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Les transactions philosophiques, n°. 318. nous fournissent un exemple des effets terribles, causés en 1708 par une vapeur inflammable de la nature de celle dont nous parlons. Un homme appartenant aux mines de charbon, s'étant imprudemment approché avec sa lumiere de l'ouverture d'un des puits pendant que cette vapeur en sortoit, elle s'enflamma sur le champ; il se fit par trois ouvertures différentes une irruption de feu, accompagnée d'un bruit effroyable: il périt soixante - neuf personnes dans cette occasion. Deux hommes & une femme qui étoient au fond d'un puits de cinquante - sept brasses de profondeur, furent poussés dehors & jettés à une distance considérable; & la secousse de la terre fut si violente, que l'on trouva un grand nombre de poissons morts qui flottoient à la surface des eauxd'un petit ruisseau, qui étoit à quelque distance de l'ouverture de la mine.
Nous trouvons encore dans les mêmes transactions, n°. 429. la relation de plusieurs phénomenes singuliers, opérés par une vapeur inflammable sortie d'une mine de charbon. Le chevalier J. Lowther fit ouvrir un puits pour parvenir à une veine de charbon minéral: quand on eut creusé jusqu'à quarante - deux brasses de profondeur, on arriva sur un lit de pierre noire qui avoit un demi - pié d'épaisseur, & qui étoit rempli de petites crevasses dont les bords étoient garnis de soufre. Quand les ouvriers commencerent a percer ce lit de pierre, il en sortit beaucoup moins d'eau qu'on n'avoit lieu de s'y attendre; mais il s'échappa une grande quantité d'air infect & corrompu, qui passa en bouillonnant au - travers de l'eau qui s'étoit amassée au fond du puits qu'on creusoit: cet air fit un bruit & un sifflement qui surprit les ouvriers; ils y présenterent une lumiere qui alluma sur le champ la vapeur, & produisit une flamme très<cb->
Par tout ce qui vient d'être dit, on voit de quelle
importance il est de faire ensorte que l'air soit renouvellé,
& puisse avoir un libre cours dans les soûterrains
des mines de charbon de terre. De tous les moyens
qu'on a imaginés pour produire cet effet, il n'y en a
point dont on se soit mieux trouvé que du ventilateur
ou de la machine de M. Sutton: on en verra la description
à l'article
Ce que nous avons dit de la vapeur inflammable qui sort des mines de charbon, est très - propre à faire connoître pourquoi il arrive quelquefois qu'elles s'embrasent au point qu'il est tres - difficile & même impossible de les éteindre: c'est ce qu'on peut voir en plusieurs endroits d'Angleterre, où il y a des mines de charbon qui brûlent depuis un très - grand nombre d'années. L'Allemagne en fournit encore un exemple très - remarquable, dans une mine qui est aux environs de Zwickau en Misnie; elle prit feu au commencement du siecle passé, & depuis ce tems elle n'a point cessé de brûler: on remarquera cependant que ces embrasemens ne sont point toûjours causés par l'approche d'une flamme, ou par les lampes des ouvriers qui travaillent dans les mines. En effet, il y a des charbons de terre qui s'enflamment au bout d'un certain tems, lorsqu'on les a humectés. Urbanus Hioerne, savant Chimiste Suédois, parle d'un incendie arrivé à Stokholm; il fut occasionné par des charbons de terre qui, après avoir été mouillés dans le vaisseau qui les avoit apportés, furent entassés dans un grenier, & penserent brûler la maison où on les avoit placés.
Si on se rappelle que nous avons dit dans le cours
de cet article, qu>ouve toûjours de l'alun dans
le voisinage du ch>on minéral, on devinera aisément
la raison de cette inflammation spontanée, à
quoi nous joindrons ce que Henckel dit dans sa Pyrithologie. Ce savant naturaliste dit que
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