ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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de Modestus: le revers est une riviere avec ces lettres: *T*R*A*L*L*I*A*N*W*N, c'est - à - dire des Tralliens. Cette gravure fait voir que Tralles étoit située sur une riviere, ou proche d'une riviere; & cette riviere étoit le Méandre. Trallis, continue Wheler, étoit une grande ville où s'assembloient ceux qui étoient employés au gouvernement de l'Asie. M. Smith assure qu'elle est aujourd'hui absolument détruite; il en reste pourtant les ruines, que les Turcs appellent Sultan - Hesser, ou la forteresse du sultan. On les voit sur une montagne, à demi - lieue du Méandre, sur le chemin de Laodicée à Ephese, à vingt heures de chemin de la premiere, près d'un village appellé Teke - qui.

L'autre médaille est de l'empereur Gallien: elle a sur le revers une Diane qui chasse, & on lit ces lettres autour, *T*R*A*L*L*I*A*N*W*N, c'est - à - dire des Tralliens.

Cette description s'accorde assez bien avec celle de Strabon, qui met Tralles sur une éminence; & comme cette ville n'étoit qu'à une demi - lieue du Méandre, la distance n'étoit pas assez grande pour empêcher qu'elle ne pût être mise au nombre des villes bâties sur ce fleuve.

La ville de Trallis eut divers autres noms ou surnoms. Pline, l. V. c. xxix. lui donne ceux d'Evantia, de Seleucia & d'Antiochia. Etienne le géographe dit qu'on la nomma auparavant Antheia, à cause de la quantité de fleurs qui croissoient aux environs.

La notice d'Hiéroclès marque la ville de Trallis dans la province proconsulaire d'Asie, sous la métropole d'Ephese.

Phlegon, affranchi de l'empereur Adrien, étoit de Tralles, & vivoit au commencement du second siecle. Il composa plusieurs ouvrages, entr'autres une Histoire des olympiades, divisée en seize livres; mais dont il ne nous reste qu'un fragment. La meilleure édition des débris de cet auteur, est celle que Meursius a pris soin de publier à Leyde en 1622, en grec & en latin, avec des remarques.

Comme dans ces débris Phlegon parle d'une éclipse de soleil mémorable, arrivée en la deux cent deuxieme olympiade, c'est une grande question de savoir si cette éclipse est la même que celle des ténebres qui parurent à la mort de J. C. & cette question fut vivement agitée il y a 30 ans en Angleterre, dans plusieurs écrits pour & contre.

Le docteur Sykès (Arthur Ashiey) mit au jour à Londres, en 1732, une dissertation dans laquelle il soutint qu'il est très - probable que l'éclipse dont Phlegon a parlé, étoit une éclipse naturelle arrivée le 24 Novembre de la premiere année de la deux cent deuxieme olympiade, & non dans la quatrieme année qui est celle de la mort de J. C. M. Whiston opposa à cette dissertation une piece intitulée: Le témoignage de Phlegon défendu; ou, Relation des ténebres & du tremblement de terre arrivé à la mort de J. C. donné par Phlegon, avec tous les témoignages des auteurs payens & chrétiens qui confirment cette relation. Le docteur Sykès répondit par une réplique intitulée: Défense de la dissertation sur l'éclipse dont Phlegon fait mention, où l'on prouve plus particulierement que cette éclipse n'a aucun rapport avec les ténebres arrivées à la mort de notre Sauveur, & où l'on examine en détail les observations de M. Whiston. Londres 1733, in - 8°.

Cette défense du docteur Sikès, lui attira de nouveaux adversaires, entr'autres Jean Chapman & Thomas Dawson, qui lui repliquerent ainsi que M. Whiston. Tous ces écrits polémiques sont contre l'ordinaire extrèmement précieux à recueillir, car outre qu'ils ne renferment aucune personnalité, on n'a point encore traité de question critique avec plus de recherches curieuses, & avec plus de profondeur d'érudition. Voyez l'article Phlegon du diction. de Jacques Georges de Chaufepié.

Anthémius qui fleurissoit au sixieme siecle, sous le regne de Justinien, étoit aussi de Tralles. Il passa pour tres - habile dans l'Architecture, la Sculpture & les méchaniques. (Le chevalier de Jaucourt.)

TRALLEY

TRALLEY, (Géog. mod.) ou TRALLY, petite ville d'Irlande, dans la province de Mounster, au comté de Kerri, à quatre milles de la mer. Elle envoie deux députés au parlement de Dublin. (D. J.)

TRA - LOS - MONTES

TRA - LOS - MONTES, (Géogr. mod.) province de Portugal, bornée au nord par le royaume de Léon, la Galice, la province de Béira & celle de Duero - e - Minho. Elle a environ 30 lieues de long sur 20 de large; on y recueille du vin & beaucoup d'huile. Miranda en est la capitale. (D. J.)

TRAMAIL

TRAMAIL, s. m. (Chasse.) c'est un grand filet pour prendre des oiseaux la nuit en plaine campagne. Il ressemble beaucoup à un autre filet que les Anglois appellent cloche, avec lequel ils chassent aux oiseaux avec du feu.

Ce mot vient du latin tremaculum, ou de macula, parce que ce filet est composé de trois rangs de mailles.

On l'étend sur la plaine, de sorte qu'une de ses extrémités garnie de petites boules de plomb, pose librement sur la terre, & que l'autre extrémité soutenue par des hommes, se traîne le long du champ, pendant que d'autres hommes portent des deux côtés des lumieres qui jettent beaucoup de flamme; ce qui obligeant les oiseaux de s'envoler, ils se prennent dans le filet à mesure qu'ils se levent. Voyez Cloche.

Tramail

Tramail, terme de Pécheur, filet propre à pêcher dans les petites rivieres; il est composé de trois rangs de mailles en lozange, mises les unes devant les autres, dont celles de devant & de derriere sont fort larges, & faites d'une petite ficelle. La toile du milieu qui s'appelle la nappe, est faite d'un fil délié; elle s'engage dans les grandes mailles qui en bouchent l'issue au poisson qui y est entré. (D. J.)

TRAMAUX, TRAMATS, TRAMAILLONS

TRAMAUX, TRAMATS, TRAMAILLONS, s. m. pl. terme de Pêche; ce sont des filets de la même espece que ceux de la dreige, Voyez Dreige, c'est - à - dire composés de trois filets appliqués l'un sur l'autre; ce que signifie visiblement tramail, ou composé de trois mailles. La pêche des tramaux differe de la dreige, en ce que le filet est sédentaire sur le fond de la mer. Pour cet effet, il est pierré par le bas, & garni de flottes par le haut. A chacune de ses extrémités est frappée une cabliere: il peut avoir 4 à 5 piés de haut. A ses extrémités sont des cordages sur lesquels sont frappées des bouées, par le moyen desquelles on retrouve le filet que l'on établit, en sorte qu'il croise la marée. Ce filet prend toutes sortes de poissons plats & ronds indifféremment.

Les Pêcheurs relevent plusieurs fois leurs filets, c'est - à - dire qu'ils font plusieurs marées avant de le retirer tout - à - fait, & le rapporter à terre. La tifsure d'un bateau peut avoir 6 à 700 brasses en tout, & les Pêcheurs ne s'éloignent guere plus que d'une lieue & demie ou environ de la côte.

Les flamaux de ces tramails ont huit pouces en quarré, & la toile, nappe ou flue est d'un fil très - fin, & a deux pouces en quarré, en quoi elle differe beaucoup de la dreige ou traine en pleine mer.

Il y a une autre sorte de tramaux qui ne sont ni sédentaires, ni en dreige; ils sont dérivans à la marée, & tout autrement établis que les autres.

La tessure est composée d'autant de deux pieces de tramaux, qu'il y a d'hommes d'équipage dans le bateau qui fait cette pêche. Le filet n'a au plus que 4 piés de haut. La tête est garnie de flottes de liege, & le bas d'environ une livre de plomb par brasies.

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