipient de bois à deux fonds,
en forme de muid, qui est plus grand et plus
renflé par le milieu que le tonneau. Tonne de
vin. Une tonne de bois de sapin.

Il se dit aussi d'un Poids de mille kilogrammes.
Une tonne de fer. Cent tonnes de houille.

En termes de Marine, il se dit d'un Déplacement
d'eau ou d'un Poids de marchandises
transportées égal à mille kilogrammes environ.
Un cuirassé de vingt-cinq mille tonnes. Un
navire de douze mille tonnes.

En termes d'Histoire naturelle, il se dit de
Coquilles univalves de forme arrondie.

TONNEAU. n. m. Grand récipient de bois, de
forme à peu près cylindrique, mais renflé dans
son milieu, à fonds plats, qui est fait de planches
ou douves arquées, maintenues par des
cercles de fer, et qui sert à contenir des liquides
ou certaines autres marchandises. Tonneau de
vin. Tonneau de cidre. Un tonneau de poudre.
Du merrain pour faire des tonneaux. Tonneau
vide. Vider les tonneaux. Défoncer un tonneau.
Mettre un tonneau en perce. Tirer du vin au
tonneau.

Fig. et fam., C'est un tonneau se dit d'un
Ivrogne, d'un homme habitué à boire d'une
manière excessive.

Fig., C'est le tonneau des Danaïdes se dit,
par allusion à la fable antique, d'une Chose
qui nécessite des dépenses sans limites. Cette
entreprise coûte beaucoup et ne rapporte rien,
c'est le tonneau des Danaïdes.

TONNEAU se dit aussi du Liquide contenu
dans le tonneau. Ils ont bu, depuis un mois,
deux tonneaux de vin.

En termes de Marine, il désignait une Unité
de poids, de deux mille livres, servant à évaluer
la capacité d'un navire. Il se dit aujourd'hui
d'une Mesure semblable, égale à mille
kilogrammes. Un bâtiment de cent, de deux cents,
de trois cents tonneaux.
On dit aussi Tonne.

En termes de Jeu, il se dit d'une Sorte de
casier percé sur le dessus de plusieurs ouvertures,
dans lesquelles on cherche à jeter de loin
des petits palets de cuivre, pour gagner un
certain nombre de points. Le jeu de tonneau.

TONNEAU se dit encore d'une Voiture légère
et découverte, à deux roues.

TONNELET. n. m. Petit baril destiné à
contenir du vin, de l'eau-de-vie ou quelque
autre liquide.

TONNELIER. n. m. Celui qui fait et répare
des tonneaux, qui vend des baquets, des bouteilles,
des bouchons, etc., et qui se charge
de mettre le vin en bouteilles.

TONNELLE. n. f. Sorte de berceau de treillage
couvert de verdure. Manger sous une tonnelle.

TONNELLERIE. n. f. Profession du tonnelier.

Il se dit aussi d'un Lieu où l'on fabrique des
tonneaux.

TONNER. v. intr. Faire éclater le tonnerre.
Jupiter se mit à tonner.

Fig., C'est un bruit si grand qu'on n'entendrait
pas Dieu tonner
se dit en parlant d'un
Très grand bruit, d'un bruit qui assourdit.

TONNER s'emploie surtout impersonnellement.
Il n'a fait qu'éclairer et tonner toute la
nuit. Il tonne souvent dans cette région.

Il signifie, par extension, Faire entendre un
bruit retentissant comme le tonnerre. L'artillerie
commençait à tonner. Le canon tonne.

Il signifie aussi, figurément, Parler contre
quelqu'un ou quelque chose avec beaucoup de
force et de véhémence. Ce prédicateur a tonné
contre l'ambition, l'avarice, le luxe. Tonner du
haut de la tribune.

TONNERRE. n. m. Bruit éclatant causé par
la décharge des nuages électrisés. Le tonnerre
commençait à gronder. Un coup de tonnerre.
Un grand éclat de tonnerre.

Prov. et fig., Toutes les fois qu'il tonne, le
tonnerre ne tombe pas,
Des menaces ne sont pas
toujours suivies d'effet.

Fig., C'est un tonnerre, c'est une voix de tonnerre
se dit d'un Homme dont la voix est très
forte et très éclatante.

Fig., Ce fut un coup de tonnerre pour lui se
dit d'un Événement imprévu et fatal qui a
frappé quelqu'un tout à coup.

Poétiquement, Le maître du tonnerre, Jupiter.
L'oiseau qui porte le tonnerre, L'aigle, qui
était l'oiseau de Jupiter.

TONNERRE se dit aussi de la Foudre. Le tonnerre
tombe d'ordinaire sur les lieux les plus

élevés.

En termes d'Armurerie, il désigne l'Endroit
du canon d'un fusil, d'un pistolet où se met la
charge et où se produit l'explosion au moment
du tir.

TONSURE. n. f. Couronne que l'on fait sur
la tête aux clercs, prêtres, moines, etc., en
leur rasant les cheveux en rond. Il a fait faire
sa tonsure. Porter la tonsure.

Il se dit aussi de la Cérémonie de l'Église
catholique par laquelle l'évêque introduit un
homme dans l'état ecclésiastique et lui donne
le premier degré de la cléricature en lui coupant
les cheveux au sommet de la tête. Tonsure
cléricale. Donner la tonsure. Recevoir la
tonsure.

Prendre la tonsure, Entrer dans l'état ecclésiastique.

TONSURER. v. tr. Donner la tonsure; faire
la tonsure. C'est tel évêque qui l'a tonsuré. Se
faire tonsurer.

Le participe passé TONSURÉ s'emploie quelquefois
substantivement. Un tonsuré.

TONTE. n. f. Action de tondre. Faire la tonte.

Il se dit encore de la Laine qu'on retire en
tondant un troupeau. La tonte de son troupeau
lui a rapporté beaucoup.

Il désigne aussi le Temps où l'on a coutume
de tondre les troupeaux. Pendant la tonte.

TONTINE. n. f. Réunion de personnes dont
chacune convient de jouir viagèrement de l'intérêt
de son capital et de l'abandonner ensuite
aux survivants qui se partageront les rentes.
Mettre à la tontine.

TOPAZE. n. f. Pierre précieuse, transparente,
brillante, de couleur jaune. Topaze orientale.
Topaze brûlée.

TOPER. v. intr. Frapper dans la main. Il
s'emploie surtout figurément et familièrement
et signifie Consentir à une offre, adhérer à une
proposition. Nous voilà d'accord, topez là.

Tope là et absolument Tope, Volontiers,
d'accord.

TOPINAMBOUR. n. m. Plante à fleurs radiées,
à haute tige et à racines garnies d'une
multitude de tubercules dont la peau est brune
et la chair blanche.

Il se dit aussi de ces Tubercules, qui sont
comestibles.

TOPIQUE. adj. des deux genres. T. de Médecine.
Il ne s'emploie guère que dans cette
locution : Remède topique, Médicament qu'on
applique sur la partie malade. Substantivement,
C'est un excellent topique pour cette
maladie.

Il se dit figurément de Ce qui se rapporte
exactement à la chose dont il s'agit. Un argument
topique.

TOPOGRAPHE. n. m. Celui qui s'adonne à
la topographie, qui en fait sa spécialité.

TOPOGRAPHIE. n. f. T. didactique. Description
détaillée d'un lieu particulier, par
opposition à la Géographie, qui est la description
générale de la terre, d'un État, d'une
province. Il connaît bien la topographie des
environs de Paris.

Il se dit aussi de l'Art de représenter sur le
papier la configuration d'un terrain avec tous
les accidents qu'offre sa surface. Cet officier
est habile dans la topographie.

TOPOGRAPHIQUE. adj. des deux genres.
Qui appartient à la topographie. Carte topographique.
Dictionnaire topographique. Service
topographique.

TOPONYMIE. n. f. T. didactique. Science
des noms de lieux.

TOQUADE. n. f. Engouement, manie, singularité.
Il est très familier.

TOQUE. n. f. Sorte de coiffure sans bords ou
à très petits bords. Toque de velours. Les avocats,
les juges portent la toque lorsqu'ils sont en
fonctions.

TOQUER. v. tr. Terme ancien qui signifiait
Toucher, frapper. Il ne se dit plus guère que
dans cette phrase proverbiale : Qui toque l'un,
toque l'autre,
Qui offense l'un, offense l'autre.

SE TOQUER signifie, familièrement, S'engouer.
Il s'est toqué de cette idée, de cette femme.

Le participe passé TOQUÉ s'emploie très
familièrement comme adjectif et signifie Qui
a le cerveau fêlé, qui est un peu fou. Il est toqué.

Il s'emploie aussi substantivement. Un toqué.
Une vieille toquée.

TOQUET. n. m. Sorte de petite toque, de
bonnet.

TORCHE. n. f. Flambeau grossier fait de
résine ou de cire. Allumer les torches. Torches
funéraires. La torche à la main.

TORCHER. v. tr. Essuyer, enlever la saleté.

Fig. et pop., Cela est mal torché, est torché à
la diable
se dit de Tout ouvrage fait grossièrement.

TORCHÈRE. n. f. Sorte de flambeau grossier,
placé à l'extrémité d'un long manche et
dans lequel on met des matières combustibles
destinées à donner de la lumière.

Il se dit aussi de Certains candélabres qui
portent des flambeaux, des girandoles, des
bougies, et qui servent à éclairer une salle.
Torchère de bronze. Il y a de belles torchères
dans cette salle.

TORCHIS. n. m. Mortier composé de terre
grasse et de paille, ou de foin coupé, qu'on
emploie pour certaines constructions. Dans ce
pays, il n'y a point de pierres; les maisons et
les murs de clôture sorti de torchis, sont en torchis.

TORCHON. n. m. Sorte de serviette de grosse
toile, dont on se sert pour essuyer la vaisselle,
la batterie de cuisine, les meubles, etc. Passer
le torchon. Donner un coup de torchon.

Fig. et fam., Le torchon brûle se dit d'une
Querelle, d'une brouille de ménage.

TORCOL. n. m. Genre d'oiseau de l'ordre des
Grimpeurs, à cou flexible.

TORD-BOYAUX. n. m. Eau-de-vie très
forte. Il est populaire.

TORD-NEZ. n. m. T. de Vétérinaire. Instrument
dont on se sert pour assujettir un
cheval pendant certaines opérations.

TORDRE. (Je tords, tu tords, il tord. Je
tordais. Je tordis. Je tordrai. Tords. Que je
torde. Que je tordisse. Tordant. Tordu.
) v. tr.
Tourner un corps long et flexible par ses deux
extrémités en sens contraire, ou par l'une des
deux, l'autre étant fixe. Tordre du fil. Tordre
de l'osier. Tordre du linge. Un ver qui se tord.
Cette branche est toute tordue.

Tordre les bras à quelqu'un, Les lui tourner
violemment et de manière à lui faire mal. On
dit de même : Dans sa douleur, elle se tordait
les mains.

Tordre le cou, Faire mourir en tournant le
cou et en disloquant les vertèbres. Tordre le
cou à une perdrix, à un poulet. Je lui tordrai
le cou.

Tordre le cou, la bouche, Tourner le cou, la
bouche de travers. Il a la mauvaise habitude
de tordre le cou, de tordre la bouche.

Fig. et pop., Tordre le nez, Être ennuyé,
mécontent, méprisant.

Fig. et pop., Ne faire que tordre et avaler,
Manger trop avidement et avaler presque sans
mâcher.

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