Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Salle de police, Lieu où l'on fait subir aux
soldats de courtes détentions pour des fautes
légères.

SALLE se dit encore de Certains grands
lieux couverts, pour l'usage et pour le service,
ou pour le plaisir du public. La salle des pas
perdus. La salle de l'Opéra. Salle de spectacle,
de conférences, de concerts. Cette salle peut contenir
tant de spectateurs. Les salles d'un musée.

Garçon, fille de salle, Garçon, femme, qui
dans un établissement public fait le service
de la salle.

SALLE se dit spécialement, dans les Hôpitaux,
des Dortoirs où sont les lits des malades. Il est
dans telle salle. La salle des contagieux. Parcourir,
visiter toutes les salles d'un hôpital.
Par
analogie, La salle de garde.

Il se dit aussi du Public qui se trouve dans
une salle de théâtre, de conférences, etc. Toute
la salle applaudit.

Il se dit encore d'un Lieu planté d'arbres qui
forment un couvert, une sorte de salle dans
un jardin. On dansa dans une salle de marronniers.
Il est vieux.

Salle de verdure, Lieu entouré de charmilles
épaisses ou d'arbrisseaux serrés et dont la
grandeur ne dépasse guère celle d'une salle
dans un appartement.

SALMIGONDIS. n. m. T. de Cuisine. Ragoût
de diverses sortes de viandes réchauffées. Elle
lit un salmigondis de toutes les viandes qui
étaient restées de la veille.

Il se dit figurément et familièrement d'une
Conversation, d'un discours, d'un écrit où sont
mêlées confusément toutes sortes de choses
disparates. Ce livre est un salmigondis où il y
a quelques bonnes choses mêlées à beaucoup de
sottises.

SALMIS. n. m. T. de Cuisine. Ragoût de
pièces de gibier, de volaille déjà rôties. Salmis
de perdreaux. Canard en Salmis.

SALOIR. n. m. Récipient de bois dans lequel
on met le sel. Il reste peu de sel dans le saloir.

Il se dit aussi d'un Récipient, communément
de bois, destiné à recevoir les viandes
qu'on veut saler. Un saloir pour deux, pour trois
porcs. Mettre des flèches de lard dans un saloir.

SALON. n. m. Pièce, dans un appartement,
dans une maison, qui est ordinairement plus
grande et plus ornée que les autres, et qui
sert à recevoir les visites. Il y a dans cet appartement
deux salons, un grand et un petit. Salon
de musique. Salon d'hiver. Salon d'été.

Il s'emploie figurément, surtout au pluriel,
pour désigner la Bonne compagnie, les gens
du monde. Il a lu son ouvrage dans tous les
salons. On débite cette nouvelle dans les salons.
Un poète de salon. Il faut se défier des succès
de salons. Fréquenter les salons.

Il désigne aussi le Lieu où se fait l'exposition
annuelle des ouvrages de peinture, sculpture,
gravure, etc., des artistes vivants; elle se faisait
autrefois tous les deux ans dans les salles du
Louvre.

Il désigne, par extension, l'Exposition même.
Il a exposé ce tableau au dernier salon. Le salon
de telle année. L'ouverture, la clôture du salon.

Il se dit aussi des Comptes rendus de l'exposition.
Les salons de Diderot. Ce critique fait le
salon dans tel journal.

Il désigne encore Toutes sortes d'expositions
périodiques, ordinairement annuelles. Le Salon
de l'automobile. Le Salon de l'aviation.

SALOPE. adj. féminin. Qui est sale, malpropre.
Il est populaire.

Substantivement, au figuré et par injure,
Une salope, Une femme de mauvaise vie.

En termes de Marine, Marie-salope, Petit
bâtiment d'une construction particulière, destiné
à draguer et à porter, à une certaine distance
des ports, les vases et les sables qui les
obstruent.

SALOPER. v. tr. Faire très mal ce qu'on a
à faire. Ce travail est salopé. Il est familier.

SALOPERIE. n. f. Saleté, grande malpropreté.

Il se dit aussi d'une Chose sale et particulièrement
d'un propos ordurier. Dire des saloperies.
Il est familier dans les deux acceptions.

SALOPETTE. n. f. Cotte ou pantalon de travail,
qu'on met par-dessus ses vêtements pour
éviter de les salir.

SALPÊTRAGE. n. m. T. didactique. Formation
du salpêtre dans les nitrières artificielles.

SALPÊTRE. n. m. Nom vulgaire de l'Azotate
de potassium, substance qui se forme naturellement
sur les vieux murs, les plâtras, etc.
Gratter les murs pour récolter le salpêtre. Le salpêtre
entre dans la composition de la poudre à
canon.

Il se dit figurément pour désigner la Vivacité
du tempérament.

SALPÊTRER. v. tr. Couvrir de salpêtre.
L'humidité commence à salpêtrer ce mur. Cette
cave humide se salpêtre.

Il signifie spécialement, en termes de Jardinage,
Mettre du salpêtre sur un espace de terrain,
le mêler avec la terre, qu'on frappe ensuite
fortement, pour rendre ce mélange dur et impénétrable
à la pluie. Vous voulez faire sabler
cette allée de jardin, cette petite cour, cela ne
suffirait pas : il faut la faire salpêtrer.

SALPÊTRIER. n. m. T. d'Arts. Ouvrier qui
travaille à faire du salpêtre.

SALPÊTRIÈRE. n. f. Lieu où l'on fait le
salpêtre.

À Paris, La Salpêtrière, Hôpital où sont soignées
les femmes âgées et les femmes atteintes
de maladies mentales.

SALPINGITE. n. f. T. de Médecine. Inflammation
aiguë ou chronique des trompes utérines
ou de la trompe d'Eustache.

SALSEPAREILLE. n. f. T. de Botanique.
Espèce de liliacée dont la racine est souvent
employée en médecine comme dépurative et
sudorifique. Salsepareille en poudre. Sirop de
salsepareille.

SALSIFIS. n. m. Plante à fleurs composées,
dont la racine, qui porte le même nom, est
comestible. Salsifis blanc ou Salsifis commun.
Des salsifis à la sauce blanche, en friture. Des
beignets de salsifis.

Salsifis noir ou Salsifis d'Espagne, Plante
qu'on appelle plus exactement Scorsonère.

SALTATION. n. f. T. d'Antiquité romaine.
Art des mouvements réglés, qui comprenait
la danse, la pantomime, l'action théâtrale et
l'action oratoire.

SALTIMBANQUE. n. m. Bateleur qui débite
ses boniments et fait ses exercices sur les
places publiques, dans les foires.

Il se dit, figurément, d'un Bouffon de société
et d'un mauvais orateur qui débite, avec des
gestes outrés, des plaisanteries déplacées. Cet
homme croit être plaisant, ce n'est qu'un saltimbanque.
Ce n'est pas un orateur, c'est un saltimbanque.

Il désigne aussi, familièrement, un Homme
sans consistance, dont les actes et les propos
ne méritent aucune considération à cause de sa
légèreté et de son manque de sérieux. C'est un
vrai saltimbanque.

SALUBRE. adj. des deux genres. Qui est
favorable à la santé. Un air salubre. Une nourriture,
un régime salubre.

SALUBRITÉ. n. f. Qualité de ce qui est
salubre. La salubrité de l'air de ce pays.

Il se dit, particulièrement, en parlant des
Soins que l'administration prend de la santé
publique. Mesures de salubrité. L'élargissement
de ces rues contribue à la salubrité du quartier.
La salubrité publique.

SALUER. v. tr. Donner à quelqu'un une
marque extérieure de civilité, de déférence ou
de respect, en l'abordant, en le rencontrant,
en le quittant. Les manières de saluer sont
différentes selon les différentes nations. En
France et dans presque toute l'Europe, les
hommes saluent en ôtant leur chapeau et en
s'inclinant. Saluer de la main, du geste, de la
voix. Saluer en passant. Saluer quelqu'un de
loin.

Je vous salue, j'ai l'honneur de vous saluer
se dit, par civilité, à une personne que l'on
aborde.

Nous nous saluons, mais nous ne nous parlons
pas,
Nous sommes poliment et froidement
ensemble.

Aller saluer quelqu'un, Aller lui faire visite,
lui rendre ses devoirs. Les officiers de la garnison
sont allés saluer le gouverneur.

SALUER se dit aussi des Marques de respect
qu'on donne à de certaines choses. Saluer le
drapeau. Saluer de loin le lieu de sa naissance.

On le dit particulièrement dans certaines cérémonies.
Saluer l'autel. Saluer le catafalque.

Il s'emploie spécialement pour désigner les
Marques de civilité, de déférence, de respect
qui sont en usage dans les troupes de terre et
dans la marine. Saluer de l'épée, saluer du drapeau.
On salue à la mer en tirant le canon. Les
navires se saluèrent de tant de coups de canon.
Les vaisseaux saluèrent la citadelle. Saluer du
pavillon.

En termes de Marine, La mer salue la terre,
Les vaisseaux qui mouillent devant une forteresse
doivent la saluer en tirant le canon.

SALUER signifie encore Faire ses compliments
par lettre. Je salue tels et tels. Je vous
prie de le saluer de ma part, quand vous le verrez.
J'ai bien l'honneur de vous saluer.

Il signifie aussi Proclamer, nommer par
acclamation. Vespasien fut salué empereur par
toute l'armée.

SALURE. n. f. Caractère de ce qui est salé.
La salure de la mer. Diminuer la salure d'une
viande.

SALUT. n. m. Conservation ou rétablissement
dans un état heureux, dans un état convenable.
Le salut du peuple, de la république. Le
salut public. De là dépend le salut de l'État. Il
va de votre salut, du salut de votre famille.

Il signifie également Cessation de danger,
recouvrement de la sécurité. Il a cherché son
salut dans la fuite. Il ne dut son salut qu'à la
vitesse de son cheval. Cette maison a été pour lui
un lieu de salut, un port de salut. Cette circonstance
de son procès fut son salut.

Il désigne spécialement, dans le langage religieux,
le Fait d'échapper à la damnation, de
parvenir à la félicité éternelle. Le salut des
âmes.
JÉSUS-CHRIST a opéré notre salut. Il faut
songer à son salut. Travailler à son salut. Faire
son salut. Être dans la voie du salut. Le salut éternel.

Fig., Point de salut se dit pour exprimer que
Sans certaine condition on n'obtient pas le
succès. Sans imagination, point de salut dans les
arts. Il faut de l'intérêt dans une tragédie, de la
gaieté dans une comédie, sans quoi point de salut.

SALUT est aussi une Formule exclamative de
souhait, de civilité, employée spécialement
dans le préambule des lois et ordonnances,
dans les lettres patentes des rois, dans les bulles
des papes, dans les mandements des archevêques
et évêques, etc. À tous ceux qui ces présentes
verront, salut. Pie XI, à tous les fidèles,
salut et bénédiction apostolique. N., archevêque de
Paris, à tous les fidèles de notre diocèse, salut et
bénédiction.
À certaines époques, on a terminé
les lettres par cette formule : Salut et fraternité.

Prov., À bon entendeur salut se dit quand
On veut faire entendre quelque chose en ne
s'expliquant qu'à demi.

SALUT s'emploie, dans le style élevé ou poétique,
comme une exclamation de respect ou
d'admiration. Salut, jeune héros. Salut, terre
sacrée!

Il désigne encore l'Action de saluer. Il lui
doit le salut comme à son supérieur. Un profond
salut. Un salut gracieux. Il nous fit de loin beaucoup

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