Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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avec le marteau, au marteau, à grands coups de marteau. La tête, le manche du marteau. Cogner avec un marteau. On frappait autrefois la monnaie avec un marteau. Cette vaisselle est faite au marteau.

Il se dit particulièrement, dans l'Administration forestière, d'Un marteau de fer dont le gros bout porte une marque en relief, que l'on imprime sur des arbres en les frappant. Les agents et gardes forestiers sont pourvus de marteaux particuliers. Déposer l'empreinte d'un marteau au greffe d'un tribunal. Marquer des arbres avec le marteau.

Marteau d'armes, Sorte d'arme offensive qui était faite à peu près comme un marteau.

Prov. et fig., Être entre l'enclume et le marteau, Se trouver froissé entre deux partis, entre deux personnes qui ont des intérêts contraires.

Prov. et fig., Il faut être enclume ou marteau, se dit dans des circonstances où il est presque inévitable de souffrir du mal ou d'en faire.

Marteau d'horloge, Marteau qui, dans une horloge, frappe sur le timbre pour annoncer les heures.

Marteau de porte, Espèce d'anneau ou de battant de fer qui est attaché au milieu d'une porte à l'extérieur, et avec lequel on frappe pour se faire ouvrir.

Fig. et fam., Graisser le marteau, Donner de l'argent au portier d'une maison, afin de s'en faciliter l'entrée.

Prov., N'être pas sujet au coup de marteau, N'être point assujetti à obéir sur-le-champ et au premier signal.

Fig. et fam., Avoir un coup de marteau, un petit coup de marteau, Avoir quelque manie, quelque bizarrerie.

Fig. et fam., Perruque à trois marteaux, Perruque qui avait une longue boucle entre deux noeuds.

MARTEAU en termes de Facteur d'instruments, se dit Des petites tringles de bois que l'on fait mouvoir en touchant le clavier d'un piano, et dont une extrémité, garnie de peau, sert à frapper les cordes de l'instrument.

MARTEAU en termes d'Anatomie, est Le nom d'un des quatre osselets de l'oreille.

MARTEL. s. m. Marteau. Mot ancien, qui n'est plus en usage que dans cette locution figurée, Martel en tête, Inquiétude, ombrage, souci. Cette affaire lui donne, lui met martel en tête. Il en a martel en tête.

MARTELAGE. s. m. T. d'Administration forestière. La marque que les agents des eaux et forêts font avec leur marteau aux arbres qu'on veut réserver dans les triages mis en vente. Les officiers présents au martelage.

MARTELER. v. a. Battre à coups de marteau. Marteler de la vaisselle d'étain. Marteler sur l'enclume.

Il signifie figurément, Faire avec effort un travail d'esprit. Il martèle ses vers. Il martèle sa diction.

Il signifie aussi, Donner de l'inquiétude, du souci. Cette affaire me martèle le cerveau, ou simplement, me martèle.

MARTELÉ, ÉE. participe Vaisselle martelée, Vaisselle faite au marteau.

Médaille martelée, Celle dont on a effacé le revers, qui était commun, pour frapper à la place un revers rare.

En Musique, Trille martelé, Trille bien frappé, et dans lequel les deux sons se font entendre distinctement.

En Littérature, Vers martelés, Vers péniblement travaillés, qui sentent l'effort qu'ils ont coûté.

MARTELET. s. m. Petit marteau dont quelques ouvriers se servent pour des ouvrages délicats.

MARTELEUR. s. m. Celui qui, dans une forge, est chargé de faire travailler le marteau.

MARTIAL, ALE. adj. Guerrier. Courage martial. Humeur martiale. Air martial.

Cour martiale, Sorte de tribunal militaire.

Loi martiale, Loi qui autorise l'emploi de la force armée dans certains cas, et en observant certaines formalités. On a proclamé la loi martiale.

MARTIAL se disait autrefois, en Chimie et en Pharmacie, Des substances dans lesquelles il entre du fer. C'était un synonyme de Ferrugineux. On disait: La pyrite martiale. Terre martiale. Eau martiale. Les remèdes martiaux. Et substantivement, Les martiaux.

MARTIN-PÊCHEUR. s. m. Oiseau de l'ordre des Passereaux, qui a le plumage bleu, et qui se plaît dans les eaux, dans les marécages. Le martin ou martinet-pêcheur est une espèce d'alcyon.

MARTINET. s. m. Espèce d'hirondelle à très-longues ailes.

MARTINET. s. m. Espèce de petit chandelier plat qui a un manche. Se servir d'un martinet.

MARTINET. s. m. Marteau qui est mû ordinairement par la force de l'eau, et qui sert dans les forges, dans les moulins à papier, à tan, à foulon, etc.

MARTINET. s. m. Espèce de fouet qui est formé de plusieurs brins de corde attachés au bout d'un manche, et dont les maîtres d'école se servaient pour corriger les enfants.

MARTINGALE. s. f. T. de Manége. Courroie qui tient par un bout à la sangle sous le ventre du cheval, et par l'autre à la muserolle, pour empêcher qu'il ne porte au vent et ne donne de la tête.

MARTINGALE en termes de Jeu, Manière de jouer qui consiste à ponter, à chaque coup, le double de ce qu'on a perdu sur le coup précédent. Jouer à la martingale. Jouer la martingale.

Il se dit, par extension, de Diverses manières de jouer son argent, que certains joueurs imaginent, et qu'ils suivent avec plus ou moins de persévérance. Il s'est ruiné par une martingale qu'il croyait excellente.

MARTINISME. s. m. Croyance particulière des Martinistes.

MARTINISTE. s. des deux genres Il se dit de Certains illuminés qui prétendent être en commerce avec les intelligences célestes et avec les âmes.

MARTRE. s. f. Quadrupède carnassier qui a le poil roux, et qui se trouve dans les pays septentrionaux. Peau, queue, fourrure de martre. Les martres zibelines sont les plus belles. On dit aussi, Marte.

Il se dit aussi de La peau de cet animal, quand elle est employée en fourrure. Un manchon de martre. Une robe fourrée de martre. Il faut tant de douzaines de martres pour doubler cet habit.

Prov. et fig., Prendre martre pour renard, Se méprendre, se tromper, prendre une chose pour une autre, d'après une sorte de ressemblance.

MARTYR, TYRE. s. Celui, celle qui a souffert la mort pour attester la vérité de la religion chrétienne. Saint Étienne est le premier martyr. Sainte Cécile vierge et martyre. L'Église honore la mémoire des martyrs. Les sept frères Machabées sont honorés comme martyrs. Ce glorieux martyr de la foi.

Õre des martyrs, Õre qui commence à l'avénement de Dioclétien.

MARTYR se dit, par extension, de Celui qui a souffert des tourments ou la mort, soit pour une fausse religion, soit pour une doctrine quelconque. Toutes les religions ont leurs martyrs. L'erreur a ses martyrs ainsi que la vérité.

Prov. et fig., Être du commun des martyrs, Ne se faire distinguer par aucun talent, par aucune qualité.

MARTYR se dit aussi d'Une personne qui souffre beaucoup. Cette opération le fera mourir martyr. Il est martyr de la goutte.

Être le martyr de quelqu'un, Souffrir beaucoup de ses mauvais traitements, de sa tyrannie, de ses caprices. Il me maltraite, il me tourmente sans cesse, je suis son martyr. Il est le martyr de cette femme. On dit, dans un sens analogue, Faire de quelqu'un son martyr.

Être le martyr de son ambition, de ses opinions, du bien public, etc., S'exposer à beaucoup d'inconvénients, de dangers, pour satisfaire son ambition, pour soutenir ses opinions, pour servir le bien public, etc.

MARTYRE. s. m. La mort ou les tourments endurés pour la religion chrétienne. Souffrir, endurer le martyre. La couronne, la palme du martyre. L'Église célèbre, tel jour, le martyre de tel saint. Après de longs tourments, il consomma son martyre par une mort bienheureuse.

Il se dit aussi, figurément et par exagération, de Toute sorte de peines de corps et d'esprit. Il a souffert le martyre toute la nuit par une violente colique. Ce petit mal me fait souffrir le martyre. C'est un martyre que d'avoir affaire à des chicaneurs.

Il s'est dit particulièrement, dans le langage poétique, Des peines que l'amour fait souffrir aux amants. La beauté qui cause mon martyre. On dit encore en plaisantant, Il lui a conté son martyre, son amoureux martyre, son douloureux martyre.

MARTYRISER. v. a. Faire souffrir le martyre. Saint Étienne fut martyrisé peu après la mort de JÉSUS-CHRIST. Dioclétien fit martyriser un grand nombre de chrétiens.

Il signifie aussi, figurément et par exagération, Faire souffrir de grandes douleurs, de grands tourments. Les voleurs le martyrisèrent pour avoir son argent. Les chirurgiens l'ont martyrisé. La goutte le martyrise.

MARTYRISÉ, ÉE. participe

MARTYROLOGE. s. m. Catalogue où

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