Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 750

Lois, à son Empire. Se soumettre à une domination étrangère. Soumettre sa raison à la Foi. Soumettre les Rebelles.

On dit, Se soumettre aux ordres, à la volonté de quelqu'un, pour dire, Y conformer ses actions, ses sentimens. Il faut se soumettre aux ordres du Roi. Se soumettre à ce que la raison demande. Nous devons nous soumettre sans murmurer aux ordres de la Providence, nous soumettre entièrement à la volonté de Dieu.

On dit aussi, Se soumettre à quelque chose, à souffrir quelque chose, pour dire, S'engager, consentir à subir quelque peine. Je me soumets à la peine du quadruple, si cela est. Je me soumets à tout ce qu'il vous plaira, en cas que cela soit.

On dit encore, Soumettre une chose au jugement, à la censure, à la critique de quelqu'un, pour dire, S'engager à déférer au jugement qu'il en portera. Je vous prie de lire toute la pièce, je la soumets, je me soumets à votre jugement. Se soumettre à un jugement arbitral. Un Auteur Orthodoxe qui écrit sur des matières de Foi, déclare ordinairement, qu'il soumet ses écrits au jugement, à la censure de l'Église.

SOUMIS, ISE, participe .

SOUMISSION. s.f. Déférence respectueuse.Il a toujours eu une grande soumission pour ses Supérieurs. Il se tient dans la soumission où il doit être. Demeurer dans la soumission. Avoir une grande soumission d'esprit pour les choses de la Foi. La soumission à la volonté de Dieu. La soumission aux ordres de Dieu.

Il s'emploie quelquefois au pluriel, pour marquer Les respects qu'un inférieur rend à ceux qui sont au-dessus de lui. C'est un homme qui aime qu'on lui fasse de grandes soumissions.

Il se prend aussi pour Les démonstrations respectueuses dont un inférieur use à l'égard d'un supérieur, pour apaiser son indignation, pour lui faire satisfaction. Le Roi reçut ses soumissions avec bonté. Ils furent députés de la Ville pour porter au Roi les soumissions du peuple.

C'est aussi un terme de Pratique. Ainsi on dit, Faire sa soumission au Greffe, pour dire, Comparoître au Greffe d'une Juridiction, & y faire sa déclaration que l'on entre dans les engagemens prescrits par le Jugement.

On dit aussi en termes de Finance, Faire sa soumission, pour dire, Offrir de payer une certaine somme. Il a fait une soumission de vingt mille francs pour cette Charge.

SOUPAPE. s.f. Terme de Mécanique. Sorte de languette qui se lève dans une pompe pour donner passage à l'eau, & qui se referme pour empêcher que l'eau ne rentre. Soupape de cuivre, de bois, &c. Grande soupape.

Il se dit aussi De ce qui sert dans l'orgue ou autres instrumens semblables, pour donner passage au vent, & pour empêcher qu'il ne rentre.

Il se dit encore d'Un tampon de forme conique, qui sert dans un réservoir, pour boucher le trou par lequel l'eau peut aller dans les canaux. Il faut lever la soupape pour faire aller les jets d'eau.

SOUPÇON. s.m. Opinion, croyance désavantageuse, accompagnée de doute. Soupçon injuste, téméraire, injurieux, mal fondé. Léger soupçon. J'ai un léger soupçon, un violent soupçon, un grand soupçon que.... C'est un esprit rempli de soupçons. Avoir du soupçon. Prendre, donner du soupçon. Éclaircir, détruire un soupçon. Le soupçon tombe sur lui. Il est exempt de soupçon, au-dessus des soupçons.

Il se dit aussi d'Une simple conjecture, d'une simple opinion que l'on a de quelque chose, indépendamment du bien ou du mal. Ce n'est pas une certitude, ce n'est qu'un soupçon. J'ai quelque soupçon que c'est lui. Il y a quelque soupçon de peste, de petite vérole, dans....

SOUPÇONNER. v.a. Avoir une croyance désavantageuse, accompagnée de doute, touchant quelqu'un, touchant quelque chose. Soupçonner un homme d'un crime, d'une trahison. On le soupçonne d'avoir empoisonné son parent. On le soupçonne d'hérésie. On soupçonne cette dévotion d'hypocrisie. Il y a lieu de soupçonner de foiblesse une pareille conduite.

Il signifie aussi, Avoir une simple conjecture, une simple opinion touchant quelque chose que ce soit. Je soupçonne que cela peut être. Je ne suis pas assuré de cela, mais je le soupçonne.

SOUPÇONNÉ, ÉE, participe .

SOUPÇONNEUX, EUSE. adj. Défiant, qui est enclin à soupçonner, qui soupçonne aisément. C'est un homme soupçonneux. Elle est défiante & soupçonneuse.

SOUPE. s.f. Potage, sorte d'aliment, de mets fait de bouillon & de tranches de pain, & qu'on sert à l'entrée du repas. Soupe grasse. Soupe maigre. Soupe aux écrevisses. Soupe aux herbes. Soupe aux moules. Soupe à l'oignon. Soupe aux navets. Soupe aux choux. Soupe au lait, &c. Une soupe de santé. Une bonne soupe. Une soupe succulente. Dresser, tremper la soupe. Faire mitonner la soupe. Servir la soupe. Manger de la soupe.

On dit dans le style familier, Venez manger de ma soupe, j'irai demain manger votre soupe, pour dire, Venez dîner avec moi, j'irai demain dîner avec vous.

On dit d'Un cheval de poil blanc tirant sur l'isabelle, quIl est soupe de lait. Un cheval soupe de lait.

On dit aussi d'Un pigeon blanc tirant sur l'isabelle, qu'Il est de plumage soupe de lait, que c'est un pigeon soupe de lait.

SOUPE se dit aussi d'Une tranche de pain coupée fort mince. Une soupe de pain. Mettez deux ou trois soupes dans ce bouillon. En ce sens on dit, Tailler la soupe, pour dire, Couper du pain par tranches pour en faire de la soupe.

On appelle Soupe au vin, soupe au perroquet. Des tranches, des morceaux de pain dans du vin.

On dit proverbialement & figurément, Ivre comme une soupe, pour dire, Fort ivre.

SOUPENTE. s.f. Assemblage de plusieurs larges courroies cousues l'une sur l'autre, & servant à soutenir le corps d'un carrosse.

SOUPENTE signifie aussi, Un retranchement d'ais, soutenu en l'air & pratiqué dans une cuisine, dans une écurie, ou dans un autre lieu, pour loger des domestiques.

SOUPER. v.n. Prendre le repas ordinaire du soir. On vous attend à souper. Quand il a bien dîné, il ne soupe point. Il ne soupe jamais. Il est jour de jeûne, on [alt p. 523] ne soupe point, il n'est pas permis de souper. Vous avez bien soupé aujourd'hui.

On appelle familièrement, Soupe sept heures,

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