Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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par ordre de justice, ou par convention des parties, jusqu'à ce qu'il soit réglé et jugé à qui elle appartiendra. Séquestre conventionnel. Séquestre judiciaire. Les revenus de cette terre ont été mis en séquestre. Ses bien sont en séquestre. Le juge a ordonné le séquestre. Violer le séquestre.

Il se dit de même en parlant Des personnes. Les parents demeurèrent d'accord de mettre cette fille en séquestre dans tel monastère, chez telle dame. Voyez SÉQUESTRER.

Il signifie aussi, Celui entre les mains de qui les choses sont mises en séquestre. Il faut choisir un séquestre solvable. Contraindre le séquestre. Décharger le séquestre.

Il se dit quelquefois de La chose séquestrée. On a mis un gardien infidèle qui a pillé le séquestre.

SÉQUESTRER. v. a. Mettre quelque chose en séquestre. Les revenus furent séquestrés. On a séquestré les fruits.

Il signifie aussi, Renfermer illégalement une personne, la mettre en chartre privée. La loi inflige la peine des travaux forcés à ceux qui, sans ordre ni mandat de justice, ont arrêté, détenu ou séquestré des personnes quelconques.

SÉQUESTRER signifie figurément, Écarter, séparer des personnes d'avec quelques autres. C'est un homme fâcheux, il faut le séquestrer d'avec nous. On l'emploie dans ce sens avec le pronom personnel. Depuis sa dévotion, il s'est séquestré de tout commerce du monde.

Il se dit quelquefois en parlant Des choses, et signifie, Mettre à part, mettre de côté. Il avait séquestré les meilleurs effets, pour frauder les héritiers de sa femme.

SÉQUESTRÉ, ÉE. participe

SEQUIN. s. m. Monnaie d'or qui a cours dans le Levant. En Turquie, le sequin vaut environ neuf francs. Ce payement a été fait tout en sequins. Sequin de Gênes, valant environ douze francs.

SÉRAIL. s. m. Nom particulièrement affecté aux palais qu'habitent l'empereur des Turcs, les grands du pays, et plusieurs autres princes mahométans. Le sérail de Constantinople. Les portes du sérail. Le Grand Seigneur a des sérails dans plusieurs villes. Le sérail du grand vizir. Le sérail d'un pacha.

Il se dit plus communément, mais improprement, Du palais, de la partie du palais où les femmes sont renfermées, et dont le véritable nom est Harem. Les eunuques du sérail. Une femme du sérail. Il a tant de femmes dans son sérail.

Il se dit, par extension, de Toutes les femmes qui sont dans le sérail, et de leur suite. Le Grand Seigneur a marché, mais son sérail n'a pas suivi.

Il se dit, abusivement, d'Une maison où quelqu'un tient des femmes de plaisir, et de La réunion même de ces femmes. Cette maison est un vrai sérail. Il en fait son sérail. Il a un sérail.

SÉRANCOLIN. s. m. Sorte de marbre de couleur d'agate, qui tire son nom du lieu des Pyrénées où se trouve la carrière.

SÉRAPHIN. s. m. Esprit céleste de la première hiérarchie des anges. Les séraphins et les chérubins.

SÉRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient aux séraphins. Ardeur séraphique. Zèle séraphique.

Le docteur séraphique, Saint Bonaventure. Le séraphique saint François, Saint François d'Assise. L'ordre séraphique, L'ordre des religieux franciscains.

SÉRASQUIER. s. m. Nom que les Turcs donnent à un général d'armée, à un commandant.

SERDEAU. s. m. Officier de la maison du roi, qui recevait des mains des gentilshommes servants, les plats que l'on desservait de la table royale.

Il signifie aussi, Le lieu où l'on portait les plats de cette desserte, et où mangeaient les gentilshommes servants.

Il signifie encore, L'endroit où se faisait la revente de cette desserte des tables. Un poulet froid acheté au serdeau.

SEREIN, EINE. adj. Qui est clair, doux et calme. Il se dit proprement De la constitution de l'air. Un temps serein. Un jour serein. Le ciel, l'air était serein. Pendant une nuit sereine.

Il s'emploie figurément, et signifie, Qui annonce une grande tranquillité d'esprit, ou Qui est exempt de trouble et d'agitation. Cet homme a le visage serein, le front serein. Voir le péril avec un visage serein, d'un visage serein. Quoique malade, il conserve un esprit tranquille et serein.

Fig. et poét., Des jours sereins, Des jours paisibles, heureux.

En Médec., Goutte sereine, Privation de la vue, causée par la paralysie de la rétine ou du nerf optique.

SEREIN. s. m. Vapeur humide et froide, ordinairement malsaine, qui se fait sentir au coucher du soleil. Le serein est plus dangereux en été que dans d'autres saisons. Le serein est tombé. Le serein pénètre, perce. Craindre le serein. Aller au serein. Se tenir au serein. S'exposer au serein.

SÉRÉNADE. s. f. Concert de voix ou d'instruments, que l'on donne, le soir, la nuit, dans la rue sous les fenêtres de quelqu'un. Il donna une sérénade à sa maîtresse. La sérénade fut troublée.

SÉRÉNISSIME. adj. des deux genres Très-serein. Titre que l'on donne à quelques princes. Votre Altesse Sérénissime. On donne de l'altesse sérénissime à tel prince.

SÉRÉNITÉ. s. f. État du temps, de l'air, qui est serein. La sérénité de l'air, du temps, du ciel.

Il s'emploie figurément, et signifie, L'état ou la marque d'un esprit tranquille, d'une âme exempte de trouble et d'agitation. La sérénité du visage. La sérénité de l'esprit, de l'âme. La sérénité d'une âme innocente.

Rien ne trouble la sérénité de ses jours, Le calme, le bonheur dont il jouit.

SÉRÉNITÉ est aussi Un titre d'honneur qu'on donnait à quelques souverains et à quelques princes. On traitait le doge de Venise, le doge de Gênes de Sérénité.

SÉREUX, EUSE. adj. T. de Médec. Aqueux. Humeur séreuse. La partie séreuse du sang, du lait.

Il signifie aussi, Trop chargé, trop plein de sérosité. Sang séreux.

Maladies séreuses, Celles dans lesquelles l'exhalation séreuse est très-abondante.

En termes d'Anat., Membranes séreuses, Certaines membranes minces et transparentes, qui sont humectées d'un fluide séreux, telles que la plèvre, le péritoine, l'arachnoïde, etc. Système séreux, L'ensemble des membranes séreuses.

SERF, ERVE. adj. (F se prononce.) Dont la personne ou les biens sont assujettis à des droits contraires à la liberté naturelle ou à la propriété. Les hommes serfs. En Russie, les paysans sont pour la plupart de condition serve.

Il s'emploie plus ordinairement comme substantif. Les serfs de Russie. Les serfs des domaines du roi furent affranchis par un édit de Louis XVI.

SERFOUETTE. s. f. T. de Jardinage. Outil de fer, à deux branches ou à dents renversées, dont les jardiniers se servent pour donner un léger labour aux plantes potagères, telles que pois, chicorées, laitues.

SERFOUIR. v. a. T. de Jardinage. Gratter, remuer légèrement la terre avec la serfouette.

SERFOUI, IE. participe

SERFOUISSAGE. s. m. T. de Jardinage. Action de serfouir.

SERGE. s. f. Étoffe légère, ordinairement faite de laine. Serge drapée. Serge fine. Grosse serge. Serge de Saint-Lô, d'Aumale, de Londres, de Rome, de Nîmes, etc. Serge à deux envers. Serge grise, noire, etc. Habit de serge. Être vêtu de serge. Serge de soie.

SERGENT. s. m. Officier de justice dont la fonction est de donner des exploits, des assignations, de faire des exécutions, des contraintes, des saisies, d'arrêter ceux contre lesquels il y a contrainte par corps. Sergent à verge. Sergent à cheval. Sergent exploitant par tout le royaume. S'il ne me paye, je lui enverrai un sergent, le sergent. Les affaires de cet homme vont mal, on voit tous les jours des sergents chez lui. Les sergents le tenaient au collet. Les sergents sont à ses trousses. Il est vieux: on se sert maintenant du mot Huissier.

SERGENT se dit aussi d'Un sous-officier dans une compagnie d'infanterie. Le grade de sergent. Sergent dans une compagnie. Sergent dans le régiment des gardes, ou Sergent aux gardes. Le premier sergent, le second sergent, etc. Une patrouille commandée par un sergent. Les galons de sergent.

Sergent-major, Le premier sous-officier d'une compagnie.

Sergent de bataille, ou Sergent général de bataille, se disait autrefois d'Un officier général de l'armée, dont la fonction était de ranger les troupes en bataille sous les ordres du général.

Sergent d'armes, se disait d'Une sorte d'officier qui servait dans les cérémonies, dans les tournois.

À Paris, Sergents de ville, Agents de police qui portent l'épée, et qui sont principalement chargés de maintenir le bon ordre dans les lieux publics.

SERGENT en termes de Menuisier, d'Ébéniste, etc., Instrument de fer qui sert à tenir serrées l'une contre l'autre les pièces

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