ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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C'est par cette manoeuvre que ces insectes causent une grande demangeaison, & des pustules auxquelles on a aussi donné le nom de ciron. Il y a aussi de ces insectes dans la cire & dans les fromages qui ont été gardés pendant long - tems. Voyez act. erudit. ann. 1682. p. 317. Mouffet. theat. insect. Voyez Ciron, (Medec.); voyez aussi Insecte. (I)

Ciron,

Ciron, (Med.) il s'ouvre quelquefois passage entre la peau & l'épiderme, & il cause alors des demangeaisons incommodes: on le rencontre quelquefois dans les pustules de la galle, & dans celles qui sont occafionnées par la vérole; on en a même trouvé dans les dents cariées. Les remedes huileux, le soufre, & toutes les odeurs fortes ennemies des insectes en général, détruisent cette incommode vermine.

Leuwenoeck a observé que la vapeur de la noix muscade que l'on faisoit brûler, les suffoquoit très promptement.

Il y en a une autre espece en Amérique nommée nigas, qui est plus incommode encore que le ciron de notre pays. Voyez Nigas. Rieger. (b)

CIRQUE

* CIRQUE, s. m. (Hist. anc.) grand bâtiment toûjours plus long que large, où l'on donnoit différens spectacles: un des bouts, le plus étroit, étoit terminé en ligne droite; l'autre étoit arrondi en demi - cercle; les deux côtés qui partoient des extrémités de la face droite, & qui alloient rencontrer les deux extrémités de la face circulaire, étoient les plus longs; ils servoient de base à des siéges ou gradins placés en amphithéatre pour les spectateurs; la face droite & la plus étroite étoit composée de douze portiques pour les chevaux & pour les chars; on les appelloit carceres; là il y avoit une ligne blanche d'où les chevaux commençoient leurs courses. Aux quatre angles du cirque, sur le pourtour des faces, il y avoit ordinairement quatre corps de bâtimens quarrés, dont le haut étoit chargé de trophées; quelquefois il y en avoit trois autres dans le milieu de ce pourtour, qu'on appelloit meniana. Le milieu de l'espace renfermé entre les quatre façades dont nous venons de parler, étoit occupé par un massif d'une maçonnerie très - forte, de douze piés d'épaisseur sur six de haut; on l'appelloit spina eirci. Il y avoit sur la spina des autels, des obélisques, des pyramides, des statues, & des tours coniques: quelquefois les tours coniques étoient élevées aux deux extrémités sur des massifs de pierre quarrés, & séparés par un petit intervalle de la spina, en sorte qu'elles partageoient chacun des espaces des extrémités de la spina aux façades intérieures du cirque en deux parties, dont la plus grande de beaucoup étoit entre la façade & les tours. Au - dessous des gradins en amphithéatre placés sur les façades du cirque, on avoit creusé un large fossé rempli d'eau, & destiné à empêcher les bêtes de s'élancer sur les spectateurs; ce fossé s'appelloit euripe. Les jeux, les combats, les courses, &c. se faisoient dans l'espace compris de tout côté entre l'euripe & la spina circi; cet espace s'appelloit area. A l'extérieur le cirque étoit environné de colonnades, de galeries, d'édifices, de boutiques de toutes sortes de marchands, & de lieux publics.

Les bâtimens qu'on appelloit cirques à Rome, s'appelloient en Grece hippodromes. V. Hippodrome. On en attribue l'institution à Rome à Romulus, qui les appella consualia, nom pris de Consus, dieu des conseils, que quelques - uns confondent avec Neptune l'équestre. Les jeux qui se célébroient dans les cirques se faisoient auparavant en plaine campagne, ensuite dans de grands enclos de bois, puis dans ces superbes bâtimens dont nous allons parler.

On célébroit dans les cirques des courses de chars, aurigatio (Voyez Char & Courses); des combats de gladiateurs à pié, pugna pedestris (Voyez Gladiateurs); des combats de gladiateurs à cheval, pugna equestris (Voyez Gladiateurs); la lutte, lucta (Voyez Lutte); les combats contres les bêtes, venatio (Voyez Bêtes); les exercices du manege par de jeunes gens; ludus Troja, jeux de Troye; les combats navals, naumachia. Voyez Naumachies.

On comptoit à Rome jusqu'à quinze cirques; mais ils n'étoient pas tous ni de la même grandeur, ni de la même magnificence. Il y avoit

Le cirque d'Adrien. Il étoit dans la quatorzieme région, près de l'endroit où est aujourd'hui le château Saint - Ange. Il fut ainsi appellé de l'empereur Adrien qui le fit construire. Il n'étoit pas magnifique: les uns prétendent que ce ne fut qu'un enclos de bois; d'autres, qu'il étoit de pierre noire. On croit encore en remarquer des vestiges.

Le cirque d'Alexandre. Il étoit dans la neuvieme région, où est aujourd'hui la place Navonne. On en voit la figure sur quelques monnoies d'Alexandre Sévere. On l'appelloit aussi le cirque agonal, parce qu'on y avoit célébré les jeux de Janus Agonius. On prétend que c'est par corruption d'Agonius qu'on a fait le nom Navonne. On dit qu'on découvrit des restes de ce cirque en creusant les fondemens de l'église de sainte Agnès.

Le cirque d'Antonin Caracalla, ou peut - être de Galien. Il étoit dans la premiere région, à l'endroit où est aujourd'hui la porte S. Sébastien, anciennement appellée la porte Capene. On croit en voir des restes entre l'église S. Sébastien & le capo di Bove. Le pape Innocent X. fit ériger son obélisque sur la magnifique fontaine de la place Navonne. L'aire en est actuellement une prairie de 223 cannes de long, sur 33 1/2 de large.

Le cirque d'Aurélien. Il étoit dans la cinquieme région; mais il faut plûtôt l'appeller cirque d'Eliogabale, parce qu'Aurélien ne fit que le réparer. Voyez plus bas le cirque d'Eliogabale.

Le cirque Caftrensis. Il étoit devant la porte Lubicana ou de Preneste, aujourd'hui la porta Maggiore, non loin de l'amphithéatre Castrensis, derriere sainte - Croix en Jérusalem. On prétend qu'il n'étoit qu'à l'usage des soldats, & que c'est aussi le même que celui d'Eliogabale.

Le cirque de Domitia. Il étoit dans la quatorzieme région. Il y a lieu de conjecturer que c'étoit le même que celui d'Adrien.

Le cirque d'Eliogabale. Il étoit dans la quinzieme région. Son obélisque est regretté des savans; il étoit chargé d'hiéroglyphes; on en voit les morceaux dans la cour du cardinal François Barberin. Il restoit encore, il n'y a pas long - tems, des vestiges du cirque.

Le cirque de Flaminius. Il étoit en la neuvieme région, dans des prés appellés alors prata Flaminia. Il fut bâti l'an 530 par Cneius Flaminius censeur, le même qui fut défait par Annibal près du lac Trasimene. Il avoit une double galerie de colonnes corinthiennes. Il étoit hors de la ville. C'étoit là que commençoit la marche des triomphes. On y donnoit la paye aux soldats. On y célébroit les jeux Appollinaires & les nundines. Quand il étoit inondé du Tibre, la célébration des jeux se transféroit au mont Quirinal. On croit qu'il fut ruiné dans la guerre des Goths & de l'empereur Justinien; & l'on prétend qu'en 1500 on en voyoit encore des vestiges, à l'endroit où est aujourd'hui l'église de S. Nicolo alle Calcare.

Le cirque de Flore. Il étoit dans la sixieme région, en un enfoncement, entre le Quirinal & le Pintius. C'étoit - là qu'on célébroit les jeux Floraux. On prétend que ce fut un théatre. Il s'appelle aujourd'hui la piazza Grimana.

Le circus intimus. Il étoit dans la vallée Murcia;

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