Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 151

ainsi une petite Église qu'on bâtissoit autrefois auprès des Cathédrales pour y administrer le Baptême. Le Baptistère de Constantin est auprès de saint Jean de Latran.

BAPTISTÈRE. adj. ne se dit guère qu'avec Registre & Extrait. On appelle Registre Baptistère, Le Registre où l'on met les noms de ceux qu'on baptise: Et Extrait Baptistère, l'Extrait qu'on tire de ce Registre.

Dans ce dernier sens il est aussi substantif, & signifie Extrait Baptistère. Il justifie par son baptistère qu'il est majeur.

BAQUET. s.m. Espèce de petit cuvier de bois, qui a les bords fort bas. Mettre de l'eau dans un baquet.

BARAGOUIN. s.m. Langage imparfait & corrompu. Cet homme-là parle mal, son discours est un vrai baragouin.

Il se dit aussi abusivement, des Langues qu'on n'entend pas. Je n'entends rien au baragouin de ces étrangers.

BARAGOUINER. v.n. Parler mal une Langue. Cet homme ne fait que baragouiner.

Il se dit aussi abusivement, d'Une Langue qu'on n'entend pas. Ces étrangers baragouinoient entr'eux.

BARAGOUINEUR, EUSE. s. Qui baragouine, qui parle mal une Langue, qui la prononce mal. C'est un baragouineur. Un baragouineur fort importun.

BARAQUE. s.f. Hutte que font les Soldats pour se mettre à couvert. Sitôt qu'on fut arrivé, on fit des baraques.

BARAQUER. v.a. Faire des baraques. Son plus grand usage est avec le pronom personnel. Les Soldats n'eurent pas le temps de se baraquer.

BARAQUÉ, ÉE, participe .

BARATTE. s.f. Sorte de vaisseau de bois, fait en forme de long baril, plus large par en bas que par en haut, dans lequel on bat le beurre.

BARATTER. v.a. Remuer, agiter du lait dans une baratte pour faire du beurre.

[alt p. 105] BARATTÉ, ÉE, participe .

BARATTERIE. s.f. Terme de Marine. Tromperie d'un Patron de navire, par déguisement de marchandise, ou fausse route.

BARBACANE. s.f. Petite ouverture pratiquée dans les murs des Châteaux & des Forteresses, pour pouvoir tirer à couvert sur les ennemis.

BARBARE. adj. de t. g. Cruel, inhumain. Ame barbare. Coeur barbare. N'attendez aucune miséricorde, aucune grace de ces gens-là, ce sont gens barbares.

Il signifie figurément, Sauvage, qui n'a ni Loix, ni politesse. C'est un peuple barbare.

BARBARE en matière de langage, se dit Des termes qui sont impropres. Cette manière de parler est barbare. Ces termes sont barbares. On appelle Barbare, Une Langue qui n'a point de rapport à la nôtre, & qui est rude & choque l'oreille. Les Iroquois parlent une Langue fort barbare.

BARBARE est substantif dans la signification de Sauvage & de cruel. L'irruption des barbares. Les Iroquois sont de vrais barbares. C'est un vrai barbare. Les anciens Grecs & les Romains traitoient de barbares tous ceux qui n'étoient pas de leur Nation.

BARBAREMENT. adv. D'une façon barbare. Il a été traité barbarement. Ces peuples vivent barbarement. C'est parler barbarement.

BARBARIE. s.f. Cruauté, inhumanité. Tout le monde déteste la barbarie de ces peuples, la barbarie de cet homme-là.

BARBARIE signifie aussi, Manque de politesse. La barbarie étoit grande en ce temps-là. Le Roi François Premier a rétabli les belles Lettres en France, & en a chassé la barbarie.

On appelle Barbarie de langage, Les façons de parler grossières & impropres dont on se sert.

BARBARISME. s.m. Faute qu'on fait contre la pureté de la Langue, en se servant de mauvais mots, ou de mauvaises phrases. Faire un barbarisme. Ce qu'il écrit est plein de barbarismes.

BARBE. s.f. Poil du menton & des joues. Barbe blanche. Barbe grise. Barbe vénérable. Barbe rase. Grande barbe. Porter la barbe longue. Faire la barbe à quelqu'un. Se faire la barbe. Faire sa barbe. Se faire faire la barbe. La barbe lui vient. Il n'a pas un poil de barbe. Il a fait une recrue de bons hommes tous portant barbe. Se peindre la barbe. Se mettre une fausse barbe pour se déguiser. Un bassin à barbe, un plat à barbe.

On appelle par mépris un jeune homme, Jeune barbe: Et quand il veut faire des choses qui demandent plus de maturité, plus de poids que n'en ont ordinairement les gens de son âge, on lui dit, qu'Il a la barbe trop jeune.

On dit familièrement, Faire quelque chose à la barbe de quelqu'un, à la barbe de Pantalon, pour dire, Faire quelque chose en sa présence, & comme en dépit de lui.

On dit proverbialement, qu'Un homme rit dans sa barbe, pour dire, qu'Il est bien aise de quelque chose, mais qu'il n'en veut pas faire semblant.

On appelle Barbes, Des bandes de toile ou de dentelle, qui pendent aux cornettes des femmes.

BARBE se dit aussi Des longs poils de certains animaux. Barbe de bouc. Barbe de chat.

On appelle Barbe de coq, Les deux petits morceaux de chair qui pendent sous le bec des coqs. Barbes de baleine, Les fanons d'une baleine. Et en parlant d'un turbot, d'une barbue, & de quelques autres poissons plats, on appelle Barbes, Les cartilages qui leur servent de nageoires.

On appelle aussi figurément, Barbes d'épi, Les pointes des épis; & Barbes de plume, Les petits filets qui tiennent au tuyau des plumes.

BARBE. s.m. Cheval de cette partie de la côte d'Afrique, qu'on appelle la Barbarie. Il a acheté deux beaux Barbes. Les Barbes ont beaucoup de vitesse.

BARBE DE BOUC. s.m. Plante laiteuse, dont on connoît particulièrement deux espèces; l'une, dont les fleurs sont jaunes, croît dans les prés & autres lieux humides; l'autre a les fleurs purpurines, tirant sur le bleu. On la cultive dans les jardins; c'est le Salsifix ordinaire.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.