ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ture & sans art, sont répandus çà & là, tantôt plus tantôt moins écartés les uns des autres, selon que différens hasards les ont semés: cependant l'on juge à - peu - près, qu'un homme ramasseroit aisément en un jour seize livres de graines, ce qui donneroit quatre livres de cire. Cette grande facilité, qui deviendroit beaucoup plus grande par des plantations régulieres de ces arbres, & le peu de frais qu'il faut pour tirer la cire, seroit fort à considérer si cette matiere devenoit un object de commerce.

La cire qui se détache par les premieres ébullitions est jaune, comme celle qui vient de nos abeilles; mais les dernieres ébullitions la donnent verte, parce qu'alors elle prend la teinture de la peau dont le noyau est couvert. Toute cette cire est plus seche & plus friable que la nôtre. Elle a une odeur douce & aromatique assez agréable.

Nous avons vû à Paris des bougies vertes de cette cire, que le ministre avoit reçues du Mississipi, & qui étoient fort bonnes. Le tems nous apprendra si l'on regarde la matiere de ces bougies comme un objet assez considerable de commerce, pour nous dispenser de tirer des cires des pays étrangers, autant que nous le faisons pour notre consommation de cierges & de bougies.

De la cire des îles Antilles. On trouve aux îles Antilles dans des troncs d'arbres une cire assez singuliere, formee en morceaux ronds ou ovales de la grosseur d'une noix muscade. Cette cire est l'ouvrage d'abeilles plus petites, plus noires, & plus rondes que celles de l'Europe. Elles se retirent dans le creux des vieux arbres, où elles se fabriquent des especes de ruches de la figure d'une poire, dans le dedans desquelles elles portent toûjours un miel liquide de couleur citrine, de la consistance de l'huile d'olive, d'un goût doux & agréable. Leur cire est noire, ou du moins d'un violet foncé. Nous n'avons pas pû parvenir au secret de la blanchir, de la faire changer de couleur, ni de la rendre propre à la fabrique des bougies, parce qu'elle est trop molle. Les Indiens après l'avoir purisiée, s'en servent à en fure des bouchons de bouteilles: ils en font aussi de perits vaisseaux, dans lesquels ils recueillent le baume de Tolu, quand il découle par incision des arbres qui le répandent.

De la cire de la Chine. La cire blanche de la Chine est différente de toutes celles que nous connoissons, non - seulement par sa blancheur que le tems n'altere point, mais encore par sa texture: on diroit qu'elle est composée de petites pieces écailleuses, semblables à celles du blanc de baleine, que nous ne saurions mettre en pains aussi fermes que les pains de cire de la Chine. Autre singularité de la cire blanche de la Chine; c'est qu'elle n'est point l'ouvrage des abeilles: elle vient par artifice de petits vers, que l'on trouve sur un arbre dans une province de cet empire. Ils se nourrissent sur cet arbre; on les y ramasse, on les fait bouillir dans de l'eau, & ils forment une espece de graisse, qui étant figée, est la cire blanche de la Chine, sur laquelle il nous manque bien des détails. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

Cire,

Cire, (Chimie, Pharm. & Mat. médic.) La premiere considération chimique sur la cire, c'est la théorie de son blanchissage, fondée sur la solubilité par la rosée ou par l'eau, de la partie colorante qui peut être aussi détruite ou volatilisée par les rayons du soleil & par l'air.

La cire distillée sans intermede, se résout en une matiere huileuse qui se fige à mesure qu'elle tombe dans le récipient, & qui est connue sous le nom de beurre de cire, & en un acide assez fort: ces produits ont une odeur très - forte & très - desagréable. Le beurre perd une partie de cette odeur & sa consistance, pa des rectifications réitérées qui le portent enfin à l'état de fluidité des huiles ordinaires; on sépare de ce beurre par chaque rectification, une petite portion d'acide; d'où l'on peut conclure que c'est à la présence de ce principe que le beurre de cire doit sa consistance. La cire blanche distillée sans intermede, ne laisse presque point de résidu; c'est le charbon de la matiere qui colore la cire jaune, qui augmente le résidu de la distillation de cette derniere<->

On peut déduire assez raisonnablement de cette observation seule, que la cire est un composé d'huile & d'acide; ce qui la fait rapporter par quelques chimistes, à la classe des matieres balsamiques & résineuses, dont elle differe pourtant par son insolubilité dans l'esprit - de - vin, & par l'odeur de ses produits.

La cire distillée avec le sable, ou avec tout autre intermede terreux, présente des phénomenes bien différens de ceux de la distillation sans intermede de la même substance. Cette différence a été peu observée par les Chimistes, qui n'ont décrit la plûpart que l'un ou l'autre de ces procédés. Lémeri, qui fait mention des deux, ne l'a pas apperçûe entierement. En un mot, la théorie de la distillation de la cire & des différences que les intermedes & quelques autres circonstances absolument indéterminées jusqu'à présent portent dans les produits de cette opération; cette theorie, dis - je, n'a pas été donnée jusqu'à présent. Voyez Intermede.

Le beurre & l'huile de la cire sont employés extérieurement avec succès pour les engelures, les crevasses, & les gersures du sein, des levres, des mains, pour les dartres vives, & surtout pour les brûlures.

Les usages pharmaceutiques de la cire sont trèsétendus; elle entre dans la plûpart des onguens & des emplàtres, dans quelques baumes: c'est la cire qui fait la base des cérats, qui sont des préparations auxquelles elle donne son nom. Voyez Cerat. (b)

Cire à cacheter.

* Cire à cacheter. Il faudra se pourvoir d'abord d'une plaque de marbre, avec une planche bien lisse, ou polissoire de ciergier; ou plûtôt d'une table quarrée, percée dans son milieu d'une ouverture: on couvrira l'ouverture d'une plaque de fer ou de cuivre bien unie: on tiendra sous cette plaque du feu allumé; & quand la plaque aura pris une chaleur convenable, on l'arrosera avec de l'huile d'olive, on y portera la matiere de la cire à cacheter toute préparée, ensorte qu'il n'y ait plus qu'à la mettre en bâtons bien égaux & bien unis, soit ronds, soit applatis: ce qu'on exécutera en la roulant avec la polissoire ou les mains contre la plaque chaude, jusqu'à ce qu'on l'ait étendue & réduite à la grosseur qu'on veut lui donner. Plus on la travaillera sur la plaque, plus on la rendra compacte, & meilleure elle sera. On rendra les bâtons ou canons de cire luisans, en les exposant à un feu modéré sur un réchaud Il y en a qui jettent la composition dans des moules, d'où les bâtons sortent faits & polis; d'autres, qui les font à la main sur la plaque, les vernissent avec une plume qu'ils trempent dans du cinnabre mêlé avec de la poix - résine fondue. Quant à la préparation de la cire, voici comment on s'y prendra selon les différentes couleurs.

Cire à cacneter rouge. Prenez de gomme lacque, demi - once; térébenthine, deux gros; colophone, deux gros; cinnabre, une drachme; minium, une drachme. Faites fondre sur un feu doux, dans un vaisseau bien net, la gomme lacque & la colophone: ajoûtez alors la térébenthine, puis le cinnabre & le minium peu - à - peu; triturez le tout avec soin, & le mettez en bâtons.

Ou prenez de gomme lacque, six gros; de térébenthine ou de colophone, de chacun deux gros; de cinnabre & de minium, de chacun une demi drachme; & achevez comme ci - dessus.

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