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2°. Turia, riviere ou ruisseau d'Italie. Ce ruisseau n'est guere connu que de Silius Italicus, l. XIII. v. 5. qui en parle ainsi:
. . . . Nulla toedens ubi gramina ripoe Turia deducit tenuem sine nomine rivum, Et tacitè Tuscis inglorius affluit undis.
On croit cependant que c'est la même riviere que Tite - Live, l. XXVI. c. xj. met à six milles de Pome; mais Sigonius & Gronovius, au lieu de ad Turiam fluvium, lisent ad Tutiam fluvium. (D. J.)
Cette ville étoit évêché dès l'an 380, & fut érigée en métropole par Sixte IV, ce qui fut confirmé par Léon X. l'an 1215. Ses suffragans sont, Yvrée, Salusses, Trossano & Mondovi; le chapitre est composé de vingt cinq chanoines, dont cinq sont les premieres dignités.
L'académie de Turin a été fondée en 1505. On y enseigne la Théologie, le Droit, les Mathématiques & la Médecine. Les jésuites y ont un college, mais ils ne peuvent enseigner publiquement. Long. suivant Cassini, 25. 11. 30. latit. 44. 50.
Turin prit le nom de ses peuples appellés Taurini par Pline, l. III. c. 17. Ils descendoient des Liguriens, & pouvoient avoir tiré eux - mêmes leur nom du taureau qui étoit dans leurs enseignes. Annibal ruina cette ville parce qu'elle avoit refusé de s'allier avec lui; & comme c'étoit la place la plus forte de ce quartier, sa ruine jetta une telle crainte dans l'esprit des peuples voisins, qu'ils se soumirent d'abord que ce général parut. Jules - César y établit une colonie romaine, & l'appella Colonia Julia. Auguste par vanité changea ce nom en celui de Taurinorum Augusta, nom sous lequel Ptolomée, Pline & autres l'ont connue. On a d'anciennes inscriptions où il est parlé de cette ville sous deux noms: Julia Augusta Taurinorum. Jupiter custos Augustoe Taurinorum. P. Rutilius Aug. Taurinorum proconsul. On peut consulter sur les antiquités de Turin Marmora taurinentia, taurini 2 vol. in - 4°.
Après que Turin eut été long - tems soumise aux Romains, elle tomba dans la décadence de l'empire sous la puissance des Barbares, qui ravagerent l'Italie. Les Goths, les Huns, les Erules & les Bourguignons, la posséderent successivement. Elle appartint aux Lombards, lorsque ceux - ci s'emparerent de la Gaule - cisalpine; & elle fut la capitale d'un des qua<cb->
Lorsque Charlemagne eut détruit le royaume des Lombards en Italie, il paroit qu'il établit le marquis de Suze à Turin, pour y garder le passage des Alpes, & pour contenir les peuples voisins dans l'obéissance. Les successeurs de Charlemagne leur ayant continué la même charge, les marquis de Suze se la rendirent héréditaire, & devinrent maîtres dans Turin, en qualité de feudataires de l'Empire. Ce pouvoir subsista jusqu'à ce que Ulric Mainfroi, le dernier des marquis de Suze, étant mort vers l'an 1032, la ville de Turin passa sous la puissance des comtes de Savoie, par le mariage d'Adélaïde, fille d'Ulric Mainfroi, avec Oddon, comte de Maurienne & de Savoie: leurs descendans en ont toujours joui depuis, excepté durant quelques tems de troubles.
Les François prirent Turin en 1536, sous Charlesle - Bon, & ne la rendirent qu'à la paix de 1562, au duc Philibert, qui la choisit pour sa résidence, & qui en fit la capitale de ses états. Le comte d'Harcourt la prit encore en 1640; on vit à ce siége une chose fort extraordinaire, savoir la citadelle assiégée par le prince Thomas, maître de la ville, la ville assiégée par le comte d'Harcourt, & le comte d'Harcourt assiégé lui - même dans son camp par le marquis de Leganez. Dans la guerre du commencement de ce siecle, le duc de la Feuillade ouvrit la tranchée devant cette ville le 3 Juin 1706; mais le prince Eugene, après une longue & pénible marche, força les lignes des François, s'empara de leur artillerie, & fit lever le siége.
Le duc Philibert avoit fortifié Turin; mais le duc Charles Emanuel I. rendit sa capitale digne du nom d'Auguste qu'elle porte; il en agrandit l'enceinte, & prit soin de l'orner au - dedans d'édifices magnifiques, & d'ouvrages au - dehors propres à sa défense: le palais ayant été brûlé en grande partie l'an 1659, Charles Emanuel II. le répara, l'embellit, & l'augmenta considérablement.
Rien n'est plus riant que les avenues & la situation de Turin. Elle l'emporte à ces deux égards sur presque toutes les villes d'Italie, aussi bien que par la beauté de ses bâtimens uniformes, de ses places, & de ses rues tirées au cordeau; il est vrai que son pavé est mauvais, mais par le moyen d'une riviere qui coule dans le plus haut quartier de la ville, on peut jetter un petit ruisseau dans toutes les rues, & balayer toutes les ordures: le directeur ouvre l'écluse toutes les nuits, & distribue l'eau à volonté dans tous les quartiers de la ville. (D. J.)
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