Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 692

par les mérites de JESUS-CHRIST. Il faut travailler à se sauver.

SAUVER se dit quelquefois pour Excuser, justifier. On ne peut sauver sa conduite. Quelque chose que l'on puisse dire, on ne peut sauver cette action.

On dit en termes de Musique, Sauver une dissonance, pour dire, La faire suivre d'un accord convenable, qui empêche qu'elle ne blesse. On dit de même, Sauver les défauts d'un ouvrage. Sauver les défauts de la taille.

SAUVER avec le pronom personnel, signifie, S'échapper. Pendant que les Geoliers dormoient, il se sauva de prison. Il s'est sauvé à la course.

On dit figurément & familièrement, Se sauver à travers les broussailles, se sauver par les vignes, par les marais, pour dire, Se tirer d'embarras comme on peut.

On dit familièrement & par ellipse, Sauve qui peut, pour dire, Se sauve qui pourra, se tire du péril qui pourra.

Il signifie aussi, Se retirer. Il se fait tard, il va pleuvoir, je me sauve. Il est du style fam.

Il signifie encore quelquefois, Aller dans un lieu pour y chercher un asile. Après avoir commis ce meurtre, il se sauva dans les pays étrangers. Il se sauva dans une Église. Il se sauva chez un tel Ambassadeur.

Il se dit aussi pour Se dédommager. Ce Marchand vend ses étoffes à bon marché, mais il se sauve sur la quantité.

[alt p. 482] SAUVÉ, ÉE, participe .

SAUVETÉ. s.f. Vieux mot qui signifie, L'état d'une personne, d'une chose mise hors de péril. Il n'est guère d'usage que dans ces phrases. Il est en lieu de sauveté. Ses marchandises sont en sauveté.

SAUVE-VIE, ou RUE DE MURAILLE. s.f. Plante qui croît à l'ombre, & dans les fentes des murailles & des rochers. Elle a toutes les propriétés des capillaires.

SAUVEUR. s.m. Libérateur, celui qui sauve. Joseph a été appelé le Sauveur de l'Égypte. Notre-Seigneur J. C. est appelé par excellence, Le Sauveur. Le Sauveur du monde. Le Sauveur de nos ames. JESUS-CHRIST notre Sauveur.

SAXATILE. adj. de t. g. Qui se trouve, qui croît parmi des pierres. Une plante saxatile.

SAXIFRAGE. adj. de t. g. Terme de Médecine, qui se dit des médicamens qu'on croit capables de briser la pierre dans les reins. Il est synonyme de Lithontriptique.

SAXIFRAGE. s.f. Plante dont on distingue deux genres différens, la Saxifrage dorée, & la saxifrage pyramidale. On les regarde comme très-propres à pousser le sable par les urines.

SBIRE. s.m. Nom qu'on donne en différens pays, & sur-tout à Rome, à un Archer.

SCABELLON. s.m. Sorte de piédestal, sur lequel on met des bustes, des girandoles, &c.

SCABIEUSE. s.f. Plante ainsi nommée, parce qu'elle est employée à la guérison de la gale. On la regarde comme vulnéraire, alexitère, sudorifique & apéritive.

SCABREUX, EUSE. adj. Rude, raboteux. Un chemin scabreux. Une montagne qui est scabreuse à monter & à descendre.

On s'en sert plus ordinairement au figuré; & il signifie, Dangereux, périlleux, difficile. Dessein scabreux. C'est une entreprise bien scabreuse. Cela est bien scabreux. Une affaire scabreuse.

SCALÈNE. adj. Terme de Géométrie. Il ne se dit que d'un triangle dont les trois côtés sont inégaux. Triangle Scalène.

SCALPEL. s.m. Instrument d'Anatomie & de Chirurgie, dont on se sert pour disséquer, &c. Un bon scalpel. Bien manier le scalpel.

SCAMMONÉE. s.f. Sorte de plante médicinale, dont la racine a un suc résineux qui sert à purger. La scammonée est un purgatif violent. Se purger avec de la scammonée. La scammonée entre dans la composition de la poudre de cornachine.

SCANDALE. s.m. Ce qui est occasion de tomber dans l'erreur, dans le péché. Il est dit dans l'Écriture Sainte, que la prédication de la croix a été un scandale pour les Juifs. Scandale pris. Scandale donné. Pierre de scandale.

SCANDALE signifie plus ordinairement, Occasion de chute que l'on donne par quelque mauvaise action, par quelque méchant discours. Grand scandale. Horrible scandale. Scandale public. Il faut craindre le scandale. Il ne faut pas donner de scandale. Quel scandale! Il arrivera scandale. Malheur à ceux par qui le scandale arrive. La vie de cet homme-là porte scandale. Éviter le scandale. Empêcher, ôter, lever le scandale. C'est une chose qu'on peut dire sans scandale. Réparer le scandale.

SCANDALE se dit aussi De l'indignation qu'on a des actions & des discours de mauvais exemple. Il avança des propositions impies au scandale, au grand scandale des gens de bien qui l'écoutoient.

SCANDALE se dit encore De l'éclat que fait une chose qui est honteuse à quelqu'un. Cette affaire fut d'un grand scandale dans tout le voisinage. Cela causa un grand scandale. Il faut lui épargner le scandale. Cela s'est fait sans scandale, sans aucun scandale. Cela sauva un grand scandale.

On appeloit autrefois, en termes de Pratique, Un amené sans scandale, Un ordre du Juge pour faire amener quelqu'un devant lui secretement, & sans éclat. Mais cette sorte de procédure est supprimée & défendue.

SCANDALEUSEMENT. adv. D'une manière scandaleuse. Cet homme vit scandaleusement.

SCANDALEUX, EUSE. adj. Qui cause du scandale. Une action scandaleuse. Une vie scandaleuse. Cela est scandaleux. Une personne scandaleuse. Un livre scandaleux. Une proposition scandaleuse. Un commerce scandaleux. Doctrine scandaleuse. Opinion erronée & scandaleuse. Tenir des discours scandaleux.

SCANDALISER. v.a. Donner du scandale. Ces discours licencieux me scandalisent. Votre vie scandalise tout le monde.

Il est aussi réciproque, & signifie, Prendre du scandale, s'offenser. Il se scandalise de tout. Ne vous scandalisez pas de ce qu'il dit.

SCANDALISÉ, ÉE, participe .

SCANDER. v.a. Terme de Grammaire. Mesurer un vers dont les pieds sont composés de longues & de brèves, comme sont les vers latins & les vers grecs, pour juger s'il est selon

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