ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Voyez Ecriture. C'est le nom que les Chrétiens donnent à la collection des livres sacrés, écrits par l'inspiration du saint - Esprit. La Bible se divise généralement en deux parties; savoir, l'ancien & le nouveau Testament. On appelle livres de l'ancien Testament, ceux qui ont été écrits avant la naissance de Jesus - Christ, & qui contiennent, outre la loi & l'histoire des Juifs, les prédictions des prophetes touchant le Messie, & divers livres ou traités de morale. Le nouveau Testament contient les livres écrits depuis la mort de Jesus - Christ par ses apôtres ou ses disciples.

Suivant la décision du concile de Trente, sess. 4. les livres de l'ancien Testament sont le Pentateuque, qui comprend les cinq livres de Moyse, savoir la Genese, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, & le Deuteronome: viennent ensuite les livres de Josué, des Juges, de Ruth, les quatre livres des Rois, les deux de Paralipomenes, le premier & le second d'Esdras; ceux de Tobie, de Judith, d'Esther, de Job; le Pseautier de David, contenant cent cinquante pseaumes; les Proverbes, l'Ecclésiaste, la Sagesse, l'Ecclésiastique, le Cantique des cantiques, lsaïe, Jérémie & Baruch; Ezéchiel, Daniel, les douze petits Prophetes, & les deux livres des Macchabées: ce qui fait en tout quarante - cinq livres.

Le nouveau Testament en contient vingt - sept, qui sont les quatre Evangiles, le livre des Actes des Apôtres, les quatorze épîtres de S. Paul, l'épître de S. Jacques, les deux épîtres de S. Pierre, les trois épîtres de S. Jean, l'épître de S. Jude, & l'Apocalypse. Tel est à présent le canon ou catalogue des Ecritures reçû dans l'Eglise catholique; mais qui n'est pas admis par toutes les sectes ou sociétés qui se sont séparées d'elle. Voyez Canon.

Quant à l'ancien Testament, il y a une grande partie des livres qu'il contient, qui ont été reçus comme sacrés & canoniques par les Juifs & par tous les anciens Chrétiens: mais aussi il y en a quelques-uns que les Juifs n'ont pas reconnus, & que les premiers Chrétiens n'ont pas toûjours reçûs comme canoniques; mais qui depuis ont été mis par l'Eglise dans le canon des Livres sacrés. Ces derniers sont les livres de Tobie, de Judith, le livre de la Sagesse, l'Ecclésiastique, & les deux livres des Macchabées: quelques - uns même ont douté de l'authenticite des livres de Baruch & d'Esther. Tous ces livres ont été écrits en langue Hébrarque, à l'exception de ceux que les Juifs ne reconnoissoient point. Les anciens caracteres étoient les Samaritains: mais depuis la captivité on s'est servi des nouveaux caracteres Chaldéens. Ils ont été traduits plusieurs fois en Grec; la version la plus ancienne & la plus authentique, est celle des Septante, dont les apôtres mêmes se sont servis. Voy. Septante & Version.

Quoique la plûpart des livres du nouveau Testament ayent aussi été reçûs pour canoniques dès les premiers tems de l'Eglise, on a douté cependant de l'authenticité de quelques - uns, comme de l'épître aux Hébreux, de celle de S. Jude, de la seconde de S. Pierre, de la seconde & de la troisieme de S. Jean, & de l'Apocalypse. Tous les livres du nouveau Testament ont été écrits en Grec, à l'exception de l'évangile de S. Matthieu & de l'épitre aux Hébreux, qu'on croit avoir été originairement écrits en Hébreu. C'est le sentiment de S. Jérôme, contre lequel quelques critiques modernes ont soûtenu, que tout le nouveau Testament avoit été écrit en Syriaque: mais cette opinion est également destituée de preuves & de vraissemblance.

Les exemplaires de la Bible s'étant extrèmement multipliés, soit par rapport aux textes originaux, soit par rapport aux versions qu'on en a faites dans la plûpart des langues mortes ou vivantes, cette di<cb-> vision est la plus commode pour en donner une idée nette au lecteur. On distingue donc les Bibles selon la langue dans laquelle elles sont écrites, en Hébraïques, Greques, Latines, Chaldaïques, Syriaques, Arabes, Cophtes, Arméniennes, Persiennes, Moscovites, &c. & celles qui sont en langues vulgaires: nous allons traiter par ordre & séparément de chacune.

Les Bibles Hébraïques sont ou manuscrites ou imprimées. Les meilleures Bibles manuscrites sont celles qui ont été copiées par les Juifs d'Espagne; celles qui l'ont été par les Juifs d'Allemagne étant moins exactes, quoiqu'en plus grand nombre. Il est facile de les distinguer au coup d'oeil. Les premieres sont en beaux caracteres bien quarrés; comme les Bibles Hébraiques de Bomberg, d'Etienne, & de Plantin. Les autres en caracteres semblables à ceux de Munster & de Gryphe. M. Simon observe que les plus anciennes Bibles Hébraïques n'ont pas 6 ou 700 ans. Le rabbin Menahem, dont on a imprimé quelques ouvrages à Venise en 1618 sur les Bibles Hébraiques, en cite pourtant un grand nombre, dont l'antiquité (à compter de son tems) remontoit déjà au - delà de 600 ans. On trouve plusieurs de ces Bibles manuscrites dans la bibliotheque du Roi, dans celle des Jésuites de Paris, & dans celle des PP. de l'Oratoire de la rue Saint - Honoré.

Les plus anciennes Bibles Hébraïques imprimées, sont celles qui ont été publiées par les Juifs d'Italie, sur - tout celles de Pesaro & de Bresce. Ceux de Portugal avoient commencé d'imprimer quelques parties de la Bible à Lisbonne, avant qu'on les chassât de ce royaume. On peut remarquer en général, que les meilleures Bibles Hébraïques sont celles qui sont imprimées sous les yeux même des Juifs, si soigneux à observer jusqu'aux points & aux virgules, qu'il est impossible qu'on les surpasse en exactrude. Au commencement du xvi. siecle, Daniel Bomberg imprima plusieurs Bibles Hébraïques, in - fol. & in - 4°. à Venise, dont quelques - unes sont très - estimées des Juifs & des Chrétiens. La premiere fut imprimée en 1517: elle porte le nom de son éditeur, Felix Pratenni; & c'est la moins exacte. La seconde le fut en 1526; on y joignit les points des Massoretes, les commentaires de différens rabbins, & une préface Hébraïque de Rabbi Jacob Benchajim. En 1548, le même Bomberg imprima la Bible in - fol. de ce dernier rabbin; c'est la meilleure & la plus parfaite de toutes: elle est distinguée de la premiere Bible du même éditeur, en ce qu'elle contient le commentaire de Rabbi D. Kimchi sur les chroniques; ce qui n'est pas dans l'autre. Ce fut sut cette édition que Buxtorf le pere imprima à Bâle en 1618, sa Bible Hébraïque des Rabbins: mais il se glissa, sur - tout dans les commentaires de ceux - ci, plusieurs fautes; car Buxtorf altéra un assez grand nombre de leurs passages, peu favorables aux Chrétiens. La même année parut à Venise une nouvelle édition de la Bible Rabbinique de Léon de Modene, rabbin de cette ville, qui prétendit avoir corrigé un grand nombre de fautes répandues dans la premiere édition. Mais outre que cette Bible est fort inférieure & pour le papier & pour le caractere aux autres Bibles de Venise, elle passa par les mains des Inquisiteurs, qui ne la laisserent pas en son entier, quant aux commentaires des Rabbins.

La Bible Hébraïque de R. Etienne est estimée pour la beauté des caracteres: mais elle est trop infidele. Plantin a aussi imprimé à Anvers différentes Bibles Hébraïques fort belles, dont la meilleure est celle de 1566 in - 4°. Manassé Ben Israel, savant Juif Portugais, donna à Amsterdam deux éditions de la Bible en Hébreu, l'une in - 4°. & l'autre in - 8°. La premiere est en deux colonnes, & par - là plus commode pour le lecteur. En 1634, Rabbi Jacob Lombroso en pu<pb->

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