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Ces deux ordres militaires ne sont pas seulement destinés à servir sur terre, mais on les oblige quelquefois à servir dans l'armée navale, où on les appelle deria - kaleminde, & où ils sont sous le commandement d'un capitan bacha ou amiral. Il est vrai que les zaïms sont souvent dispensés de servir sur mer en personne, moyennant la somme à laquelle ils sont taxés sur les livres, & de cet argent on leve d'autres soldats, qui sont enrolés dans les registres de l'arsenal; mais les timariots ne peuvent s'exempter de servir en personne, avec toute la suite que le revenu de leurs terres les oblige de mener avec eux.
Pour ce qui est du service sur terre, ni les zaïms, ni les timariots ne s'en peuvent jamais dispenser, & il n'y a point d'excuse qui puisse passer pour légitime à cet égard. S'il y en a de malades, il faut qu'ils se fassent porter en litiere & en brancard. S'ils sont encore enfans, on les porte dans des paniers: on les accoutume ainsi dès le berceau à la fatigue, au péril & à la discipline militaire. Ce détail suffit pour faire connoître quelle est la nature des zaïms & des timariots qui sont compris sous le nom général de spahis, & qui sont la meilleure partie de l'armée des Turcs.
Il n'est pas possible de faire un calcul précis du nombre des cavaliers que doivent mener avec eux les zaïms & les timariots de l'empire du grandseigneur; mais un zaïm ne peut mener avec lui moins de quatre cavaliers, & c'est le plus grand nombre qu'un timariot soit obligé de mener. Le moindre timariot doit mener un homme à la guerre, & le plus considérable zaïm en doit mener 19. La difficulté de faire un compte plus exact seroit d'autant plus grande que les commissaires qui sont envoyés par la porte pour faire les montres & les rôles, ne savent pas moins faire valoir leur métier que les officiers les plus rafinés chez ies Chrétiens. Peut - être aussi que la politique du grand - seigneur tolere cet abus, afin de faire croire que le nombre de ses troupes est plus grand qu'il n'est effectivement.
La vaste etendue de terrein que leurs pavillons occupent, le grand attirail de leurs bagages, & le nombre prodigieux de valets qui suivent l'armée font que le peuple s'imagine que les troupes sont composées d'une multitude infinie de soldats. Ce qui sert encore à augmenter l'idée de ce nombre, mais qui le diminue en effet; c'est l'usage des passe - volans dont les zaïms se servent aux jours de montre.
Enfin une chose cause encore plus de changement dans le nombre des soldats, c'est la mort des zaïms & des timariots dont quelques - uns n'ont leur revenu qu'a vie seulement, & les autres meurent sans enfans; car en ce cas leurs terres retournent à la couronne. Comme ceux qui les possédoient les avoient cultivées & en avoient augmenté le revenu par leur soin & par leur travail, le grand - seigneur les donne à d'autres, non pas sur le pié qu'elles avoient été données aux premiers, mais sur le pié du revenu qu'elles se trouvent rapporter, qui est quelquefois le double de la premiere valeur. Par ce moyen le sultan augmente le nombre de ses soldats.
On compte 1075 ziamets & 8194 timars. On prétend en général que le nombre des zaïms monte à plus de dix mille, & celui des timariots à soixante douze mille; mais ces sortes de calculs sont extrèmement fautifs.
Parmi les troupes qui se tirent de ces ziamets & de ces timars, on mêle en tems de guerre de certains volontaires ou aventuriers, que les Turcs appellent gionullu. Les zaïms & les timariots peuvent, lorsqu'ils sont âgés ou impotens, se défaire de leur ziamet & de leur timar en faveur d'un de leurs enfans. Ricaut, Bespier & la Guilletiere. (D. J.)
Avant que les Russes eussent fait la conquête de la Sibérie, les zibelines étoient assez communes; mais ces animaux farouches s'eloignent des endroits habités; & ce n'est pas sans peine que les chasseurs en obtiennent; ils sont obligés de remonter la riviere de Vitim & les deux rivieres de Massia qui s'y jettent, & d'aller jusqu'au lac Oronne dans des lieux deserts & fort éloignés de toute habitation.
Les zibelines vivent dans des trous comme les martes, les belettes, les hermines, & les autres animaux de ce genre. Les chasseurs prétendent qu'il y en a qui se font des nids au haut des arbres avec des herbes seches, de la mousse, & des petites branches; & que tantôt elles vivent dans leurs trous, & tantôt dans leurs nids; qu'elles y restent environ douze heures, & qu'elles employent les douze autres à chercher leur nourriture. L'été avant que les fruits & les baies des arbres soient mûrs, elles mangent des écureuils, des martes, des hermines, &c. & surtout des lievres; l'hiver elles mangent des oiseaux; mais lorsque les fruits & les baies sont mûres, elles en sont très - friandes, & sur - tout du fruit du cormier, qu'elles mangent avidement; ce qui leur cause des démangeaisons qui les obligent à se frotter contre les arbres; par - là leur peau s'use & devient défectueuse; quand les cormiers ont beaucoup de fruit, les chasseurs ont de la peine à se procurer de belles fourrures.
Les zibelines ont des petits vers la fin de Mars ou au commencement d'Avril; elles en ont depuis trois jusqu'à cinq d'une portée; elles les allaitent pendant cinq ou six semaines.
Ce n'est jamais que pendant l'hiver que l'on va à
la chasse des zibelines; la raison est que le poil leur
tombe au printems; il est très - court pendant l'été,
& pendant l'automne il n'est point encore assez fourni: les habitans du pays appellent ces sortes de zibe<pb->
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