ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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la bourse, il la fend en long sous le testicule, puis il
fait sortir celui - ci par l'ouverture; & comme le testicule
tient par un de ses bouts du côté du fondement
à des membranes qui viennent avec lui, il coupe
ces membranes avec le bistouri: puis il prend sa
moraille, & serre au - dessus du testicule sans prendre
la peau, en arrêtant l'anneau de la moraille dans la
cremaillere: on voit alors le testicule en - dehors &
le parastan, qui est une petite grosseur du côté du
ventre au - dessus. C'est au - dessous de cette grosseur,
ou plûtôt entr'elle & le testicule, qu'il coupe avec
le couteau de feu; le testicule tombe: on continue
à brûler toutes les extrémités des vaisseaux sanguins,
en mettant sur ces vaisseaux des morceaux de résine
qu'on fait fondre sur la partie avec le couteau de feu à
plat: on finit par saupoudrer & brûler du sucre par - dessus
la résine; ensuite abaissant la peau, on recommence
la même opération à l'autre testicule. Il y a
des chatreurs qui ont des morailles doubles, avec
lesquelles ils serrent & brûlent tout de suite les deux
testicules. On fait ensuite jetter de l'eau dans la peau
des bourses; & après que le cheval est relevé, on lui
jette à plusieurs reprises l'autre seau d'eau sur le dos
& sur le ventre.
La chatrure avec le caustic se fait de la maniere suivante.
L'opérateur est muni de quatre morceaux de
bois longs de six pouces, larges d'un pouce, creux
dans leur longueur d'un canal qui laisse un rebord
d'une ligne tout autbur; les deux bouts de chaque
bâton sont terminés par deux ronds ou boules faites
du même morceau de bois: c'est dans ce canal
qu'est le caustic, qui le remplit entierement. Il est
composé de sublimé corrosif fondu dans de l'eau &
réduit en consistance de pâte avec de la farine. Après
que le chatreur a préparé le testicule comme on vient
de dire, il serre le dessus avec deux de ces bâtons,
dont il met les deux canaux vis - à - vis l'un de l'autre,
& qu'il lie ensemble par les deux bouts avec une ficelle;
il coupe le testicule au - dessous avec le bistouri,
& laisse les bâtons ainsi liés, que le cheval emporte
avec lui, & qui tombent d'eux - mêmes au
bout de neuf jours.
Le lendemain, soit que l'opération ait été faite
par le feu ou le caustic, on mene le cheval à l'eau,
& on l'y fait entrer jusqu'à la moitié du ventre.
La seule différence qu'il y ait entre ces deux opérations,
c'est qu'il est plus rare que la partie enfle
avec le caustic qu'avec le feu; mais du reste il n'y
a pas plus de danger à l'une qu'à l'autre.
Le grand froid & le grand chaud sont contraires
à cette opération; c'est pourquoi il faut la faire dans
un tems tempéré. Voyez l'article Cheval. (V)
Chatrer,
Chatrer, (Jard.) se dit d'un arbre qui pousse
>op abondamment, & dont il est nécessaire de couper
plusieurs branches.
On dit encore chatrer des melons, des concombres,
quand on les décharge de leurs branches inutiles.
Chatrer un aillet, un fagot, un cotteret, une ruche de
mouches à miel.
CHATTE
CHATTE, s. f. (Marine.) c'est une espece de
barque qui a les hanches & les épaules rondes, &
qui est communément du port de soixante à cent
tonneaux. Elle est rase, grossierement construite,
& sans aucun acastillage. Elle n'a que deux mâts,
dont les voiles portent des bonnettes maillées. Elles servent à charger & décharger les vaisseaux. (Z)
Chatte,
Chatte, autrement Traversier, terme de Pêche, sorte de bateau à trois mâts.
CHATZAN
CHATZAN, (Géog.) ville d'Asie au royaume de
Hajacan, sous la domination du grand - mogol, au
confluent des rivieres de Nilab & Behat.
CHAVAGE
CHAVAGE, s. m. (Jurispr.) est la même chose
que chevage: ce dernier terme est plus usité. Voyez
Chevage. (A)
CHAVANNES
CHAVANNES, (Géog.) petite ville de France en
Franche - Comté.
CHAVARIGTES
* CHAVARIGTES, s. m. pl. (Hist. mod.) hérétiques
Mahométans opposés aux Schystes. Ils nient
l'infaillibilité de la prophétie de Mahomet, soit en
elle - même, soit relativement à eux; parce qu'ils ne
savent, disent - ils, si cet homme étoit inspiré, ou
s'il le contrefaisoit; que, quand ils seroient mieux
instruits, le don de prophétie n'ôtant point la liberté,
leur prophete est resté maître pendant l'inspiration
de l'altérer & de substituer la voix du mensonge
à celle de la vérité; qu'il y a des faits dans l'alcoran
qu'il étoit possible de prévoir; qu'il y en a
d'autres que le tems a dû amener nécessairement;
qu'ils ne peuvent démêler dans un ouvrage aussi
mêlé de bonnes & de mauvaises choses, ce qui est
de Mahomet & ce qui est de Dieu; & qu'il est absurde
de supposer que tout appartienne à Dieu,
ce que les Chavarigtes n'ont pas de peine à démontrer
par une infinité de passages de l'alcoran, qui
ne pe>vent être que d'un fourbe & d'un ignorant.
Ils ajoûtent, que la prophétie de Mahomet leur étoit
superflue, parce que l'inspection de l'univers leur
annonçoit mieux que tout son enthousiasme, l'existence
& la toute - puissance de Dieu; que quand
à la loi établie avant lui, le don de prophétie n'ayant
nulle liaison avec elle, elle n'a pu lui accorder le
droit de lui en substituer une autre; que ce que leur
prophete a révélé de l'avenir a pû être de Dieu,
mais que ce qu'il a dit contre la loi antérieure à la
sienne, étoit certainement de l'homme; & que les
prophetes qui l'ont précédé, l'ont décrié, comme il
a décrié ceux qui viendroient après lui, comme ceuxci
décrieront ceux qui les suivront: enfin ils prétendent
que si la fonction de prophete devient un jour
nécessaire, ce ne sera point le privilége de quelques-uns
d'entre eux; mais que tout homme juste pourra
être élevé à cette dignité. Voilà les contestations qui
déchirent & qui déchireront les hommes qui auront
eu le malheur d'avoir un méchant pour législateur,
que Dieu abandonnera à leurs déréglemens, qu'il
n'éclairera point de la lumiere de son saint Evangile, & dont la loi sera contenue dans un livre absurde,
obscur, & menteur. V. l'hist. Otthom. & Moreri.
CHAUD
CHAUD, adj. voyez Chaleur.
Chaud,
Chaud, (Med.) tempérament chaud, médicament
chaud, aliment chaud, dans la doctrine de Galien;
voyez
Tempérament, Qualité, & Galénisme,
Chaud,
Chaud, (Docimasie.) dorer chaud; expression
technique qui signifie animer le feu dans un fourneau
d'essai rempli de charbons allumés, en ouvrant le
soûpirail ou la porte du cendrier, & en mettant un
ou plusieurs gros charbons embrasés à l'embouchure
de la moufle. Voyez Essai.
Chaud,
Chaud, (Géog.) petite ville d'Italie en Savoie,
entre le lac d'Annecy & la riviere de Serran.
CHAUDE
* CHAUDE, s. f. c'est l'action de faire chauffer le
fer suffisamment pour être forgé, jointe à l'action de
forger. Ainsi on dit: ce morceau a été forgé en une,
deux, trois chaudes.
Chaude
Chaude grasse ou suante, se dit de celle où le fer
sortant de la forge est bouillonnant & presque en fusion.
Lorsque le fer est pailleux, & qu'il s'agit de le
souder, on lui donne la premiere chaude grasse ou
suante.
Il est donc à propos alors de ne frapper le fer qu'à
petits coups; si on le battoit à grands coups, il s'écarteroit
en tout sens en petites portions.
Il y a tel fer qu'il ne faut chauffer qu'à blanc,
d'autre à qui il ne faut donner que la couleur de cerise,
d'autre qu'il faut chauffer plus rouge, selon que
le fer est plus ou moins doux. Les fers doux souffrent
moins le feu que les fers communs.
Chaude,
Chaude, en termes de Verrerie, se dit du point de
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