LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 164

sont bien bourrés, pour dire, qu'Ils se sont porté plusieurs coups de part et d'autre.

On dit aussi figurém. et familièrem. Bourrer quelqu'un dans une dispute, pour dire, Le presser vivement, en sorte qu'il ne sache que répondre; et que, Deux hommes qui se disputent ensemble se sont bien bourrés, pour dire, que De part et d'autre ils se sont bien attaqués et bien défendus.

Bourré, ée

Bourré, ée. participe.

BOURRICHE

BOURRICHE. subst. f. Espèce de panier dont on se sert pour envoyer du gibier, de la volaille, etc. J'ai reçu une bourriche.

BOURRIQUE

BOURRIQUE. s. f. _ne, ânesse. Un paysan monté sur une bourrique, qui porte du blé sur une bourrique.

On appelle aussi Bourrique, Toute sorte de méchans petits chevaux, dont on se sert à divers usages, comme pour porter des herbes au marché, pour porter du plâtre, etc.

On se sert aussi figurément et familièrement du mot Bourrique, pour celui d'Ignorant. Taisez--vous, petite bourrique, en parlant à un enfant. Ce médecin est une bourrique.

BOURRIQUET

BOURRIQUET. subst. masc. Petit ânon.

BOURRIQUET

BOURRIQUET. s. m. C'est le nom qu'on donne dans les mînes au tourniquet qui sert à monter les fardeaux de dessous terre. Et en termes de Maçonnerie, C'est une civière qui sert à enlever avec une grue des moellons ou du mortier dans des baquets.

BOURRU, UE

BOURRU, UE. adj. Qui est d'une humeur brusque et chagrine. Un homme bourru. Un esprit bourru. Avoir l'humeur bourrue.

On appelie à Paris, Moine bourru, Une espèce de fantôme, dont on fait peur aux petits enfans.

On appelle Vin bourru, Une sorte de vin blanc nouveau qui n'a point bouilli, et qui se conserve doux dans le tonneau durant quelque temps.

BOURSE

BOURSE. s. f. Petit sac de cuir, ou d'ouvrage à l'aiguille, qui s'ouvre et qui se ferme avec des cordons, et où l'on met ordinairement l'argent qu'on veut porter sur soi. Il y en a aussi sans cordons. Bourse de ouir. Bourse de tissu. Bourse de point d'Espagne. Bourse à ressort. Une bourse bien garnie. Une bourse plate et vide d'argent. Vider sa bourse. Mettre la main à la bourse. Avoir toujours la main à la bourse. Tirer de l'argent de sa bourse. Ouvrir, fermer sa bourse.

On dit, Demander la bourse, la bourse ou la vie, et faire rendre la bourse, pour exprimer Ce que font les voleurs de grands chemins; et, Couper la bourse, coupeur de bourse, en parlant Des filoux qui dérobent avec adresse.

On appelle Bourse de jetons, Une sorte de grande bourse de velours, où l'on met ordinairement un cent de jetons. Le Garde du Trésor Royal porte tous les premiers jours de l'an une bourse de jetons d'or au Roi.

On dit figurément d'Un homme qui prête voloutiers de l'argent à ses amis, lorsqu'ils en ont besoin, que Sa bourse est ouverte à ses amis; et que Toutes les bourses sont sermées, pour dire, qu'On ne trouve point d'argent à emprunter sur la place.

On dit aussi figurém. d'Un homme qui relâche de ses droits pour l'accommodement d'une affaire, et pour le bien de la paix, qu'Il s'est laissé couper la bourse; et De l'Arbitre qui l'y a dis posé, ou qui l'y a condamné, que C'est celui qui lui a coupé la bourse.

On dit, Avoir la bourse, tenir la bourse, tenir le cordon de la bourse, manier la bourse, pour dire, Avoir le maniement de l'argent; et De plusieurs personnes qui font leur dépense en commun, qu'Elles font bourse commune, qu'Elles n'ont, qu'Elles ne font qu'une bourse. On dit aussi, Au plus larron la bourse, pour dire, Donner l'argent à garder, la dépense à faire à celui dont on auroit dû le plus se méfier; Faire une affaire sans bourse délier, pour dire, Sans donner de l'argent; et d'Un homme riche et pécunieux, que C'est une bonne bourse.

Bourse

Bourse, en parlant Des paiemens qui se font en Turquie, se prend pour La somme de cinq cents écus.

Bourse

Bourse, se dit aussi d'Une pension fondée dans un Collége, pour entretenir un Écolier pauvre durant le cours de ses études: et comme il y a des pensions plus fortes les unes que les autres, on appelle Grandes bourses, Les pensions les plus fortes, qui se donnent à ceux qui sont déjà Maîtresès--Arts, afin qu'ils continuent leurs études dans les Facultés supérieures: et Petites bourses, Les moindres pensions, qui se donnent à ceux qui étudient les Humanités ou la Philosophie pour être Maîtres--ès--Arts.

Bourse

Bourse, se dit aussi en plusieurs villes, Du lieu où s'assemblent les Marchands et les Banquiers pour traiter de leurs affaires. La Bourse de Rouen, de Toulouse, d'Anvers, d'Amsterdam, etc.

On appelle aussi Bourse, en termes d'Église, Le double carton couvert d'étoffe, dans lequel on met les corporaux qui servent à la Messe.

On appelle encore Bourses, Deux sacs de cuir, qui se mettent des deux côtés au--devant de la selle du cheval.

Bourse

Bourse, se dit aussi d'Un petit sae de taffetas noir, où l'on enferme ses cheveux par--derrière. Mettre ses cheveux dans une bourse, en bourse. Perruque à bourse. Porter ses cheveux en bourse.

On appelle aussi Bourses, De longues poches de réseau, qu'on met à l'entrée d'un terrier, pour prendre les lapins qu'on chasse au furet. Prendre des lapins dans les bourses.

Bourses

Bourses, au pluriel, se dit De la peau qui enveloppe les testicules. Avoir les bourses enflées. Avoir un hydrocèle dans les bourses.

Bourse à Pasteur

Bourse à Pasteur, s. f. ou Tabourbt, s. mas. Plante. Elle est astringente et bonne dans les hémorragies.

BOURSIER

BOURSIER. s. m. Celui qui a une bourse dens un Collége. Boursier au Collége de Navarre, au Collége de Lisieux. Avoir une place de grand Boursier, de petit Boursier.

BOURSIER, ÈRE

BOURSIER, ÈRE. s. Ouvrier qui fait et qui vend des bourses. Marchand Boursier.

BOURSILLER

BOURSILLER. v. n. (On mouille les L.) Contribuer chaeun d'une petite somme pour quelque chose. Il n'y avoit pas assez d'argent, il fallut encore boursiller. Il fallut que chacun boursillât. On les fit tous boursiller. Il est du style familier.

BOURSON

BOURSON. s. m. Petite poche au dedans de la ceinture d'un haut--de--chausse. Mettre de l'argent dans son bourson.

BOURSOUFLAGE

BOURSOUFLAGE. s. m. Enflure. Il ne se dit qu'au figuré, et en parlaut Du style. Un style plein deboursouflage.

BOURSOUFLER

BOURSOUFLER. v. act. Il n'est d'usage qu'en parlant De l'enflure qui survient à la peau, soit qu'elle soit causée par le vent, soit qu'elle vienne d'ailleurs. Le vent lui a tout boursouflé le visage. Une maladie qui lui a boursouflé les yeux.

Boursouflé, ée

Boursouflé, ée. partieipe. Visage boursouflé. Avoir le corps boursouflé, les yeux boursouflés, les chairs boursouflées.

Il se dit sigurément Du style. Un style boursouflé.

On dit d'Un homme gras et replet, et qui a de grosses joues, que C'est un gros boursouflé; et alors il se prend substantivement.

BOURSOUFLURE

BOURSOUFLURE. s. f. Enflure. Il se dit au propre et au figuré. Il a de la boursouflure dans le visage. Ses expressions sont d'une boursouflurecontinuelle.

BOUSCULER

BOUSCULER. v. aet. Mettre sens dessus dessous. On a bousculé tous mes livres.

Il signifie aussi, Pousser en tout sens. Nous fûmes horriblement bousculés au parterre.

Bousculé, ée

Bousculé, ée. participe.

BOUSE

BOUSE ou BOUZE. s. f. Fiente de boeuf ou vache. Mettez de la bouse de vache dans le pied de ce cheval.

BOUSILLAGE

BOUSILLAGE. s. m. (On mouille les L dans ce mot et les deux suivans. ) On appelle ainsi Un certain mélange de chaume et de terre détrempée, dont on se sert pour faire des murailles de clôture dans les lieux où la pierre est rare. Une maison qui n'est faite que de bousillage.

On dit figurément et familièrement De tout ouvrage mal fait, et qui doit durer peu, que C'est du bousillage, que ce n'est que du bousillage.

BOUSILLER

BOUSILLER. v. n. Maçonner avec du chaume et de la terre détrempée. En ce pays--là on n'a ni pierre, ni plâtre, on ne fait que bousiller.

On dit figurément d'Un ouvrage qui est mal fait, que C'est un ouvrage qu'on, a bousillé, qu'on n'a fait que bousiller. En ce sens il est actif.

Bousillé, ée

Bousillé, ée. participe.

BOUSILLEUR, EUSE

BOUSILLEUR, EUSE. sub. Celui ou celle qui travaille en bousillage.

Il se dit figurém. Des mauvais ouvriers en toute sorte d'ouvrages. Ce n'est qu'un bousilleur.

BOUSIN

BOUSIN. s. m. Surface tendre des pierres de taille. Il faut abattre le bousin, en taillant la pierre. Il n'y faut point baisser de bousin.

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