Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Épaule roulée, Épaule désossée et parée
en forme de rouleau.

ROULETTE. n. f. Petite roue de bois, de fer,
de cuivre, etc., servant à faire rouler les objets
auxquels elle est attachée. Les échelles de bibliothèques
sont posées sur des roulettes. Les
roulettes d'un lit, d'une table, d'un fauteuil. Un
lit, un fauteuil à roulettes.

Fig. et fam., Cela va comme sur des roulettes
se dit d'une Affaire qui marche facilement,
sans lenteur et sans obstacle.

ROULETTE, en termes de Reliure, désigne
un instrument de fer en forme de petite roue
pour tracer des filets.

Il se dit aussi de Divers instruments en
forme de petite roue, à l'usage des graveurs,
des pâtissiers, des cordonniers, des corroyeurs,
des brodeuses, etc.

Il se dit encore, par extension, d'un Jeu de
hasard, où une petite boule d'ivoire, lancée
dans un cercle divisé en soixante-seize cases
numérotées en rouge et en noir, détermine
le gain, suivant le numéro et la couleur de la
case où elle s'arrête. Il perdit tout son argent à
la roulette.

Il se dit aussi de l'Appareil qui sert à ce
jeu.

En termes de Géométrie, il désigne la Ligne
courbe que décrit un point de la circonférence
d'un cercle qui roule sur un plan. Pascal a
composé un Traité de la roulette.
On dit plutôt
aujourd'hui Cycloïde.

ROULEUR. n. m. Charançon de la vigne.
Le rouleur s'est mis dans nos vignes.

ROULEUSE. n. f. Chenille qui roule des
feuilles, dans lesquelles elle subit sa métamorphose.

Il se dit aussi familièrement d'une Prostituée.
C'est une rouleuse.

ROULIER. n. m. Voiturier qui transporte
des marchandises. Une charrette de roulier.
Une auberge de rouliers.

ROULIS. n. m. T. de Marine. Balancement
d'un navire qui roule, qui penche alternativement
de droite à gauche et de gauche à
droite. Le roulis d'un vaisseau. Des coups de
roulis.

ROULOIR. n. m. T. de Cirier. Outil qui
sert à rouler sur une table les bougies et les
cierges.

ROULOTTE. n. f. Grande voiture où logent
les forains et les bohémiens.

ROULURE. n. f. Action de rouler, état de ce
qui est roulé.

Il désigne aussi une Maladie des arbres.

Il se dit, dans le langage populaire, d'une
Femme de mauvaise vie et de bas étage.
a-t-il ramassé cette roulure?

ROUPIE. n. f. Goutte qui pend au nez.
Avoir la roupie au nez. Il est très familier.

ROUPIE. n. f. Monnaie des Indes anglaises.
Roupie d'or. Roupie d'argent.

ROUPILLER. v. intr. Il s'emploie dans le
langage populaire pour signifier Dormir. Il
roupille à poings fermés. Il est allé roupiller.

ROUQUIN, INE. adj. Il s'emploie, dans le
langage populaire, comme synonyme de Roux,
rousse. Substantivement, Un rouquin.

ROUSSÂTRE. adj. des deux genres. Qui
tire sur le roux. Poil roussâtre.

ROUSSEAU. n. m. Homme qui a les cheveux
et le poil roux. C'est un vilain rousseau.
Adjectivement, Cet homme est rousseau.
Il est familier.

ROUSSELET. n. m. Il se dit d'une Sorte
de poire d'été qui a la peau rougeâtre. Des
poires de rousselet. Une compote de rousselet. Du
rousselet de Reims.

ROUSSETTE. n. f. Espèce de squale ou
chien de mer, dont la peau sert aux gainiers
à couvrir des étuis, des boîtes, etc.

Il se dit aussi d'un Genre de grandes chauves-
souris, qui se trouvent aux Indes et dans
les îles d'Afrique et qu'on nomme aussi Rougettes.

Il se dit encore d'un Petit oiseau à plumage
presque entièrement roux, qui habite
les forêts et qu'on nomme aussi Fauvette des
bois.

ROUSSEUR. n. f. Caractère de ce qui est
roux. La rousseur de son poil.

Il se dit aussi de Taches rousses qui viennent
au visage et sur les mains. Il a des
rousseurs au visage. Avoir des taches de rousseur.

ROUSSIN. n. m. Cheval entier, un peu
épais, et entre deux tailles, dont on se servait
à la chasse et à la guerre. Monté sur un roussin.

Par plaisanterie, Un roussin d'Arcadie, Un
âne.

ROUSSIR. v. tr. Faire devenir roux. Vous
roussirez ce linge si vous l'approchez ainsi du
feu. Le grand air roussit le papier.

Il est aussi intransitif et signifie Devenir
roux. Le fer chaud a fait roussir ce linge. Les
feuilles commencent à roussir.

Le participe passé ROUSSI s'emploie comme
nom masculin et désigne l'Odeur d'une chose
que le feu a roussie et qui est près de brûler.
Odeur de roussi. Il y a quelque chose qui brûle,
cela sent le roussi.

ROUTE. n. f. Voie praticable par les voitures.
Route fréquentée. La grande route ou La
grand-route. Route pavée, empierrée, macadamisée,
goudronnée. Une route ravinée, dégradée
défoncée. L'entretien des routes. Un croisement
de routes.

Route nationale, Celle qui est entretenue aux
frais de l'État.

Route départementale, Celle qui est entretenue
aux frais du département.

Route stratégique, Celle qui est destinée à
faciliter les opérations militaires.

ROUTE se dit aussi de l'Ensemble des routes.
La route et le rail. Le code de la route.

Venir à Paris par la route, Y venir en voiture,
en automobile, par opposition à la voie
ferrée ou à la voie aérienne.

ROUTE désigne encore une Grande allée percée
dans un bois, dans une forêt, pour la commodité
du charroi, de la chasse, de la promenade,
etc. Les routes de telle forêt. On a
ouvert plusieurs routes dans la forêt. On a percé
une route dans ce bois.

ROUTE se dit aussi de la Direction qu'on suit
ou qu'on peut suivre, par terre, par mer ou par
les airs, pour aller en quelque lieu. La route de
terre est de quarante kilomètres plus longue que la
route par eau, que la route par mer, par les airs.
Quelle route prendrez-vous? Prendre une route de
traverse. Il a pris sa route par telle province. Sur
la route de Paris à Bordeaux. La flotte prit la
route d'Alger, la route d'Égypte. Le vaisseau a
fait route vers le nord. Se tromper de route.

La route de tel lieu à tel autre est bonne,
mauvaise, dangereuse, peu sûre, etc.,
se dit en
parlant de l'État bon ou mauvais d'une route,
des dangers qu'on peut y courir.

En termes de Marine, Faire fausse route,
Se détourner de la route qu'on avait prise
et en prendre une différente, pour se dérober
à la poursuite d'un ennemi. Il signifie aussi
S'écarter de son droit chemin sans le vouloir,
se fourvoyer.

Fig., Faire fausse route, Se tromper dans
quelque affaire, employer des moyens contraires
à la fin qu'on se propose.

ROUTE se dit encore de l'Action de cheminer,
de voyager. Il y a quinze jours qu'ils sont
en route, qu'ils se sont mis en route. Allons, en
route! Il est resté en route. Nous avons fait route
ensemble. Interrompre sa route. Reprendre sa
route.

Feuille de route se dit d'un Papier délivré
à un soldat qui voyage isolément. Donner
une feuille de route à un soldat. Faire viser sa
feuille de route.

Indemnité de route, Somme allouée à un
soldat qui a un voyage à faire.

Chanson de route, Chanson que l'on chante
en cheminant, en marchant.

ROUTE se dit encore du Parcours des astres,
des eaux, etc., se dirigeant d'un point vers un
autre. La route du soleil. Ce fleuve se grossit
sur sa route d'une infinité de petites rivières.

Au figuré, il désigne la Conduite qu'on
tient pour arriver à quelque fin, les moyens qui
y mènent. Il a pris la bonne route pour arriver
à son but. La route qu'il a choisie ne le mènera
pas à la fortune, ne le conduira pas à la gloire.
Il s'est engagé dans une route où il ne peut que
s'égarer. On lui a tracé, on lui a marqué sa
route. La route qu'il prend pour arriver à ses
fins est la plus aisée, la plus courte, la plus
honorable, la plus sûre. La route des dignités,
des honneurs. La route de la vertu. La route du
ciel.

ROUTIER. n. m. Livre qui marque, qui
enseigne les routes de mer, les caps, les fonds,
les ancrages, etc., particulièrement pour les
voyages au long cours. Le routier de la Méditerranée.
Le routier des Indes. Le grand routier.

Adjectivement, Carte routière, Carte de géographie
où les routes sont marquées avec un
soin particulier et qui sert de guide aux voyageurs.

ROUTIER. n. m. Il s'est dit d'un Homme
de guerre faisant partie de bandes de soldats
d'aventure.

Fig., Un vieux routier, Un homme exercé
aux affaires par une longue expérience.

ROUTINE. n. f. Capacité, faculté acquise
plutôt par une longue habitude, par une
longue pratique, que par le secours de l'étude
et des règles. Il n'a jamais étudié cet art à
fond, mais il y a acquis une sorte de routine.
Il fait cela par routine.

Il se dit aussi de l'Usage depuis longtemps
consacré de faire une chose toujours de la
même manière. L'ornière de la routine. Être
esclave de la routine. S'affranchir de la routine.

Dans les deux acceptions, il se prend en mauvaise
part.

ROUTINIER, IÈRE. n. Celui, celle qui agit
par routine, qui se conforme à la routine. Ce
médecin n'est qu'un vieux routinier.

Il s'emploie aussi comme adjectif. Esprit
routinier. Habitudes routinières. Il est très routinier.

ROUTOIR. n. m. T. d'Arts. Lieu où l'on
fait rouir le chanvre.

ROUVERIN. adj. m. T. de Métallurgie. On
ne l'emploie que dans cette locution : Fer
rouverin,
Fer rempli de gerçures et qui est
cassant.

ROUVIEUX. n. m. T. d'Art vétérinaire.
Maladie cutanée du cheval, sorte de gale qui
se montre ordinairement dans les plis de l'encolure,
près de la crinière, et qui cause la chute
du crin et du poil. On le dit aussi de la Gale
invétérée des chiens. Ce cheval, ce chien a le
rouvieux.

Il s'emploie quelquefois adjectivement. Mon
cheval devient rouvieux. Ce chien est rouvieux.

ROUVRAIE. n. f. Lieu où croissent des
rouvres.

ROUVRE. n. m. Espèce de chêne qui s'élève
moins droit et moins haut que le chêne ordinaire.
Le rouvre fournit des pièces courbes propres
aux constructions.
Par apposition, Chêne
rouvre.

ROUVRIR. v. tr. Ouvrir de nouveau, ouvrir
ce qui avait été fermé. Rouvrez la porte, Les
fenêtres. Cet effort rouvrit sa plaie, sa blessure.
Sa blessure vint à se rouvrir.
Fig., Rouvrir la
discussion, un débat.

Fig., Rouvrir la plaie, la blessure de quelqu'un,
Renouveler son chagrin.

ROUVRIR s'emploie aussi comme verbe intransitif.
Ce théâtre ne rouvrira qu'en décembre.

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